grand oral mathématiques: Les statistiques peuvent-elles être un outil de manipulation psychologique ?
Publié le 16/06/2022
Extrait du document
«
Les statistiques peuvent-elles être un outil de manipulation psychologique ?
Dans la vie et parfois au travail, on passe son temps à prendre des décisions et ce qui les rend souvent
difficiles c'est qu'il y a toujours une part d'incertitude ou bien de risque dans le résultat.
Par exemple, vous décidez de souscrire, ou pas, une assurance ou bien une extension de garantie, vous
jouez au loto peut-être ou bien vous faites des placements.
Ou bien tout simplement vous vous
demandez s'il est raisonnable de prendre l'avion sachant qu'il a une certaine probabilité de se crasher.
C’est pourquoi, aujourd’hui on va voir comment les statistiques peuvent-elles être un outil de
manipulation psychologique ? Pour cela je vais vous présenter deux paradoxe, dans un premier temps
le paradoxe d’Allais et dans un second temps le paradoxe de Simpson.
Pour voir ça, on va retrouver les expériences de deux psychologues : Daniel Kahneman et Amos
Tversky.
Ils ont proposé à des sujets le choix suivant : soit recevoir 3000$ sûr et certain, soit recevoir 4000$
mais à seulement 80% de chance.
En moyenne le choix risqué est plus attractif puisque 80% de 4000$
ça fait 3200$ et pourtant 80% des gens ont pris le choix certain et seulement 20% le choix risqué.
Intuitivement, on pourrait se dire que c'est parce que la nature humaine n'aime pas l'incertitude, le fait
de ne pas savoir exactement à l'avance les conséquences de nos actes, de nos décisions.
Mais pourtant
cette explication ne tient pas.
Regardez sur cet exemple, Kahneman et Tversky ont retourné le problème.
Imaginons que vous vous
preniez une grosse amende.
Vous avez le choix entre deux options: soit payer 3000$ avec certitude,
soit avoir 80% de chance de payer 4000$ mais 20% de chance de ne rien payer du tout.
Et bien dans
cette expérience, 92% des gens ont pris le choix incertain, risqué.
Même s'il semble être le moins
intéressant puisqu'en moyenne il fait perdre 3200 dollars.
Cette expérience montre bien que le
problème n'est pas que les gens fuient les décisions risquées ou bien qui comportent une part
d'incertitude.
Au contraire là, ils se jettent sur l'option à l'issue incertaine.
Et pourtant, ce qui est
fascinant, c'est que les sommes en jeu sont exactement les mêmes que dans l'expérience précédente.
Simplement, dans cette expérience, on parle d'une perte au lieu d'un gain et c'est ça qui modifie
complètement notre attitude face au risque.
Quand il est question d'un gain, les gens ont tendance à fuir les options incertaines et à préférer les
choix certains.
On parle d'aversion au risque.
Mais, quand il est question d'une perte, les gens ont
tendance à préférer les options risquées.
On parle d'appétence pour le risque.
Et ça, ça se produit même
quand les deux options comportent une part d'incertitude
Une des raisons avancées par Kahneman et Tversky est le fait qu'on a beaucoup de mal à percevoir les
probabilités.
Pas seulement à les calculer numériquement, mais même quand on nous donne les
chiffres déjà calculés, à correctement les interpréter et à les prendre en compte à leur juste valeur.
Notamment dans nos raisonnements, on a une tendance naturelle à surestimer les faibles probabilités, à
leur donner une importance exagérée.
Il y a une expérience qui montre ça très bien, qu'on appelle le
paradoxe d'Allais.
Une expérience a montré qu’entre 6000€ à 45% de chance et 3000€ à 90% de
chance, les gens préféraient majoritairement le choix le moins risqué, mais imaginez que je vous
propose le choix suivant.
6000€ à 0,1% de chance ou 3000€ à 0,2% de chance.
Vous choisissez quoi ?
Si vous êtes comme la majorité des gens, vous choisissez l'option à 6000€ et c'est un peu paradoxal,
parce que la situation est la même que précédemment, d'une option à l'autre on a 2 fois moins de
chance de gagner, mais un gain potentiel 2 fois plus élevé, donc logiquement, notre attitude devrait
être la même.
Intuitivement, l'explication c'est qu'on a du mal à faire la différence entre 0,1% et 0,2%.
Quand on voit ces chiffres, 3000€ à 0,2% ou 6000€ à 0,1% ça a l'air d'être à peu près la même
probabilité de gagner, donc on choisit le gain potentiel le plus élevé, 6000€.
Nos choix sont donc influencés par la façon de nous présenter les chiffres..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Grand oral du bac : Mathématiques LES STATISTIQUES
- La musique se résume-t-elle aux mathématiques ? Grand Oral Mathématiques
- grand oral: mathématiques et évolution de la population
- Grand Oral Mathématiques: l’irrationalité du nombre « Racine carrée de 2 »
- Grand Oral: bourse et mathématiques