grand oral: les sondages auront-ils une influence sur les résultats de la « mère de toutes les élections » ?
Publié le 03/06/2022
Extrait du document
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Depuis soixante ans, les sondages d'opinion jouent un rôle primordial et controversé dans le
déroulement des campagnes électorales.
Leur multiplication pour l'élection présidentielle
2022 s'explique par l'utilisation d'Internet et par la nécessité des chaînes d'information de
nourrir leurs émissions en continu.
Mais ces sondages auront-ils une influence sur les résultats
de la « mère de toutes les élections » ?
La supposée influence des sondages en politique serait conforme à la théorie des « réponses
cognitives ».
Celle-ci montre que les opinions des autres comptent dans les prises de position
individuelles sur des candidats ou des enjeux.
En clair, les opinions d'une personne peuvent
changer quand elle connaît celles des autres.
La personne penche vers des arguments qui ne
lui seraient jamais venus à l'esprit en temps normal ; elle s'interroge sur les raisons qui
expliquent que tant de citoyens favorisent un candidat ; elle trouve des raisons pour le soutenir
à son tour.
Cette théorie offre une explication convaincante du comportement des
individus moyennement impliqués vis-à-vis d'un enjeu, ce qui est souvent le cas pour une
partie des citoyens lors d'élections.
Deux effets des sondages ont été beaucoup étudiés par les sociologues et les chercheurs en
marketing politique : l'effet bandwagon et l'effet underdog.
Effet bandwagon : soutenir le gagnant
L' effet bandwagon (littéralement « char à musique » : l'expression apparaît aux États-Unis
dans les années 1850 quand les candidats défilaient avec un chariot sur lequel jouait un
orchestre) pourrait se traduire par « effet d'entraînement » ou « effet de mode ».
Cet effet
désigne la propension à « sauter dans le bon wagon » ou « suivre le vainqueur ».
L'électeur est
encouragé à se retrouver dans le camp du gagnant, autrement dit à rejoindre la majorité.
L'effet bandwagon s'apparente à une forme d'opportunisme qui pousse l'individu à adhérer à
l'avis du plus grand nombre.
Et à voter pour celui qui est en tête dans les sondages.
Cet effet
« char à musique » a joué au moins trois fois dans la vie politique française.
En 1974, au premier sondage de l'élection présidentielle, Valéry Giscard d'Estaing devance
Jacques Chaban-Delmas de seulement un point.
-
Au fil des sondages, l'écart s'agrandit de façon croissante.
Et les résultats suivent cette
tendance avec un écart encore plus important entre les deux concurrents.
À la suite du premier
sondage, le léger avantage de VGE va influencer certains électeurs indécis.
Ainsi, les
sondages suivants révèlent un écart de plus grosse ampleur entre les deux candidats.
De ce
fait, l'effet bandwagon grandit de façon exponentielle et l'influence des sondages est de plus
en plus forte.
En 2006, la primaire socialiste donne les résultats suivants : 60,6 % pour Ségolène Royal,
20,8 % pour Dominique Strauss-Kahn et 18,5 % pour Laurent Fabius.
Le très faible écart du.
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