Grand oral du bac : L'épilepsie (Histoire de la médecine)
Publié le 18/05/2020
Extrait du document
«
L'épilepsie
(ou comitialité) est une
maladie neurologique qui se
manifeste par des crises.
Les crises
su�««m de façon imprévisible
(épilepsie du grec epi/�BK/" :
attaque) et ne durent généralement
que quelques minutes.
Elles peuvent
s'exprimer indépendamment ou
non par une chute, une perte de
connaissance, des mouvements
convulsifs ou désordonnés et
involontaires, une perturbation
des fonctions cognitives, etc.
Malgré
la nature souvent impressionnante
de ses manifestations, l'épilepsie
n'est nullement une maladie
mentale.
Elle traduit un
dysfonctionnement transitoire de
l'activ�é électrique de certaines
régions du cortex cérébral (couche
superficielle du cerveau).
Dans ces
régions, dites épileptogènes (suffixe
« gène " du grec genos : origine),
des neurones vont brusquement
devenir
hyperactivés
en même
temps.
Ils vont
ainsi émettre
des décharges
électriques excessives qui
provoquent
une sorte
« d'orage dans le ce�«u " à
l'origine des symptômes de la
maladie.
La nature de ces
manifestations cliniques est
dépendante de la zone cérébrale
touchée.
En effet les modifications
d'activité électrique peuvent
concerner des zones cérébrales
différentes et d'étendue variable.
C'est pourquoi il n'existe pas une,
mais des épilepsies.
unique
dans la vie d'un individu,
on ne parle pas d'épilepsie.
C'est
la répétition des crises au cours
d'une période de la vie qui définit
l'épilepsie.
Cinq pour cent de la
population est susceptible un jour
de faire une crise d'épilepsie.
Dans un cas sur deux.
cette première
crise inaugure une maladie
épileptique.
L'épilepsie est donc
une maladie chronique, ce qui ne
veut pas pour autant dire qu'une
personne épileptique le restera
toute sa vie.
En effet dans de
nombreux cas, la maladie se
manifeste dans l'enfance mais
disparaît à l'adolescence.
Certaines
épilepsies peuvent également se
produire consécutivement à une
lésion cérébrale et disparaître
avec le temps.
LES DIFFÉRENTES
FORMES D'ÉPILEPSIE
Les crises d'épilepsies peuvent
prendre des formes et des ampleurs
très différentes.
Chez certaines
personnes, les crises s'expriment
par une petite perte d'attention
qui va souvent passer inaperçue,
chez d'autres, elles se manifestent
par des crises convulsives très
impressionnantes.
On distingue
ainsi les crises partielles, qui
n'Intéressent qu'une partie du corps
ou qu'une fonction cognitive
(hallucination visuelle, sensation
étrange, etc.), et les crises
généralisées qui entraînent des
manifestations plus globales sur
le corps avec souvent une perte
de connaissance.
La manifestation
des crises dépend de la localisation
cérébrale et de l'étendue du foyer
épileptogène.
-------------i LES CRISES PARTIELUS
UNE MALADIE FRÉQUENTE
En France, l'épilepsie représente,
après la migraine, la cause de
consultation la plus fréquente
chez le neurologue.
On répertorie
450 000 personnes atteintes de
cette maladie en France et plus
de 40 millions dans le monde.
L'épilepsie touche indifféremment
les hommes et les femmes et se
déclare souvent dès l'enfance.
Dans plus de 50 % des cas, les
premières manifestations de la
maladie apparaissent avant 10 ans.
Lors de la survenue d'une crise Pour
ces crises, le ou les foyers
épileptogènes sont localisés.
Lorsque
le foyer se situe dans le cortex
moteur, le sujet peut par exemple,
présenter des mouvements
involontaires d'un bras ou une
contraction musculaire dans une
moitié du visage.
Si le foyer
concerne le cortex visuel, le sujet
peut avoir des hallucinations
visuelles.
La manifestation des crises
partielles va souvent fournir au
neurologue des indications sur la
localisation du foyer épileptogène.
Parmi les crises partielles, on peut
également distinguer les crises
complexes des crises simples.
Au cours
d'une crise simple, il n'y a pas
de perte de connaissance.
Les crises
partielles complexes, quant à elles,
se caractérisent par une perte de
conscience qui peut intervenir
d'emblée ou plus tardivement
pendant la crise, après une période
consciente.
Certaines crises partielles
peuvent parfois évoluer vers des
crises généralisées.
raura
Les crises d'épilepsie apparaissent
généralement de façon soudaine,
sans signes précurseurs apparents.
Pourtant certaines personnes
décrivent, dans les quelques minutes
précédant la crise, des sensations
particulières (sensation de
changement de la température du
corps, anxiété, goût étrange dans la
bouche, odeur frappante, son de
musique).
Ces sensations, que l'on
regroupe sous le terme « aura "•
peuvent survenir assez longtemps
avant la crise pour permettre au
sujet de s'allonger afin d'éviter les
chutes.
Ces signes précurseurs,
lorsqu'ils existent ne sont pas
toujours perceptibles par le malade
ou son entourage.
Cependant il
semble que les chiens sont capables
....------.
de déceler des
changements
subtils dans le
comportement
de leur maître
qui annoncent
une crise.
Cette
faculté a été mise
à profit en entraînant certains chiens
à alerter leur maître lorsqu'ils
perçoivent ces modifications de
comportement afin que celui-ci
puisse s'allonger avant que la crise
ne se déclare réellement.
L'aura n'est
pas toujours suivie d'une crise
complète mais constitue en elle
même une crise partielle simple.
Elle permet souvent au neurologue
de définir la région cérébrale où se
produit la décharge initiale.
LES CRISES GtNhAUStES
Le foyer initial des crises
généralisées est plus diffus et la
décharge électrique va rapidement
se propager à une grande partie
du ce�« m comme s'il existait un
« embrasement " rapide de celui-ci.
Bien que la manifestation des crises
puisse être variable en nature et en
durée d'un individu à un autre, on
note deux grands types de crises
généralisées.
Le « petit mal »
Les absences (appelées également
« pet� mal») se manifestent par
une simple rupture de contact avec
l'extérieur.
Difficiles à déceler, les
absences peuvent être révélées
par la fixité du regard du malade
pendant la crise, à laquelle peuvent parfois
s'associer des
m�chonnements et des mouvements
involontaires ou inadaptés.
Ces
absences peuvent se répéter
plusieurs fois dans la journée.
Le " grand mal »
Les crises tonico-doniques (ou
«grand mal•) représentent la forme
de crise d'épilepsie la plus connue et
la plus impressionnante bien qu'elle
ne soit pas la plus répandue.
Elles
se manifestent par une perte de
connaissance, des mouvements
convulsifs, une hypersalivation et
parfois une perte d'urine.
Dans une
majorité de cas, même si les sujets
épileptiques apparaissent très
fatigués après une crise et parfois
confus et désorientés, les crises ne
laissent pas de séquelles visibles.
Il
semble cependant que chaque crise
renforce l'état épileptogène du
cerveau et le rende ainsi plus
susceptible de déclencher une
nouvelle crise.
Par ailleurs, lorsque
les crises sont longues et très
fréquentes, elles peuvent provoquer
des lésions.
IW!{@i Chez l'enfant, cette classification
est valable mais il existe aussi des
particularités liées à ce jeune �ge.
En effet chez l'enfant les circuits
neuronaux ne sont pas encore
complètement développés et sont
plus sensibles aux modifications
d'activité électrique.
Par exemple,
3 à 5 % des nourrissons présentent
des crises, appelées convulsions
fébriles, qui se manifestent lors d'une
augmentation brutale de la
température corporelle.
Bien que
très alarmantes pour les parents, ces
convulsions n'augurent une maladie
épileptique que dans 2 % des cas.
Néanmoins, dans 40 % des cas
d'épilepsies qui se déclarent chez
l'enfant les crises vont subsister à
l'adolescence.
Celles-ci apparaissent
en outre résistantes aux traitements
pharmacologiques actuels dans
20 % des cas.
Il existe également des
épilepsies propres à l'enfant telles
que les syndromes de Lennox
Gastaut ou de West provoquant des
crises très sévères et généralement
des troubles du comportement ainsi
que des retards psychomoteurs.
L'électroencéphalographe a été
développé en 1920 par le psychiatre
allemand Hans Berger.
Il permet
d'enregistrer l'activité électrique du
cerveau (encéphalogramme ou EEG)
au moyen de capteurs placés à la
surface du cràne.
Toujours très
utilisé de nos jours, I'EEG permet de
déceler des activités cérébrales
anormales et de localiser le foyer
épileptogène.
Au cours des
dernières décennies, des outils
d'imagerie cérébrale (imagerie par
résonance magnétique, scanner,
etc.) ont été développés.
Ils sont à
l'origine de grandes avancées dans
le diagnostic de l'épilepsie.
Ils permettent en effet de déceler
des lésions cérébrales très subtiles.
À l'heure actuelle, le diagnostic de
l'épilepsie repose toujours sur le
récit du déroulement des crises en
Les quatre lobes du cerveau et leurs fonctions
Lobe frontal
Mouvements volontaires,
raisonnements, planification, etc.
Lobe temporal
Mémoires, compréhension
du sens des mots, etc.
Lobe
pariétal
Perceptions sensorielles
(goût toucher, douleur),
compréhension du langage
parlé et écrit, etc.
Cervelet.
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