Grand oral du bac : L'affaire Dreyfus - De l'arrestation à la réhabilitation
Publié le 18/05/2020
Extrait du document
«
De
l'arrestation à la réhabilitation
15 oct.
1894 22 déc.
1894 21 févr.
1895
été 1895-mars 1896 13
janv.
1898 Févr.fjuill.
1898 7 août-9 sept.
1899
19 sept.
1899
12 juill.
1906
Arrestation d'Alfred
Dreyfus
AFFAIRE MILITAIRE,
CRISE NATIONALE
15 octobre 1894.
!:arrestation du
capitaine Alfred Dreyfus, soupçonné
d'espionnage au profit de
l'Allemagne, marque le début d'une
affaire militaire qui va se transformer,
dans une France traumatisée par la
défaite de 1871, en crise nationale.
Car l'enjeu de l'affaire Dreyfus
dépasse l'honneur d'un capitaine
injustement condamné.
!:antisémitisme même, qui se
déchaîne alors, n'apparaît avec le
recul de l'histoire, que comme l'une
des composantes d'une bataille
idéologique : la réhabilitation de
Dreyfus scelle la victoire de la
démocratie libérale naissante contre
la pensée contre-révolutionnaire.
UNE ATMOSPHERE
D 'AFFRONTEMENT
UNE REPUBUQUE FRAGIU
!:affaire Dreyfus survient moins
de vingt ans après la conquête de
tous les pouvoirs publics par les
républicains.
Leur légitimité à
gouverner demeure contestée par la
droite royaliste et antiparlementaire.
Après la crise boulangiste (1887-
1889) et le scandale de Panama, qui
a éclaté en 1891, les opposants au
régime trouvent dans l'affaire Dreyfus
une nouvelle voie pour affaiblir, voire
abattre la République parlementaire.
LA PATRIE MENACEE
Après la défaite de t871 face à
l'Allemagne, «ennemi héréditaire»,
la France prépare la revanche et
rénove son armée.
À l'exception
d'une gauche socialiste pacifiste, le
LE CAPITAINE DREYFUS
Né en 1859, à Mulhouse, dans
une famille d'industriels du textile,
Alfrwl Dnyfus, juif alsacien,
choisit la
carrière
militaire par
patriotisme
familial.
Sorti
neuvième de
l'École
polytechnique,
officier d'artillerie, il est stagiaire à
l'état-major général en 1894.
11 sera
réintégré dans l'armée française
après son acquittement en 1906 au
rang de chef d'escadron et décoré
de la Légion d'honneur.
Il termine sa
carrière avec le grade de lieutenant
colonel pendant la Première Guerre
mondiale et meurt le 11 juillet 1935.
Picquart
découvre
les faux du dossier
d'accusation Zola
publie
>.
LE DÉROULEMENT
DEL' AFFAIRE
UNE AFFAIRE D'ESPIONNAGE
Le 15 octobre 1894, le capitaine
Alfred Dreyfus est arrêté sur l'ordre
du général Mercier, ministre de la
Guerre.
li est
militaire de
l'ambassade d'Allemagne à Paris,
Maximilien von Schwartzkoppen,
annonçant l'envoi de documents
militaires français et récupérée fin
septembre par le Servi�c des
renseignements français.
Craignant
pour sa carrière et sa réputation, le
général Mercier veut très vite un
coupable.
UN COUPABU IDEAL
Dreyfus est désigné comme l'auteur
de ce «bordereau>> par le colonel
Sandherr, chef du renseignement
Polytechnicien promis à une carrière
brillante, Dreyfus est jalousé par les
officiers sortis du rang.
Appartenant à
une famille juive fortunée, il fait un
coupable idéal aux yeux d'une partie
de l'état-major gangrené par
l'antisémitisme.
Dès que son nom est
livré à la presse, Dreyfus est la cible
de La Libre Parole, quotidien
antisémite, dont le directeur Édouard
Drumont affirme, le 1 � novembre,
que l'« affaire sera étouffée parce
que [Dreyfus] est juif».
La presse
nationaliste se déchaîne sur le thème
de la patrie menacée et défie le
général Mercier, accusé
d'Incompétence.
Cette
expression, employée plus tard
par Émile Zola, rend compte des
conditions dans lesquelles Dreyfus est
jugé à huis clos, à partir du
19 décembre 1994, devant le conseil
de guerre de Paris.
Alors que les
cinq experts ne sont pas d'accord sur
l'écriture du bordereau, seule base
d'accusation contre Dreyfus, les juges
se voient communiquer, pendant le
délibéré, un dossier secret constitué
par Sandherr.
Le 22 décembre, le
capitaine Dreyfus est condamné à
l'unanimité à la déportation à vie.
En
LA VERITE EN MARCHE
Dès l'été 1895, le colonel Picquart,
nouveau chef du
renseignement découvre que
l'auteur du
«bordereau» est
un autre officier
d'artillerie, Dreyfus
rejugé coupable,
mais avec «circonstances
atténuantes» Le
président Loubet
signe la grâce de
Dreyfus
LE a DOSSIER SECRET»
Au mépris des droits de la défense
et en toute illégalité, les juges
militaires prennent connaissance,
lors du délibéré concluant le premier
procès th Dnyfus, d'un dossier
secret contenant plusieurs pièces,
authentifiées par le ministre de la
Guerre Mercier et le chef du Service
des renseignements, Sandherr.
La plus significative est une lettre
adressée à l'attaché allemand
Schwartzkoppen par l'attaché
militaire italien Alessandro
Panizzardi parlant de «cette canaille
de D ...
>>, qui lui aurait vendu douze
cartes à grande échelle des
fortifications de Nice.
Cette pièce
était effectivement authentique, mais
le « D >> désignait un certain Dubois,
employé du ministère de la Guerre.
à
Billot une plainte contre Esterhazy.
Le 17 novembre 1897, le général
ordonne l'ouverture d'une enquête.
L'IMPOSSIBLE VÉliTE
!:erreur judiciaire dont a été victime
Dreyfus ayant été imposée par
le pouvoir militaire, il semble
impossible de faire admettre
l'innocence du capitaine même
lorsque le vrai coupable est
démasqué.
Après une instruction
qui lui est favorable, Esterhazy est
acquitté le 11 janvier 1898 par le
conseil de guerre.
Picquart.
qui a
témoigné au procès Esterhazy, est
emprisonné.
Le 7 février 1898, Émile Zola
comparait devant la cour d'assises de
la Seine pour diffamation envers le
général Mercier, après la publication
1------------.
de son pamphlet intitulé ct/'accuse"
Esterhazy.
Picquart fonde sa
conviction sur un «petit bleu»
- une carte-télégramme adressée
par Schwartzkoppen à Esterhazy.
Ses
supérieurs, les généraux Boisdeffre
et Gonse, lui intiment le silence et
l'envoient en Tunisie.
Picquart
s'ouvrira plus tard de ses convictions
à son ami et avocat Louis Leblois,
qui va rallier à la cause de Dreyfus le
vice-président du Sénat, le
républicain Auguste Scheurer
Kestner.
Le 13 novembre 1897, ayant
tenté en vain de convaincre le
président de la République Félix
Faure de l'innocence de Dreyfus,
Scheurer-Kestner publie une lettre
dans Le Temps révélant que le vrai
coupable est connu, sans préciser
son nom.
Durant ce même mois de
novembre 1897, après que Le Matin
a publié le premier fac-similé du
bordereau, un homme, M.
de
Castro, reconnaît
l'écriture du
dont il possède
plusieurs lettres.
Informé, Mathieu
Dreyfus, frère du condamné, adresse dans
L'Aurore, le 13 janvier.
Zola est
condamné à la peine maximale de un
an de prison, le 23 février,
condamnation confirmée en juillet
!:écrivain s'exile à Londres.
Picquart.
qui a témoigné pour Zola au procès,
est exclu de l'armée pour «fautes
graves».
Au Sénat Scheurer-Kestner
perd la vice-présidence, lors du
renouvellement du bureau.
LA REVISION
!:affaire connaît un rebondissement
lorsque, le 13 aoOt 1898, le capitaine
Guigne!, attaché au cabinet du
nouveau ministre de la Guerre,
Cavaignac, met en évidence le
truquage du «faux Henry>>.
Ce
document forgé par le commandant
Henry, du Service des renseigne
ments, en novembre 1896, accablait
Dreyfus.
Le 30 aoOt Henry est arrêté
et passe aux aveux.
Il se suicide le
lendemain.
Le 27 septembre 1898,.
»
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