Grand oral du bac : La médecine légale
Publié le 18/05/2020
Extrait du document
«
AU
SERVICE
DE LA JUSTICE
La médecine légale est une spécialité
qui consiste à mettre les
compétences et les techniques
médicales au service de la justice.
(victimes
d'un crash aérien ou d'un
naufrage, par exemple).
Parmi les corps à identifier, les plus
nombreux sont les brûlés, suivis des
noyés et des personnes découvertes
plusieurs jours ou semaines après
leur décès, dans un appartement
r------------i (personne âgée isolée, notamment).
LE MÉDECIN LÉGISTE
Le médecin légiste participe
à une enquête criminelle dès son
commencement (il vient sur les lieux
du drame avant que le cadavre
ne soit déplacé), constate le décès
et en établit les causes.
Il détermine
si les indices récupir�s sur
la scène du crime sont liés
à lo mort de la victime et estime le
"délai post mortem �lce qui indique
l'heure approximative de la mort.
Son «outilel de prédilection?
L:autopsie.
lf;JIH.Jjiij
Le mot vient d'un terme grec qui
signifie «voir de ses propres yeux�+l
E� effectivemen� l'autopsie est
un minutieux examen visuel-et
chimique -de l'ensemble d'un
�W^Wva Peau, organes, contenu
de l'estomac, sang.
urine ...
tout
est scruté, pesé, examiné, analysé,
disséqué.
L:autopsie permet de déterminer
les causes de la mort.
Le médecin
légiste est ainsi amené à comparer
une arme du crime potentielle
(la lame d'un couteau, la forme
d'un marteau découvert à côté du
corps) ...
avec la blessure visible sur
le cadavre.
Dans le cas d'une plaie
par balle, ce spécialiste parvient
également à déterminer l'angle
de tir.
La France est l'un des pays où l'on
autopsie le moins -dix fois moins
qu'en Grande-Bretagne, par
exemple.
Cet acte est réservé aux
décès particulièrement suspects.
Toutefois, le rôle du médecin légiste
ne s'arrête pas là.
Un millier d'identifications de
cadavres sont réalisées chaque
année en France par les légistes,
sans compter celles des personnes
décédées lors de catastrophes Ainsi,
en moyenne, en Europe,
40% des corps à identifier sont
carbonisés, décomposés ou en
morceaux.
L:identification légale consiste
à déterminer le sexe, les origines
ethniques, la taille et l'âge
de la personne.
Elle se fonde
essentiellement sur l'étude du
squelette, des traces d'Intervention
chirurgicales et dentaires (présence
d'un stimulateur cardiaque, d'une
couronne ou d'une prothése, etc.)
et des objets personnels (bague,
montre).
Elle permet aux policiers
de comparer le profil biologique de
la victime avec celui des personnes
disparues.
Ou de lancer un avis
de recherche dans les médias.
Ces dernières décennies,
la médecine légale a élargi
ses compétences, et l'on parle
aujourd'hui plus volontiers de
sciences médico-légales.
Il faut dire
que de nombreuses spécialités sont
désormais utilisées pour déterminer
l'origine de la mort : expertise
toxicologique, reconstitution du
visage en trois dimensions,
détermination de l'âge et du sexe de
la victime à partir de ses os ou de
son ADN ...
Les experts font même
«parlerel les larves d'Insectes
présentes dans le cadavre! Un seul
objectif à tdut cela : trouver les
preuves qui permettront aux
enquêteurs de la police et de la
justice de confondre les coupables
ou d'innocenter un suspect.
GRANDES ÉTAPES
DE LA MÉDECINE LÉGALE
La médecine légale a été reconnue
en tant que spécialité, au même titre
que la psychiatrie ou la pédiatrie, au
début du XIX' siècle.
Mais son histoire
remonte bien plus loin.
Ainsi, la plus vieille autopsie connue a
été pratiquée en 44 av.
J.-C.
sur le
corps de ...
Jules César! La dépouille
de l'empereur ne comportait pas
moins de trente-trois coups de
couteau.
Toutefois, d'après les
observations du médecin romain
Antistius, seul celui porté au niveau
de la poitrine, entre les première
et deuxième côtes, fut fatal.
Au 101� siècle, en Chine, une branche
complète de la médecine était déjà
dévolue à la justice.
Il nous reste de
cette époque un témoignage unique,
le livre Hsi Yüan Lu qui pourrait
se traduire par "Balayer les idées
fausses -Instructions pour les
officiers chargés d'enquête�(l Écrit
en 1248, cet ouvrage constitue le
premier précis de médecine légale
connu.
Il s'agit d'une sorte de guide
des pratiques médicales appliquées
à la résolution des crimes.
Le livre
évoque ainsi les différents types de
blessures que peuvent laisser des
armes plus ou moins émoussées.
Il
explique comment on différencie
une mort par strangulation d'un
décès par noyade, et comment on
reconnaît une personne brûlée vive
d'une victime tuée au préalable, etc.
En Europe, ce type de recueil
n'existera que bien plus tard, en
1507.
Le Constitutio Bambergensis
criminalis, publié dans le diocèse de
Bamberg.
en Allemagne, vante
l'utilité du recours à l'expertise
médicale dans les cas d'infanticides
La Renaissance donne le véritable
coup d'envoi à la médecine légale.
Le «père de la chirurgie»,
les armes.
Il décrit l'état des
poumons d'un enfant étouffé par
ses parents et les marques laissées
par un viol.
ëltalien Fortuno Fidelis
conduit une série d'autopsies de
noyés et détermine comment on
différencie une personne morte
noyée d'une autre décédée avant son
immersion.
À Rome, le médecin
Paolo Zacchia (1584-1659)
s'intéresse aux blessures par balle
et arme blanche, ainsi qu'à la façon
dont on peut distinguer un suicide
d'un meurtre.
La médecine légale finit par franchir
la porte des écoles de médecine, où
l'on donne des leçons d'anatomie.
Au XIX' siècle, Johann Ludwig Casper
(1796-1864) enseigne cette discipline
pendant quarante ans à Berlin.
En
France, le professeur de chimie et de
médecine légale Mathieu Joseph
Bonaventure Orfila (1787-1 853) écrit
le premier précis de toxicologie en
1814, ainsi qu'une monographie sur
l'exhumation des cadavres.
Marie
Guillaume-Alphonse Devergie (1789-
1879) publie en 1835 un ouvrage
considéré comme fondateur de la
médecine légale moderne :
Médecine légale, théorique et
pratique.
À eux trois, ces médecins
publient plus d'un millier
d'autopsies.
En 1829, sir Robert
Christinson (1797-1862) publie son
Traité sur les poisons qui restera une
référence trente ans durant.
Le xx< siècle connaît un
développement considérable de la
médecine légale et une extension au
monde entier.
Tous les cas de morts
possibles -noyade, strangulation,
armes à feu, empoisonnements
sont parfaitement documentés.
La médecine légale s'étoffe de la
pathologie (examen des organes
internes et de leur physiologie) et de
la psychiatrie légale (application du diagnostic
psychiatrique aux
enquêtes criminelles).
En plus de l'autopsie, le médecin
dispose de techniques très
perfectionnées.
En 1985, Alec
Jeffreys, de l'université de Leicester,
en Grande-Bretagne, donne à l'ADN
un rôle en médecine légale.
Il
invente l'empreinte génétique,
qui permet d'identifier précisément
un individu parmi des centaines.
AUTOPSIE D'UNE AUTOPSIE
Préalable de toute enquête
criminelle, l'autopsie n'est autre
qu'une opération chirurgicale
pratiquée sur une personne
décédée.
Son but est de déterminer
les causes de la mort (accident,
maladie, erreur médicale) et, s'il
s'agit d'un homicide, de trouver des
preuves utiles à l'enquête criminelle.
Le médecin examine tout d'abord
l'extérieur du corps afin de repérer
les traces de blessure, de piqûre ou
de coups.
Puis, à l'aide d'un scalpel,
il pratique une incision en forme
de Y qui va des épaules jusqu'à la
poitrine et au bas du ventre.
S'il y a
une blessure à la tête, le légiste
y réalise également une ouverture.
L'incision est pratiquée jusqu'au
crâne, à la cage thoracique et à la
cavité qui contient les organes
digestifs.
Puis le cartilage qui relie les
côtes est scié afin d'ouvrir la cage
thoracique et de mettre au jour
cœur et poumons.
Le médecin retire
alors les organes un par un, pèse le
cœur, les poumons, le cerveau, les
reins, le foie ...
sur une balance
d'épicier.
Puis il ouvre chacun des
organes et les examine
attentivement.
Il prélève un fragment
de chacun d'entre eux et le
conserve.
Il peut arriver que le
légiste récupère le sang au niveau
du cœur afin de réaliser un examen
bactériologique.
De même, l'urine,
la bile, le contenu de l'estomac ...
peuvent être livrés à l'analyse afin
de découvrir des traces de produit
dopan� de drogue, de médicaments
ou d'alcool..
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