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Grand oral de LLCE Anglais: A travers les œuvres de Jo Spence, à quelles fin la photographie peut-elle être utilisée dans la lutte féministe?

Publié le 23/06/2024

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« A travers les œuvres de Jo Spence, à quelles fin la photographie peut-elle être utilisée dans la lutte féministe? Introduction : En Grande-Bretagne, les années 1970 sont souvent reconnues comme les années d’une période de crise.

Lorsque l’on jette un œil à cette décennie, les problèmes économiques et politiques subis ont été sans aucun doute exagéré ; il est bien connu, aujourd’hui, que cette décennie était avant tout l’âge d’or de la culture britannique et une période de progrès politique, à travers le combat pour les droits des femmes, pour les minorités ethniques et pour les personnes LGBT. L’art de la photographie a participé à ces avancées d’une manière majeure.

Les photographes de l’époque exposaient, à travers leurs œuvres, les problèmes importants de cette société, tels que la situation des femmes. Jo Spence est l’une d’entre eux.

Dans cette même décennie, elle décide de transformer son métier de photographe commerciale en photographe politisée, utilisant les « photos documentaires », une forme de photographie qui a émergé au 19 e siècle et qui s’est majoritairement développée durant le 20 e siècle, et qui vise à représenter la réalité tout en gardant un regard neutre sur le sujet de la photo.

Elle s’est principalement servie de son métier pour illustrer les inégalités et les souffrances que les femmes subissent. Nous pouvons-donc en venir à nous demander, en nous appuyant sur les travaux de Jo Spence, à quelles fins la photographie peut être utilisée dans la lutte féministe, en l'étudiant dans un premier temps comme un moyen de dénoncer, puis comme un moyen de guérison. PLAN I – La photographie est un moyen de dénoncer. La photographie est souvent utilisée pour tenter de modifier les politiques gouvernementales, à des fins de propagande, mais elle peut aussi être utilisée pour dénoncer des inégalités.

Jo Spence a utilisé son métier et son art afin de dénoncer ce qu’elle jugeait « injuste », ce à quoi elle s’opposait. Elle était une grande défenseure des femmes et a, dans de multiples autoportraits, défendu leurs droits et leur liberté.

Un autoportrait est une représentation de soi-même, l'artiste montre comment il se voit et montre les idées qui traversent son esprit à travers une mise en scène de lui-même.

C'est, pour la majeure partie du temps, un travail très personnel, qui est le reflet de ses problèmes ou de ses propres pensées.

Au travers de ses autoportraits, Jo Spence dénonce la situation des femmes, dans une société qui ne leur laisse pas beaucoup de place.

The Highest Product of Capitalism (after John Heartfield) (Le produit optimal du capitalisme après John Heartfield), réalisé en 1979, exprime parfaitement cette idée.

Sur cette photographie, on observe Jo Spence tenant une pancarte avec écrit dessus « I'll take (almost) any work », « Je prendrai quasiment tous les jobs » devant une boutique de robes de mariées.

La représentation est telle qu'il nous est facile de deviner que la robe en vitrine symbolise le mariage et l'enfermement même de la femme au foyer, qui était encore à l'époque très mal perçue, quoique cette image avait déjà commencé à évoluer.

En effet, peu avant cette décennie, la Grande-Bretagne a connu une forte période de luttes féministes, de la part de femmes à qui la situation ne convenait plus.

Jo Spence poursuit le combat et prend ainsi sur la photo la place de l'homme, le mari, dont le rôle est de ramener un salaire à la famille afin de la nourrir.

En prenant sa place, elle montre que les femmes peuvent s'émanciper, travailler et ne plus vivre aux dépends de leurs maris.

Elle leur permet de croire à un nouvel avenir, et dénonce ces idées placées dans la tête des gens par la société : l'homme travaille, la femme s'occupe de la maison.

Elle participe activement à leur déconstruction. Une seconde photographie, tirée de la série de photos Libido Uprising, réalisée en 1989 en collaboration avec Rosy Martins, une artiste et psychanalyste, montre Jo Spence, tenant d'un air lasse mais digne un aspirateur, comme un soldat s'apprêtant à effectuer son devoir.

Elle donne l'impression d'être contrainte à ses tâches ménagères, qu'on lui impose, mais lève le menton et regarde droit devant elle, ne se laissant pas dominer par cette condition.

Elle illustre ici Sa fierté d'être femme, mais son regret d'être associée au ménage, à la femme au foyer.

Elle rêve de donner aux femmes une place plus importante, un rôle qui compterait et pour la société et pour elles, qui n'ont pas forcément envie de se définir par les tâches ménagères qu'elles effectuent. De nombreux autres autoportraits la mettent en scène dans des moments quotidiens de femme au foyer, en train de laver le sol, de cuisiner, etc.

Chacune de ces photos vient remettre en question cette place attribuée à la femme : n'est-elle réellement capable seulement de faire le ménage ? Est-il juste d'y penser comme une ménagère ? Ces rôles traditionnellement attribués à l'homme et à la femme peuvent-ils être déjoués ? La photographie, par le fait de capturer des scènes quotidiennes et d'en faire ressortir les points dérangeants/ les injustices, offre la possibilité d'une remise en question de tout ça.

La photographie documentaire, notamment, est majoritairement utilisée par Jo Spence. Ce genre photographique, expliqué au début de cet oral, permet la capture d'un moment de vie.

Il nous amène à réfléchir, à remettre en question, sans, pour autant à première vue, avoir une opinion tranchée sur le sujet.

C'est la réflexion amenée par une telle image qui nous fait nous positionner, et qui nous fait comprendre le positionnement de l'artiste. Cependant, la photographie a un pouvoir de guérison, que ce soit par la capture de l'esthétisme d'un sujet, à la mise en scène d'un événement douloureux, parfois vécu par celui qui observe, et qui permet.... »

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