Grand Oeuvre

« 1 / 2 Grand Œuvre Comme toutes les opérations de l'alchimie, le Grand Œuvre, qui en est la fin suprême, présente un double aspect : pratique et mystique.

Le premier est une techno­ logie visant à obtenir la transmutation des métaux et l'or potable.

Le second - le seul qui compte pour les occultistes -est l'accession de l'homme à un état supérieur, où il s'unit è la divinité.

C'est l'Ars magna, ou encore Art royal, révélé en Europe surtout à partir du XIV• siècle, et dont les symboles sont toujours vivants chez les francs-maçons et les groupes rosicruciens.

Si difficile à comprendre pour un esprit moderne, cette confusion .

entre des procédures de laboratoire et une ascèse physique est la base de l'alchimie.

L'œuvre spi­ rituelle ne se conçoit pas sans l'œuvre matérielle; elles se compénètrent et se confondent.

2 Les techniques ont beaucoup varié selon les opéra­ teurs et il est d'autant plus malaisé de les reconstituer que les textes où elles sont consignées sont rédigés en un langage symbolique où l'exaltation mystique ajoute à l'obscurité .

En voici un échantillon, datant du XVI• siècle, époque où l'alchimie, à la veille même de son déclin devant la science moderne, semblait se réfugier encore plus profondément dans l'ésotérisme : " Je n'écris pas des fables.

Tu toucheras de tes mains, tu verras de tes yeux I'AZOTH, c'est-à-dire le Mercure des philosophes, qui te suffit seul pour obtenir notre Pierre...

Les Ténèbres apparaissent sur la face de l'Abyme; "la Nuit, Saturne et l'Antimoine des Sapients apparaissent ; la noirceur et la tête de corbeau des Alchimistes, et toutes les cou­ leurs du monde apparaissent à l'heure de la conjonction ; l'arc-en-ciel aussi et la queue du paon .

" 3 Cependant, des spécialistes ont déchiffré ce langage et reconstitué les principales phases du Grand Œuvre.

L'alchimiste devait construire lui-même ses appareils et installer son laboratoire è l'abri des regards profanes. 2 / 2. »