Gotthold Ephraim Lessing1729-1781Né en Saxe, Lessing mourut à Brunswick.
Publié le 22/05/2020
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Gotthold Ephraim Lessing
1729-1781
Né en Saxe, Lessing mourut à Brunswick.
Sa vie agitée répond fidèlement à son caractère et
de sa pensée.
Touche-à-tout de génie, il évoque un Voltaire allemand.
Mais il a plus d'humeur
que d'esprit et le souci de découvrir lui tient lieu de désir de plaire.
Surtout, Voltaire se
disperse par plaisir, quand Lessing n'est universel que par nécessité.
“ Plaignez donc, disait
Goethe, plaignez l'homme extraordinaire, de ce qu'il ait vécu à une époque tellement
pitoyable qu'il lui fallut sans cesse agir par des polémiques.
” A cette nécessité, cependant, la
vertu n'était pas étrangère.
Comédies, drames, essais, tout fut pour Lessing occasion de
chercher et d'éprouver le vrai, de se l'approprier dans la vie quotidienne.
Il disait que si Dieu
tenait dans sa main droite toute la vérité, et dans sa main gauche le seul désir vivace de
l'atteindre sous condition d'une perpétuelle erreur, lui, Lessing, le prierait humblement de lui
accorder le contenu de la main gauche.
Nulle pensée n'éclaire mieux cet homme si
généreusement lucide.
Madame de Staël le comparait au chasseur “ qui trouve plus de plaisir
dans la course que dans le but ”.
Mais apercevait-elle ce qu'il y a de passionné dans cette
chasse et combien mobile est ce plaisir ? Lessing n'est pas Montaigne.
En réalité, Lessing, c'est
Faust.
Des moralités servent d'intrigues à son théâtre.
Il y couronne les vertus que le choix de
la main gauche dramatise.
Le sentiment rationnel de l'infini est aussi le ressort de sa critique
d'art.
Son Laocoon rejette le parallèle qu'instituait Winckelmann entre ce groupe sculptural et
le Philoctète de Sophocle.
Les arts plastiques fixent dans l'instant l'expression de la douleur ;
les cris de Philoctète la développent dans le temps.
Cette différence assure à la poésie le
premier rang dans les arts.
Déjà s'esquisse l'opposition du beau et du sublime, de l'apollinien
et du dyonisiaque.
Si la littérature allemande a commencé par la critique, c'est le Prince des
Lumières qui inaugure le Romantisme allemand. L'Éducation du genre humain annexe à la
pédagogie l'idée d'infini illustrée sur la scène et par la critique.
“ La révélation est pour le
genre humain tout entier ce qu'est l'éducation pour l'individu.
” Or révélation comme
éducation n'apportent rien à l'homme qu'il ne puisse atteindre par la seule raison.
Les
religions historiques sont donc les moments de notre éducation divine.
Lessing ne combat ni
des erreurs ni des impostures ; il interprète ces formes imparfaites et toujours perfectibles
dont l'avènement de la religion rationnelle est le but final.
Parce que la raison est un procès
inachevé, monothéisme hébraïque et immortalité chrétienne reçoivent leur sens d'une
instance infinie, de ce “ nouvel Évangile éternel ” propre au Troisième Âge religieux, dans
lequel les éléments moraux et rationnels du Christianisme auront été purifiés des images et
des dogmes..
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