Gorgias platon
Publié le 22/05/2020
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GORGIAS
PLATON
Le Gorgias (traduction M.
Canto, Garnier-Flammarion, 1993) a pour sous-titre :
De la rhétorique, mais il n'a rien d'un art d'écrire, de parler ou de composer un discours.
La rhétorique y est envisagée dans sa valeur politique et morale, et
Platon la dénonce
ai-ec rigueur comme un art de mensonge,funeste aux États et aux individus.
le Gorgias
est un dialogue dans lequel deux autorités s'affrontent, Socrate et le sophiste Gorgias.
Polos, jeune disciple de Gorgias, est le pendant de Chéréphon, disciple de Socrate.
Calliclès, l'hôte de Gorgias, rompt cette symétrie
en justifiant les droits del' ambition poli
tique.
utilisatrice de
la rhétorique: nous découvrons en lui le type de public qui/ait la clien
tèle des sophistes.
Chéréphon est fort silencieux, sauf dans le prologue ; Socrate défend
donc son point de vue seul contre tous, ou presque -mais le mythe final renforcera sa
thèse
du poids (ambigu) d'une tradition religieuse.
À l'arrière-plan de la discussion, c'est
la signification du procès de Socrate et la valeur de son attitude qui sont en question.
1.
L'ESSENCE DE lA RHÉTORIQUE
A.
L'audience des sophistes
t Un bref prologue situe la discussion.
Socrate et Chéréphon (ou Khairéphon) se ren
dent chez Calliclès pour y entendre Gorgias.
Les deux amis se sont attardés sur l'agora
(place
du marché, lieu des affaires et des conversations), et ils arrivent après la leçon
d'apparat.
Calliclès les introduit néanmoins auprès de Gorgias.
t Socrate veut interroger Gorgias sur la nature de son art et sur son enseignement,
ce qu'il préfère à la
« démonstration » préparée pour manifester les qualités de l'orateur.
Or Gorgias vient justement d'inviter ses auditeurs à l'interroger, et affirme qu'il peut
répondre à toute question.
Socrate propose donc à Chéréphon de demander à Gorgias
«ce qu'il est», sur le modèle de l'artisan (celui qui est compétent dans un art, au sens
grec du terme : une technique et
un savoir ; ainsi, celui qui fabrique des chaussures est
un cordonnier).
t Louer ou définir ? Polos, qui a insisté pour être l'interlocuteur de Chéréphon, se lance
dans
un grand discours qui fait l'éloge de la rhétorique sans la définir.
Socrate insiste
pour que Gorgias accepte
de définir son art, c'est-à-dire sa compétence, de dire quel est
l'objet de la rhétorique.
B.
La rhétorique, un pouvoir
t Le débat s'engage donc sur la nature de la rhétorique, science des discours.
La spé
cificité de la rhétorique, c'est sa capacité à produire la persuasion, et non à exposer un
savoir technique.
C'est le pouvoir de convaincre, dans n'importe quelle réunion de
citoyens,
au tribunal et dans les assemblées politiques.
L'orateur l'emporte ainsi sur le
médecin, l'entraîneur ou l'homme d'affaires.
La rhétorique est d'abord un pouvoir..
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