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Ghirlandajo

Publié le 16/05/2020

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« Ghirlandajo 1449-1494 Ghirlandajo : ce nom a le pouvoir d'évoquer la Renaissance florentine dans tout l'éclat de sa floraison.

En aucune autreépoque une ville n'a vu, comme Florence en 1480, oeuvrer tant de grands peintres en même temps.

D'une part, lagénération des anciens, Gozzoli, Pollajuolo et Baldovinetti, Rosselli et Verrocchio, puis Botticelli et Ghirlandajo, tous deuxsur le point d'atteindre leur maturité ; d'autre part la génération nouvelle : Filippino Lippi, Piero di Cosimo, Lorenzo di Crediet Léonard de Vinci ; d'autre part encore, les peintres venus d'ailleurs s'établir à Florence.

Parmi eux tous, Ghirlandajopassait aux yeux de ses contemporains pour l'un des plus grands.

Ils voyaient en lui un maître du dessin dont la sûretéétait sans pareille et lui témoignaient une considération que les époques suivantes n'ont plus partagée.

Sa gloire, aveccelle des autres peintres du Quattrocento, fut éclipsée par la grande et unique personnalité de Léonard dont l'espritinquiet et énigmatique est plus près de l'homme moderne que la sérénité de ses prédécesseurs florentins.

C'est par làprécisément que Ghirlandajo est méconnu, car il reste pour toujours à l'apogée de l'art narratif monumental de la fin duXVe siècle, et surtout l'un des plus grands fresquistes italiens. Domenico di Tommaso Bigordi, dit Ghirlandajo, est né à Florence en 1449.

Bien que son père eût décidé d'en faire unorfèvre, il se voua assez tôt à la peinture.

Il serait difficile de déterminer avec précision les origines de sa formationartistique ; les impressions et les influences qu'il subit au milieu de la brillante vie artistique de Florence furent multiples.Vers 1473, il se révèle indépendant, peignant surtout des fresques.

Il débute par deux peintures murales représentant lalégende de sainte Fine, dans la Collegiata de San Giminiano (1475), vues d'intérieur nobles et simples où s'annonce déjàsa prédilection pour les éléments architecturaux.

Le décor est pauvre, mais d'une extrême finesse, et témoigne d'uneobjectivité si heureuse que la vie semble triompher même dans les scènes funèbres.

À cette époque déjà, des élèves l'aident dans son travail ; par la suite également, il sera souvent difficile de distinguer lapart qui revient à ses collaborateurs, ses frères Davide et Benedetto, Bastiano Mainardi et d'autres.

Un deuxième chef-d'oeuvre de Ghirlandajo a malheureusement disparu : les fresques de la chapelle mortuaire desTornabuoni, dans l'église Santa-Maria sopra Minerva à Rome (1477-1478).

Nous ne les connaissons que par la descriptionqu'en donne Vasari.

Cette oeuvre lui valut une commande pour la décoration du choeur de l'église Santa-Maria Novella àFlorence.

A partir de 1480 environ, Ghirlandajo dispose magistralement de ses dons de "frescante".

Il peint sur un pilier de l'égliseOgnissanti, à Florence, Saint Jérôme l'Ermite (1480), auquel il donne l'aspect d'un savant.

On connaît mieux la Sainte Cène du réfectoire d'Ognissanti ( 1480), conçue selon la formule typique du Quattrocento dont Léonard, le premier, a su selibérer.

Parmi d'autres peintres, Ghirlandajo fut chargé en1481, par le pape Sixte IV, de décorer la chapelle Sixtine.

Deux fresquesfurent de sa main : la Résurrection (aujourd'hui détruite) et la Vocation des premiers disciples .

Au premier plan et au milieu de cette dernière scène, le Christ bénit les deux frères Pierre et André; à gauche et à droite sont placées de nombreusesfigures secondaires, des portraits de Florentins connus.

Bien que le sujet soit traité de façon toute conventionnelle, lepaysage largement conçu témoigne d'une intime connaissance de la nature.

Il est de même pour le tableau L'Adoration des bergers (1485, Académie de Florence), où les personnages rappellent fortement ceux de l'autel de Hugo van der Goes que les Portinari avaient apporté à Florence.

C'est à peu près en même temps que Ghirlandajo achève dans une chapelle de l'église de la Sainte-Trinité, à Florence, cetautre chef-d'oeuvre que sont les fresques des scènes de la vie de saint François.

Deux des scènes peuvent lui êtreattribuées avec certitude: L'Approbation des règles de l'ordre et L'Enfant ressuscité .

Ce cycle se caractérise en entier par le raffinement du décor architectural, inspiré par l'aspect que présentait alors la ville de Florence et, les sujets religieuxdevenant de plus en plus prétexte à peindre des portraits, L'Approbation des règles de l'ordre est un véritable groupe de portraits; au premier plan, comme au théâtre, se présentent Laurent de Médicis et, avec sa famille, son compagnonFrancesco Sassetti qui avait commandé les fresques, les poètes Politien et Pulci et beaucoup d'autres encore—imposantevue d'ensemble de la haute aristocratie marchande de Florence.

Dans les années 1486-90 se place la dernière grande oeuvre de Ghirlandajo, les fresques du choeur de l'église Santa-Maria Novella, qui dépeignent des scènes de la vie de saint Jean et de la Vierge.

Là, Ghirlandajo a donné libre cours à saprédilection pour les éléments architecturaux avec une ingéniosité de virtuose, porté tout particulièrement à latransparence, à une finesse structurale toutefois statique.

L'action elle-- se passe au premier plan; par là, elle prend uncaractère monumental qui accuse encore ce que la fresque a de dépouillé et la fait paraître toute en surface malgré sarichesse en effets de perspective.

Les personnages ont là aussi tout l'attrait que leur confèrent un dessin exact, l'ébauchesubtile de traits caractéristiques, la gracilité du mouvement et l'élégance des draperies.

Il s'y ajoute cet amour du détailexécuté avec une précision et un réalisme tout florentins.

Ghirlandajo a peint de nombreux tableaux sur bois, des tableaux d'autel, mais surtout des portraits, outre ses fresques etses mosaïques.

Nous y retrouvons la précision du dessin, le goût sûr de la couleur, l'aisance souriante et l'équilibre quicaractérisent ses fresques.

Cependant, dans l'ensemble de l'art florentin, ce sont les fresques qui constituent son apportle plus considérable.

De toute son oeuvre émane une grâce aimable et souriante qui témoigne du caractère hautementhumain du peintre tel que Vasari nous l'a décrit.

Épris de son métier par amour de son art et non pas des biens matériels,il se souciait des moindres détails de son travail avec un zèle jamais en défaut.

Ses contemporains l'ont estimé pour songrand talent; ils l'ont aimé pour la noblesse d'un caractère heureux, et ce fut un long cortège funèbre qui, en 1494, suivitle peintre, mort de la peste, jusqu'à cette église Santa-Maria Novella où se trouve encore aujourd'hui sa plus belle oeuvre.. »

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