Germain Pilon1537-1590Ce n'est pas assez de dire que Germain Pilon
Publié le 22/05/2020
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Germain Pilon
1537-1590
Ce n'est pas assez de dire que Germain Pilon est l'un des chefs de file dans la lignée
ininterrompue de nos sculpteurs, et de revendiquer pour lui une gloire posthume qui ne
lui est peut-être pas assez largement concédée, si nous ne nous efforçons pas de
déterminer la place qu'il convient de lui nous -assigner dans l'histoire de l'art.
Germain Pilon, Parisien, est fils d'un tailleur de pierre, et nous reconnaissons d'abord en
lui un de ces artistes qu'on appelait jadis des imagiers, à qui nous faisons mérite d'une
habileté artisanale, et aussi d'une certaine spontanéité d'inspiration éclose sur un chantier.
Par la suite, il sera marbrier, et de plus fondeur, ce qui ne laisse pas d'être important, si
nous considérons des ouvrages où, de propos délibéré, le métal, ses ténèbres et ses
luisances s'allient à la pierre blanche et polie.
Mais, en vertu de ses origines, il gardera le
contact avec le bois sculpté, la terre cuite, la cire où il pétrira les modèles de ses médailles.
D'autre part, il demeurera un sculpteur d'église, et ses œ uvres les plus célèbres seront des
tombeaux, tombeaux royaux d'abord.
Or, ces tombeaux supposent l'évocation exacte des
défunts, saisis dans la vie qui vient de les quitter.
Germain Pilon est donc par essence un
portraitiste, un des plus pénétrants que nous ayons jamais connus.
Enfin, il a été en contact plus ou moins direct avec des monuments antiques.
A son fond
originel se superpose donc une influence grecque ou hellénistique, dont il épouse les
rythmes pour devenir lui-même l'avant-coureur de notre néo-classicisme.
Si primesautier que soit son génie, et si bien enraciné qu'il s'affirme dans des traditions
dont il est inconsciemment imbu, Germain Pilon a l'esprit trop assoupli pour demeurer
insensible à tout ce qui, de son temps, sollicite l'intelligence.
Né en 1537, il est le cadet de
Pierre Lescot, de Philibert Delorme, de Jean Goujon : il n'eût pas été ce que nous le voyons,
s'il ne les avait pas connus.
Or nous sommes ici en une époque de théoriciens : on lit les
traités de Serlio, de Du Cerceau de Jean Bullant, de Philibert Delorme, et le discours que
Jean Goujon met en préface à la traduction de Vitruve.
Nous savons en outre, de source sûre, qu'en cette seconde moitié du XVI esiècle, l'union est
étroite, la collaboration fréquente, entre artistes et gens de lettres.
Germain Pilon a pu
s'inspirer en quelque façon du Songe de Poliphile, il a participé au courant d'idées qui
porte Du Bellay à présenter la Défense et illustration de la langue française , il a connu Ronsard
et Dorat, lu sans doute Montaigne, comme il a admiré Bernard Palissy, et Benvenuto
Cellini, cette menue monnaie de Michel-Ange.
En quelle mesure la circonstance historique l'a-t-elle servi ? Nulle époque plus troublée.
La
France subit une crise aiguë dans sa croissance, et ressemble étrangement à l'Italie effrénée
de la Renaissance : “ Le sommeil m'est cher, et plus encore d'être de pierre ”, a dit la Nuit à
Michel-Ange désabusé, et cependant, après la mort de Henri II, Catherine de Médicis, la
veuve sinistre d'une histoire légendaire, s'efforce de sauver le Roi.
Le Roi qui sera François
II, Charles IX, Henri III, ses fils qui se succèdent, héritiers d'un sang frelaté, tandis que le
patriotisme s'égare et que la religion chancelle.
Qu'en résulte-t-il ? La commande de.
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