Gérard Nerval "Choeur d'amour" analyse
Publié le 19/06/2022
Extrait du document
«
Analyse du texte de Gérard de NERVAL, « Chœur d’amour ».
Le titre, assez bref, évoque un rassemblement harmonieux de personnes qui chante.
Le thème de
celui-ci serait donc l’amour, sujet pour le moins universel auquel n’importe quel individu peut
s’identifier.
L’absence d’article induit une généralité ; le lecteur s’attend alors à une sorte d’hymne
à l’amour où ce dernier serait montré sous son plus beau visage.
La première proposition s’étend sur les deux premiers vers ce qui implique une liaison relativement
forte entre eux.
Remarquons dans ces deux premiers vers l’affirmation émise par le poète : avec le
sujet « on », nous comprenons qu’elle concerne un certain nombre de personnes et que le poète
s’inclut dans ce groupe.
Cet ensemble est définit grâce au terme « Ici », il correspondrait donc aux
personnes présentes dans le lieu où est le poète lui-même.
Quant au verbe « passer », utilisé au
présent de l’indicatif, il suppose que l’action est lente, paisible, passive et qu’elle est en train de se
produire.
Au deuxième vers, le pluriel de « Des jours enchantés ! » ajoute à l’idée de lenteur celle de
longueur de l’action mais l’article défini « des » nous donne une indication assez vague sur cette
durée.
L’adjectif qui qualifie le nom « jours » est porteur des notions de plaisir et de satisfaction et
le point d’exclamation ajoute à cette affirmation une note enjouée et joviale.
Le ton de ces deux premiers vers est paisible même si le point d’exclamation vient d’une certaine
manière briser cette quiétude.
« L’ennui s’efface aux cœurs attristés » nous éclaire sur la première proposition en nous donnant
la raison du contentement qu’elle exposait.
L’article défini « l’ » implique que l’ « ennui » est
quelque chose de connu de tous.
Quant au verbe pronominal « s’effacer », conjugué au présent, il
peut être rapproché de « passe » (premier vers) de par sa rime mais aussi de par l’effet de lenteur
et de tranquillité qu’il donne au texte.
« Aux » introduit le complément circonstanciel de lieu
« cœurs attristés », qui est en effet l’endroit depuis lequel « l’ennui s’efface ».
Ce complément
nous renvoie au pronom « on » du premier vers puisqu’il désigne le même ensemble de
personnes.
Cet ensemble serait alors définit par « cœurs attristés », ce qui réduirait les personnes
qui en font partie aux sentiments qu’elles éprouvent.
En ce qui concerne l’adjectif« attristés », il introduit aussi la notion d’un vécu douloureux passé
mais sans l’expliquer, ce qui laisse place à l’imagination du lecteur.
Il faut remarquer la comparaison qui s’étend du troisième au sixième vers en comparant
« l’ennui » (comparé) et « la trace des flots agité » (comparant) avec pour motif « s’efface ».
Ces
deux éléments sont nettement séparés l’un de l’autre puisque le modalisateur « comme » est placé
entre ceux-ci.
« La trace des flots agités » renvoie à quelque chose d’éphémère puisque la
« trace » de l’eau change infiniment et n’est jamais semblable à une autre.
D’autre part, le terme
« flots » au pluriel amène déjà la notion de mouvement qui est amplifiée par « agités », cela
accentue le remous incessant de l’eau.
Cette comparaison a pour effet de donner à l’ « ennui » un
caractère passager et fugitif mais nous fait aussi comprendre que celui-ci ne marque pas les
esprits après son passage, qu’il est furtif.
Avec l’espace qui les sépare, une rupture est marquée entre les six premiers vers et les six
derniers.
Cela permet de considérer ces deux morceaux comme deux parties bien distinctes du
texte, et le lien qui les unit reste assez implicite.
« Heure frivole » renvoie au début du texte et réduirait donc le plaisir précédemment énoncé à un
instant relativement court et dépourvu d’importance.
L’absence d’article rend ce lien entre la
première moitié du poème et ce septième vers moins explicite.
Quant à la conjonction de
coordination « Et », elle évoque l’habitude et la tournure impersonnelle « qu’il faut saisir » permet
au poète d’inclure dans l’évocation de cette nécessité de s’emparer du temps, un grand nombre de
personnes et lui-même.
Ces deux vers seraient donc un conseil donné par ce dernier au plus grand
nombre en évoquant le temps qui s’écoule trop vite et que l’on doit s’empresser de ne pas laisser
filer..
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