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Géorgie (2005-2006): Un tableau en trompe l'oeil

Publié le 15/09/2020

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« Géorgie 2005-2006 Un tableau en trompe l' œil L'arrivée au pouvoir de la jeune équipe du président Mikhael Saakachvili, en janvier 2004, avait suscité bien des espoirs.

L'enthousiasme est vite retombé : le marasme et l'apathie étaient de nouveau de mise en 2005-2006. Certes, le gouvernement a pu se vanter d'indicateurs macroéconomiques satisfaisants (croissance du PIB de 8,2 % au deuxième trimestre 2005, rentrées fiscales en hausse).

Certains grands projets d'infrastructure arrivaient à terme, tels l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan ou le gazoduc Sud Caucase, et les autorités ont pu compter sur l'aide extérieure, 295 millions de dollars sur cinq ans ayant été alloués par les États-Unis.

Cependant, les problèmes endémiques sont demeurés : corruption persistante, investissements minimes, système financier inadapté.

Tandis que l'inflation et le chômage ont augmenté, l'orthodoxie libérale du gouvernement risquait d'aggraver le sort d'une partie de la population. Les orientations de la politique extérieure ont paradoxalement fort peu changé après la « révolution des Roses », Tbilissi tablant toujours sur le soutien de Washington pour s'affranchir de Moscou et reprendre le contrôle des entités séparatistes.

La Géorgie a cherché à renforcer son ancrage dans le « camp démocratique », en visant une rapide intégration à l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique nord) et une implication accrue de l'Union européenne (UE).

Par ailleurs, les relations avec la Russie n'ont cessé de se détériorer : pour preuve, le relèvement au 1er janvier 2006 du prix du gaz russe.

La question la plus épineuse a concerné la politique de soutien actif de Moscou aux autorités séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie, où Tbilissi souhaitait voir le départ des forces russes de maintien de la paix.

La situation sur le terrain a été marquée par une série d'escarmouches et, si plusieurs plans de paix ont été proposés, les positions semblaient si inconciliables qu'une sortie négociée du statu quo paraissait, à la mi-2006, bien improbable. Sur la scène intérieure, les évolutions ont été plus contrastées que ne le laissait croire l'image que les autorités géorgiennes ont tenté – souvent avec succès – de donner à leurs partenaires étrangers.

En juillet 2005, plusieurs dizaines de journalistes ont exprimé, dans une lettre ouverte, leur préoccupation envers les restrictions faites à la liberté de la presse, tandis que l'opposition s'est inquiétée de la concentration des pouvoirs présidentiels. Les ONG (organisations non gouvernementales) internationales ont dénoncé pour leur part une violation accrue des droits de l'homme et un recours plus systématique à la torture.

Enfin, plusieurs bavures compromettant des personnalités haut placées, dont le meurtre, en janvier 2006, d'un banquier par des hommes du ministre de l'Intérieur, ont entamé la légitimité de plusieurs proches de M.

Saakachvili.. »

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