Georges SEURAT:PORT-EN-BESSIN, L'AVANT-PORT.

« Georges SEURAT PORT-EN-BESSIN, L'AVANT-PORT Seurat est passé comme un météore dans l'histoire de la peinture.

Mais, en quelques années seulement, «il avait tout passé en revue,., comme le souligne son ami Signac, avant de poser cette question en forme d'hommage: «Que demander de plus à un peintre ?» A partir de 1885, Seurat séjourne chaque été dans des stations balnéaires de la côte nor­ monde, à Grandcamp, Honfleur, Port~n-Bes­ sin, Le Crotoy et Gravelines.

Après avoir travaillé l'hiver en atelier sur de grandes toiles, il retrouve avec plaisir le travail sur le motif.

En 1888, il est à Port~n-Bessin, où il peint six vues du part à différentes heures de la jou r­ née, à morée bosse ou à marée haute.

Trois d'entre elles représentent l'avant-port, les trois autres des marines vues des falaises voisines.

L'ŒUVRE , Seurat s'est posté sur une colline pour avoir une vue d'ensemble du marché au poisson et des deux quais qui s'avancent parallèlement ·dans la mer.

Sur la droite, des pâtés de mai­ ~ sons sont traités sous forme de parallélépi­ pèdes , alors que sur la gauche des voiliers dessinent une série de triangles.

/VIais c'est la technique néo-impressionniste qui retient avant tout notre attention .

Au premier plan, la végéto­ tion est rendue avec des points de couleur jaunes et verts, coupés dans le coin droit de taches bleues et rouges.

On retrouve la même association de tons sur la falaise , bordée d'une étroite plage à l'arrière-plon .

La mer est traitée avec une successio n de points bleus, verts et jaunes moins contrastés.

Dans la partie supé­ rieure du tableau, le ciel légèrement brumeux est représenté par d'infimes taches bleues se détachant sur un fond blanc.

Quelques figures humaines se transforment sous l'œil de Seurat en silhouettes à peine perceptibles .

Comme dans ses autres toiles de Port~n-Bessin , l 'animo- LA COTE Très rares sur le marché, les huiles de Seurat cofitent entre 5 et 10 millions de francs français (900 000 dollars et 1,8 million de dollars).

On peut acheter un dessin de l'artiste à partir de 47000 FF (8500 dollars).

Georges SEURAT 1859-1891 • Port-en-Bessill, l'avant-port, marée haute • Huile sur toile 67 cm x 82 cm • Non signé • Peint en 1888 • Localisation: Paris, musée d'Orsay • Expositions: Paris, 1890, 1991 tian vient des voiliers évoluan t au gré du vent et non des vacanciers découvrant les plaisirs de la villégiature.

La bordure bleue autour de la toile était soulignée à l'origine par un cadre en bois biseauté âe la même coul eur, qui met tait en voleur les nuances subtiles de bleu, de vert et de lie-de vin de cette œuvre.

LA CRITIQUE Seurat a connu un bref moment de gloire entre 1886 et 1889, avant de mourir deux ans plus tard, à l'âge de trente et un ans.

«Raffiné et na ·11, classique et primitif , conservateur et pro_gressiste , Seurat s'est placé exactement à la frontière entre le passé et le xx· siècle» ' écrit Robert Herbert.

Mais de nombreux cri­ tiques lui reprocheront son approche «froide et scientifique» de la peinture .

Seurat a placé ici son chevalet devant les quais de Porl-i!n - Bessin , réduisant la mer à une présen ce fuçaitive .. »