Georges Cuvier

« Georges Cuvier 1769-1832 Le grand naturaliste Cuvier établit l'anatomie comparée et la paléontologie -science qui étudie les fossiles de plantes et d'animaux disparus de­ puis longtemps.

Il démontra que le passé géologi­ que devait également être pris en considération dans l'étude de la vie actuelle sur terre.

Bien qu'il pensât que chaque espèce restait identique à elle­ même, son oeuvre constitue une documentation de base importante pour la théorie de l'évolution.

Il écrivit un grand nombre d'ouvrages: Leçons d'anatomie comparée (1800-1805); Recherches sur les ossements fossiles de quadrupèdes (1812-1813); Description géologique des environs de Paris (1822), en collaboration avec le minéra­ logiste français Alexandre Brongniart; Discours sur les révolutions de la surface du globe (1825) et Histoire naturelle des poissons (1828).

Georges, baptisé Jean-Léopold-Nicolas-Frédéric Cuvier, est né le 23 août 1769 à Montbéliard.

Il étudia l'anatomie comparée à Stuttgart, en Alle­ magne, de 1784 à 1788.

Ensuite, il travailla com­ me précepteur à Caen, où il put étudier la faune marine et les fossiles.

Il écrivit des études origina­ les, sur les mollusques en particulier, qui intéres­ sèrent les savants de l'Institut d'Histoire naturelle à Paris.

Cuvier accepta leur offre de devenir membre actif de l'Institut.

Il y poursuivit ses re­ cherches scientifiques sur les animaux et se révéla un des savants les plus habiles de son temps.

En 1805, il termina le dernier des cinq tomes de son ouvrage Leçons d'anatomie comparée et, en 1810, il publia un aperçu historique de l'évolution des sciences.

Il rassembla un grand nombre de fossiles (dont le célèbre ptérodactyle, un reptile volant) et commença leur étude systématique.

Il découvrit que les fossiles ressemblaient d'au­ tant moins aux espèces actuelles que les couches de la terre étaient profondes.

Son contemporain Ci-dessous : Etude anatomique d'un hippopotame (l'espèce ac­ tuelle) d'après les Recherches sur les ossements fossiles de quadru­ pèdes de Cuvier, publié en 1824 .

Cuvier pensait que, si l'on étu­ diait la forme de chaque os en fonction de son r61e par rapport au reste du corps, il devait être possible de reconstituer un animal en entier à partir d'un seul os re­ trouvé.

Ce fut surtout important pour l'étude des os fossiles.

Mais la fonction de nombreuses carac­ téristiques anatomiques et leur re­ lation avec d'autres organes n'é­ taient pas toujours connues.

Cu­ vier devait donc faire davantage appel à ses connaissances anato­ miques étendues sur les espèces vivantes qu'au principe de la cor­ rélation fonctionnelle.

Jean-Baptiste Lamarck (1744-1829) avait établi une théorie simple sur l'évolution, publiée en 1809 .

Cette théorie anticipait en partie sur la théorie dé­ taillée élaborée par Charles Darwin (1809-1882) sur l'évolution des espèces animales.

Cuvier rejeta complètement cette théorie.

Pour expliquer le développement progressif des animaux au cours des périodes successives, il se référa à la théorie des catastrophes, déjà formulée au XVIIe siècle, et qui fut complètement dépassée par la suite.

Il évitait ainsi toute contradiction avec l'explication du livre de la Genèse, acceptée à cette époque.

Il ne discuta pas les célèbres calculs faits par l'archevêque Ussher en 1654, selon le­ quelle monde aurait été créé le 26 octobre de l'an 4004 avant J.-C., à 9 heures du matin.

Le grand déluge aurait détruit toutes les espèces animales, que l'on retrouve encore aujourd'hui sous la for­ me de fossiles.

Cuvier compliqua encore sa théorie des cata stro­ phes; en effet, il persistait à croire que chaque animal conservait ta forme originelle que le Créa­ teur lui avait donnée.

Il dut admettre qu'un grand nombre de catastrophes successives - dont certai­ nes étaient locales - détruisaient chaque fois toute forme de vie, à laquelle se substituait une nouvelle vie.

Après chaque catastrophe , le monde animal .,OPOT.dMK 1'/JT.d.N 1".PL.I .

adoptait évidemment une forme et une structure plus complexes et plus développées.

Le fait que la théorie de Cuvier -élaborée en rai­ son de sa croyance opiniâtre plu s ou moins aveu­ gle en des préjugés - ait paru complètement erro­ née par la suite, n'enlève rien à la valeur de sa contribution au monde de la science, grâce à sa description et à sa répartition précise des fossiles.

Il proposa un nouveau système de classification du règne animal.. »