Georges Bernanos 1888-1948 ou la Solitude tragique

« Georges Bernanos 1888-1948 ou la Solitude tragique Elève des Jésuites , Georges Bernanos, né à Paris , milite très jeune dans les rangs de l'Action française.

La guerre civile espagnole le surprend aux Baléares .

Il s'élève contre cet exemple de totalitarisme (le franquisme) , dans les Grands cimetières sous la lune (1938) .

Polémiste-né , Bernanos poursuit ses combats jusqu'à sa mort dans ses essais politiques.

Cependant la destinée de Bernanos est celle d'un homme seul et amer.

La solitude est au fond même de son œuvre.

Elle développe chez ses personnages l'esprit de sacrifice.

Elle engendre aussi la peur que seules parvien­ nent à vaincre les âmes exceptionnelles touchées par l'abnégation ou l'humilité que leur inspire Dieu.

De tous les prêtres qui peuplent l'œuvre de Bernanos, celui qui nous émeut le plus livre sa confession dans Journal d'un curé de campagne (1936).

Il est si proche de nous, si humain dans sa peur et dans le déchirement de son âme ! Il souffre pour les péchés des autres, les turpitudes que ses paroissiens lui confessent.

Et le zèle qu 'il déploie précipite son agonie.

Le sujet de Dialogues des Carmélites (1948) est inspiré par un fait historique : l'exécution de seize Carmélites de Compiègne en 1794.

Blanche de la Force a trouvé au Carmel un refuge contre une peur qui, devant les menaces de la Révolution, l'expulsion dont les religieuses sont victimes , leur arrestation, ne fait que croître.

Blanche ne s'en délivre qu'à l'instant où elle gravit l'échafaud pour mourir.

Tel est le testament spirituel de Georges Bernanos, écrivain passionné, parfois coléreux et contradictoire, mais fidèle jusqu'au bout à sa confiance dans la dignité de l'homme.. »