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GÉNOCIDE RWANDA PRÉSENTATION

Publié le 24/06/2024

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« GÉNOCIDE RWANDA PRÉSENTATIO Page 2 : Il y a 30 ans, au Rwanda, entre le 7 avril et la mi-juillet 1994, un million d'hommes, de femmes et d'enfants périrent lors du dernier génocide du XXe siècle: celui des Tutsi. S'imaginant menacés dans leur existence même, les extrémistes Hutu déclenchèrent une campagne d'extermination d'une efficacité redoutable touchant principalement des Tutsis, mais aussi certains Hutus modérés qui s'étaient opposés à la saignée de sang.

En moins de trois mois, les trois quarts de la population tutsi furent assassinés.

On peut venir à se demander comment un crime d'une telle ampleur a-t-il été rendu possible ? Et qu’elles ont était les frontières dans le génocide du rwanda ? Page 3 : Le Rwanda est composé de plusieurs ethnies : les Hutus, les Tutsis et les Twas.

Toutes parlent la même langue et ont la même religion. Il existe différentes versions.

Selon certaines, les Hutus viendraient du Sud et de l’Ouest de l'Afrique, tandis que les Tutsis viendraient de la vallée du Nil. L'autre version est qu'avant la colonisation, Hutu, Tutsi et Twa étaient plutôt des catégories liées à l'activité professionnelle.

Ainsi, les Tutsis étaient des éleveurs de bétails, les Hutus des agriculteurs, et les Twas des artisans.

Un Hutu qui acquérait des vaches pouvait donc devenir Tutsi, et inversement.

Il était également possible de se marier avec quelqu'un d'une autre ethnie. Mais cela a changé avec l'arrivée des colons.

L'ethnie étant marquée sur la carte d'identité, il n'est plus devenu possible d'en changer.

Les Belges ont ajouté à cela une dimension physique, affirmant que les Hutus étaient plus petits et forts, avec des traits plus larges, et les Tutsis plus grands, minces, avec des traits plus fins. GÉNOCIDE RWANDA PRÉSENTATIO Les Twa représentent le troisième groupe social du Rwanda.

Renommés pour leurs compétences dans le domaine des arts, en particulier la danse,le chant et la musique.

Ils figurent parmi les plus grands maîtres de ballet de la cour.

En 1994, ils ne seront donc pas visé par la politique d’extermination. Le génocide des Tutsi est le produit d'un racisme puisant ses racines dans une Europe coloniale obsédée de classifications raciales.

Les «ethnies » Hutu, Tutsi et Twa procèdent de constructions idéologiques. Les mythes raciaux, forgés par les missionnaires et les colonisateurs à la fin du xixe et au cours de la première moitié du xxe siècle, qui assignaient aux Tutsi une origine éthiopienne ou centre-asiatique, ont trouvé une actualité nouvelle dans les discours qui ont préparé, puis justifié l'extermination à partir de 1990. Les campagnes de massacres ayant marqué l'indépendance (1962) et les premières années d'une république définie par un ethnonationalisme hutu avaient poussé sur les chemins de l'exil de nombreux Tutsi.

Leurs descendants, lassés d'une vie de réfugiés dans les pays voisins, s'organisèrent en un mouvement politique et militaire: le Front patriotique rwandais , qui vit le jour en 1987.

Il lança sa première offensive depuis la frontière ougandaise le 1er octobre 1990. La guerre ouvre un temps spécifique, mis à profit par les extrémistes hutu pour la préparation idéologique et matérielle du génocide.

Les Tutsi sont alors soupçonnés de « complicité » avec l'ennemi: leur proximité avec le FPR (Front patriotique rwandais) est censée résulter, non d'une affinité politique, mais d'une solidarité indéfectible avec leurs « frères de race ». GÉNOCIDE RWANDA PRÉSENTATIO page 4 : Il n'est pas indifférent que le portrait du président français François Mitterrand orne ce numéro de Kangura où sont publiés les « Dix commandements des Bahutu» en décembre 1990.

«On reconnaît ses véritables amies dans le malheur» dit la légende en kinyarwanda : les extrémistes hutu témoignnt ici de leur dette contractée auprès du président Francais qui a dépêché des troupes pour soutenir les Forces armées rwandaises (FAR) quelques jours après l’offensive du Front patriotique rwandais (FPR) le 1 octobre 1990.

Un soutien qui ne se démentira pas. Page 5 : En décembre 1991, les Interahamwe se forment sous l'égide du parti présidentiel, le MRND (Mouvement révolutionnaire national pour le développement), et se transforment rapidement en véritable milice. Ses membres reçoivent une formation militaire, puis des armes sous la supervision des caciques du MRND.

D'importants stocks d'armes se trouvent disséminés à travers Kigali.

Les Interahamwe entendent débusquer les « complices » infiltrés dans leurs quartiers et multiplient les intimidations contre les Tutsi.

Force entraînée, armée et idéologiquement formée à entamer la « guerre finale » contre l'« ennemi tutsi », les Interahamwe se retrouvent en première ligne lorsque le génocide débute le 7 avril 1994.

Leur zèle meurtrier a accru l'efficacité des massacres partout où ils se trouvaient. GÉNOCIDE RWANDA PRÉSENTATIO Page 7 : LE TEMPS DE LA GUERRE: LA DÉFINITION DE L'«ENNEMI» La première offensive du Front patriotique ruandais (FPR) en octobre 1990 est rapidement jugulée par les Forces armées rwandaises (FAR), appuyées par des forces belges, françaises et zaïroises.

Le chef du FPR, Fred Rwigema, perd la vie dans les premiers jours des combats et ses troupes se replient vers l'Ouganda.

Feignant la surprise, les responsables politiques et militaires à Kigali présentent le conflit comme une agression extérieure.

Cette rhétorique sert également les pays « amis » du Rwanda, au premier rang desquels figure la France, à justifier leur soutien militaire au régime. La première définition de l'«ennemi » est formalisée dans les cercles de l'état-major au cours d'une réunion en décembre 1991, avant d'être largement diffusée au sein de l'armée en septembre 1992.

Cette définition politique de l'ennemi ouvre la voie à la stigmatisation de l'ensemble de la population tutsi, perçue comme une menace d'autant plus sournoise qu'elle est « infiltrée ».

Les Hutu favorables au dialogue avec le FPR sont eux aussi rangés dans le camp de l'ennemi à combattre sans faillir. ARMER LE PEUPLE L'AUTODÉFENSE CIVILE Les efforts de militarisation des civils hutu se portent essentiellement sur les zones directement soumises au feu des combats ou correspondant à des points stratégiques, comme la ville de Kigali.

Il s'agit alors de former de jeunes hommes recrutés à l'échelle locale au maniement des armes à feu, mais également d'encourager les habitants à confectionner des « armes traditionnelles », c'est-àdire essentiellement des armes de chasse (lances, arcs, flèches).

Plusieurs documents d'archives détaillent la mise en place de ce système d'autodéfense populaire.

A Kigali, le préfet Tharcisse Renzaho répond avec un zèle exemplaire aux instructions de l'état-major en déclinant le 30 mars 1994 une première liste contenant les noms de centaines d'hommes «réservistes ou autres » recrutés dans le cadre de la « défense populaire » Dans la capitale, le chef d'état-major recommande même aux officiers de « tenir compte du concept d'autodéfense populaire dans l'élaboration du plan de défense de la Ville de Kigali ».

Tout Hutu est donc considéré comme un soldat au service de la défense des acquis de la « révolution sociale de 1959 », et formé comme tel. GÉNOCIDE RWANDA PRÉSENTATIO Page 8 : En dépit des menaces qui pèsent sur le pays, une partie de la classe politique rwandaise continue de porter les efforts de paix en s'engageant dans les négociations avec le FPR. Elles aboutissent à la conclusion des accords d'Arusha en août 1993.

Mais l'opposition démocratique demeure fragile, non seulement en raison de la soif de pouvoir attisée par le profond réaménagement des postes ministériels et parlementaires prévu par le processus d'Arusha, mais aussi par les intimidations et les persécutions orchestrées par les membres du clan présidentiel déterminés à conserver le pouvoir.

Quel qu'en soit le prix. Un événement survenu au Burundi voisin achève de scinder un champ politique déjà affaibli.

Le 21 octobre 1993, le président burundais - premier chef d'État hutu élu démocratiquement - est assassiné par des militaires tutsi.

Le coup d'État est immédiatement exploité par les extrémistes hutu au Rwanda qui agitent le spectre de la félonie héréditaire des Tutsi. Deux camps se dessinent: le premier rassemble les tenants d'un ethno-nationalisme hutu radical, le second les partisans des accords de paix. D'abord dans l'opposition, un homme issu des rangs du MDR) (Mouvement démocratique républicain) incarne le ralliement des partis politiques à la cause extrémiste: Froduald Karamira. Le 23 octobre 1993, il prononce au stade de Nyamirambo un discours incendiaire devant une foule de militants.

Il avertit contre l'« infiltration » de l'ennemi et exhorte au rassemblement des partis et de leurs milices sous la bannière du « Hutu Power», slogan repris en chœur par la foule en liesse.

Les différends partisans antérieurs sont gommés au nom d'une solidarité raciale sans faille.

La diatribe, diffusée en direct sur les ondes de la RTLM et de Radio Rwanda, trouve ainsi un public plus large que les militants rassemblés dans le stade. MDR Mouvement démocratique républicain.

Principale formation d'opposition au MRND pendant le multipartisme.

Il est l'héritier du Parmehutu, le parti fondé par Grégoire Kayibanda à la fin des années 1950.

À l'instar des autres formations partisanes, il se scinde en octobre 1993 en une faction «Hutu Power » et une aile modérée, favorable au partage du pouvoir avec le FPR. RTLM Radio-télévision libre des.... »

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