GÉNÉRAL GIRAUD(1879-1949) - BIOGRAPHIE

« 1 / 2 GÉNÉRAL GIRAUD (1879-1949) Magnifique soldat plus qu'hommede gouvernement, le général Giraud, inhabile aux jeux de la politique, s'est trouvé jeté par les circonstances dans un destin qui l'a dépassé.

Il est né à Paris le 18janvier 1879.

Sorti de Saint-Cyr en 1900, laissé pour mort sur le champ de bataille en 1914, prisonnier et évadé, il apparaît comme un chef militaire selon la tradition, de belle prestance et d'esprit offensif.

Le 10 mai 1940, il conduit la VII" armée à la rencontre de l'ennemi jusqu'à Berg-op-Zoom, mais doit se replier ; le 15, il prend le commandement de la IX• armée bousculée par les blindés allemands et, le 19, est fait prisonnier, puis transféré dans la forteresse de Kônigstein.

Son évasion spectaculaire, au bout d'une corde, le 17 avril 1942 lui apporte la célébrité.

Arrivé à Vichy, il assure aussitôt le maréchal Pétain de son loyalisme.

puis propose aux Américains son plan de débarquement en Provence et sur les côtes du Roussillon en demandant le commande­ ment des forces alliées qui l'exécuteront.

Le 5 novembre 1942, un sous­ marin anglais le conduit à Gibraltar : là, il apprend que l'opération aura lieu en Afrique du Nord, où la confusion politique est extrême.

Arrivé à Alger le lendemain du débarquement, rallié à Darlan, qui traite avec les Américains, il est désavoué par Vichy.

Le 26 décembre, après l'assassinat dé l'amiral, il lui succède comme haut-commissaire et commandant en chef de l'armée française d'Afrique.

Mais des erreurs ou des maladresses politiques et certaines conceptions militaires déçoivent les Américains.

Le conflit entre Giraud et de Gaulle était inévitable.

Il sera fertile en péripéties tragi-comiques.

Après la rencontre de Casablanca, en janvier 1943, sous l'égide de Roosevelt et de Churchill, de difficiles tractations aboutissent, en juin, à la nomination de Giraud comme coprésident avec de Gaulle du Comité français de Libération nationale.

Les frictions ne cessent pas, en particulier à l'occasion du débarquement en Corse, orga­ nisé par Giraud sans en référer au C.F.L.N.

Le 9 novembre 1943, il est acculé à la démission, mais demeure commandant en chef des forces françaises, titre plus honorifique qu'effectif.

De Gaulle va réussir à l'éli­ miner complètement le 9 avril1944.

Giraud est relevé de son commande­ ment.

Dépassé par les événements, il doit se retirer à Mazagran, sous une surveillance discrète.

Profondément honnête, il avouera plus tard : «Sur le plan politique,j'ai été d'une incompétence, d'une maladresse et d'une faiblesse inconcevables.» Après son retour en France libérée, il est élu à la deuxième Assemblée constituante et nommé vice-président du Conseil supérieur de la guerre.

Il meurt à Dijon le Il mars 1949. 2 / 2. »