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«GARGANTUA» ET« PANTAGRUEL »: La guerre

Publié le 25/01/2021

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Mais ce principe n'a pas seulement des implications religieuses, il a aussi des conséquences importantes sur la façon dont la guerre est envisagée. En effet, la guerre entre chrétiens est, pour Rabelais, d'une nature différente de celle qui les oppose éventuellement à des « infidèles ». Le discours de Grandgousier, adressé au capitaine ennemi Toucquedillon, fait ainsi référence au devoir qu'ont les princes chrétiens de vivre en paix en tant que « frères » en l'Évangile. En fait, la guerre entre chrétiens n'est pas vraiment une guerre. C'est ainsi que la guerre picrocholine est définie par Grandgousier comme « superficiaire » (superficielle) et que le jugement des torts en est laissé à Dieu.

« La guerre La guerre tient une place centrale dans Gargantua comme dans Pantagruel.

Les épisodes de guerre occupent vingt-six chapitres dans Gargantua, soit presque la moitié de l'œuvre, et dix dans Pantagruel, soit près d'un tiers du livre.

Dans Gargantua, la guerre picrocholine, du nom de Picrochole, l'ennemi de Grandgousier, permet à Gargantua de faire ses preuves et de parfaire son éducation.

Il en est de mâme dans Pantagruel où le héros doit combattre les Dipsodes qui ont envahi le pays d'Utopie 1 en l'absence de Gargantua, transporté au pays des fées.

Les épisodes de guerre n'ont pas seulement une valeur dramatique mais aussi des implications morales.

Ils répon­ dent donc au double souci de divertissement et d'instruc­ tion annoncé dans le prologue de Gargantua.

UNE JUSTIFICATION DE LA GUERRE ? La question de la « guerre juste » a passionné le Moyen  ge et la Renaissance.

Confrontée aux guerres médié­ vales entre chefs féodaux, puis aux croisades contre l'Is­ lam, la chrétienté a dû s'efforcer d'harmoniser la réalité de la guerre avec les idéaux pacifiques de l'É vangile.

Des pen­ seurs comme saint Thomas d'Aquin au Moyen  ge ou É rasme au xv1• siècle se sont penchés sur ce problème.

Dans Gargantua, Rabelais insiste beaucoup sur la néces­ sité morale de l'entrée en guerre.

Il met nettement l'ac­ cent sur la méchanceté des fouaciers de Lerné et de leur roi Picrochole (dont le nom signifie « bile amère »).

À l'op­ posé, Grandgousier et ses hommes font preuve de 1.

Mot d'origine grecque (signifiant« lieu qui n'est pas » ou « lieu qui n'est nulle part ») exprimant l'idée d'une construction de l'es­ prit qui ne peut être appliquée aux réalités de l'existence.. »

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