Gambetta, Léon

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Né à Cahors, mort à Paris (1838- 1882). Fils d'un épicier d'origine italienne, il fut un avocat inconnu jusqu'en 1868, date à laquelle il « entra avec effraction sur la scène du monde » par un foudroyant réquisitoire contre l'Empire, à l'occasion d'un procès de presse. En 1869, il fut élu député après avoir adhéré au programme de Belleville, charte future des radicaux. Il fut l'un des principaux artisans de la déchéance de Napoléon III, le 4 septembre 1870, et devint membre du gouvernement de la défense nationale. Echappé de Paris en ballon, il organisa à Tours la délégation du gouvernement, fut l'âme de la lutte cm province et démissionna pour protester contre le pacte infâme (armistice). Après 1871, il fut l'un des chefs les plus ardents du Parti républicain. Ce « missionnaire de la République » lutta sans trêve contre l'Assemblée de l'Ordre moral; mais il eut la sagesse d'adhérer aux lois constitutionnelles de 1875, qui donnaient à la République son statut. La crise du 16 mai 1877 en fit le principal adversaire de Mac-Mahon. C'est un Gambetta assagi qui prit la tête de l'Union républicaine, groupe de républicains modérés. Mais l'hostilité de Grévy, qui lui reprochait des allures «dictatoriales » et redoutait son éloquence, le tint à l'écart du gouvernement. Lorsqu'il y fut enfin appelé, son «grand ministère» (1881) ne dura que trois mois. La mort accidentelle de Gambetta ne lui permit pas de jouer le rôle que lui promettaient ses qualités d'homme d'Etat.