GAIA
Publié le 18/05/2020
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GAIA
UNE HYPOTHÈSE ANCIENNE
Dès les premières tentatives d’explication de la nature, des penseurs et des
savants ont conçu le monde qui nous entoure et tous ses phénomènes, y compris
l’existence de notre espèce, comme une sorte de « tout unique », lié par des
relations secrètes et très nombreuses.
Les espèces vivantes et la nature non
vivante ont souvent été considérées comme animées par un « esprit » organique
universel, raison pour laquelle on ne pouvait pas imaginer qu’une espèce existe à
son seul profit.
Celui que l’on définit comme le père de la géologie, le très polyvalent James Hutton
(1726-1797) qui a été naturaliste, médecin et chimiste, fasciné par l’analogie entre
la circulation du sang de notre corps et la circulation de l’eau de notre planète,
parla, au XVIII esiècle, de la planète Terre comme d’un super-organisme, notion qui
exprime une très forte intégration entre le vivant et le non-vivant (voir actualisme).
UN MONDE FAIT POUR L’HOMME
Si l’on simplifie un peu, c’est précisément à l’époque de Hutton, au XVIII esiècle,
souvent appelé siècle des Lumières, que se détermina une sorte de dualisme dans
la vision du monde, d’un point de vue écologique.
D’un côté, une conception qui
considérait plus l’unité entre la nature et l’espèce humaine, avec le désir de mettre
en place une coexistence équilibrée entre l’espèce humaine et les autres êtres
vivants ; de l’autre, une conception qui posait clairement le primat absolu de
l’homme sur le reste de la nature, ouvrant la voie à l’exploitation irrationnelle et non
programmée des ressources naturelles et à la transformation de la nature.
Francis Bacon (1561-1626), l’un des principaux philosophes inspirateurs de la
méthode scientifique moderne, soutenait que le monde est fait pour l’homme et que
le monde devait devenir un paradis fait par l’homme, que la science et les capacités
humaines rendraient étonnamment fertile.
Bacon proposait un homme capable de
remodeler la nature et d’améliorer de plus en plus la condition humaine.
Avec
Bacon, Descartes (1596-1650) et Isaac Newton (1642-1727), la science emprunta
de plus en plus la voie de la maîtrise du monde et de sa transformation.
Les
capacités scientifiques servaient à analyser la nature, à la décomposer dans ses
différentes parties pour l’étudier, comme s’il s’agissait d’une grande machine.
La
vision plus archaïque restait minoritaire même si elle n’a jamais disparu.
Henry D.
Thoreau (1817-1862) proposait une vision de la nature comme un être organique
animé par un principe vital intrinsèque.
Il craignait que les savants n’aient perdu la
capacité de voir la vaste réalité de la nature de laquelle ils tiraient leurs
abstractions, du fait d’un orgueil et d’une spécialisation excessifs.
Il écrivait que le
mystère de la vie des plantes est semblable à celui de notre vie, et que le
physiologiste ne doit pas vouloir expliquer leur croissance sur la base de lois
mécanistes, comme s’il devait expliquer une machine en construction.
LA BIOSPHÈRE.
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