Gabriel Julien OuvrardUn spéculateur impénitent.
Publié le 17/05/2020
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«
1 / 2 Gabriel Julien Ouvrard
Un spéculateur impénitent
Fils d'un négociant en papiers, Ouvrard
est initié dès son plus jeune âge au com
merce et deviendra, sous la Révolution
et sous l'Empire, un financier particuliè
rement audacieux.
Il reçoit une bonne
éducation et entre, en 1788, à Nantes,
dans une maison spécialisée dans
le commerce des denrées coloniales.
Dès l'avènement de la Révolution, devi
nant l'essor futur de la presse,
il rachète
toute la production de papiers des ma
nufactures de l'Angoumois et du
Poitou, qu'il revend, quelques mois plus tard,
aux imprimeurs et aux éditeurs de jour
naux.
En deux ans, grâce à cette spécu
lation,
il amasse une énorme fortune.
Accusé par Carrier, représentant de la
Convention à Nantes, d'être un accapa
reur,
il échappe à la justice en s'enrôlant
dans l'armée de Kléber; c'est lui qui
apporte
à la Convention les drapeaux
conquis par son chef.
A la veille du
9-Thermidor, grâce à ses relations, il sauve de la guillotine un riche commer
çant qui lui donne la main de sa fille, avec une dot importante.
Ouvrard achè
te alors des terrains, des propriétés, et
spécule de nouveau sur les denrées colo
niales.
Il fréquente le salon de Barras,
obtient en 1797 le titre de munitionnaire
général et devient l'un des premiers
fournisseurs de la marine.
S'il prête
de l'argent au Directoire, il refuse de sub
ventionner le coup d'Etat du 18-Bru
maire.
Bonaparte tente de
le rallier, mais
en vain.
D'ailleurs, le Premier consul lui
en veut d'avoir prêté de l'argent à José
phine à l'occasion d'une liaison passagè
re.
Prétextant le prix exagéré de ses
1770-1846
fournitures, Bonaparte le fait arrêter;
mais il le relâche bien vite, car il a
besoin de son argent pour financer son
projet de débarquement en Angleterre.
Dès lors, Ouvrard aide
le Trésor et fait
pièce aux banquiers Perrégaux, Mallet
et Germain, fondateurs de la Banque de
France.
Au nom de la libre entreprise,
il se livre à des spéculations douteuses,
notamment sur les piastres mexicaines.
A demi ruiné par ce trafic,
il est cette
fois emprisonné par Napoléon qui le relâche en 1809.
Mais l'année suivante, il est de nouveau incarcéré pour avoir
participé à une négociation secrète entre
Louis de Hollande et l'Angleterre en vue
d'une paix séparée.
Ouvrard connaît les
prisons de l'Abbaye, de Vincennes, de
Sainte-
Pélagie puis, élargi, il est surveillé
par la police jusqu'à l'abdication de
Napoléon.
Ouvrard offre ses services
à la Restau
ration et réussit à faire adopter par
Louis XVIII un projet de crédit public
que Napoléon avait repoussé.
En 1823,
en vue de l'expédition d'Espagne,
il reçoit le privilège d'équiper l'armée fran
çaise.
Ayant commis des irrégularités, il
est arrêté en 1825, puis acquitté.
Il finit
ses jours en Angleterre où, à demi
oublié,
il rédige ses souvenirs.
2 / 2.
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