Gabon (2005-2006): Indéracinable Omar Bongo

« Gabon 2005-2006 Indéracinable Omar Bongo Les suites de la réélection sans surprise (plus de 79 % des suffrages) d’Omar Bongo Ondimba (au pouvoir depuis 1967) pour un nouveau septennat le 27 novembre 2005 ont dominé l’actualité de l’année 2006 : le président a nommé le 20 janvier 2006 un gouvernement élargi aux partis politiques ayant soutenu sa candidature et dirigé par Jean Eyeghe Ndong, jusqu’alors ministre délégué aux Finances chargé des privatisations. Les autorités ont été confrontées aux pressions contraires de l’opinion publique et des bailleurs de fonds dans un contexte caractérisé par le ralentissement économique en 2005 (croissance de 2,9 %, inflation de 0,5 %) et la préparation des élections législatives fixées à la fin 2006.

La population, frappée quotidiennement par la précarité de ces conditions d’existence, a multiplié les manifestations violentes (militaires retraités, fonctionnaires, étudiants).

Les bailleurs de fonds restaient, quant à eux, attachés à la restauration rapide de la discipline budgétaire après les dérapages observés fin 2005 et à l’accélération de réformes structurelles : privatisations des secteurs du transport aérien, de l’eau et de l’électricité ; transparence dans la gestion des fonds générés par l’exploitation pétrolière ; lutte contre la corruption ; diversification des sources de revenus de l’État. Le président Bongo Ondimba s’est efforcé de desserrer cet étau par la diversification des partenariats économiques (avec la Chine et l’Afrique du Sud notamment) et en engageant des négociations en vue de régler le différend territorial l’opposant à la Guinée équatoriale au sujet des îlots de Mbanié, potentiellement riches en pétrole, via la médiation du secrétaire général de l’ONU Kofi Annan.. »