G1-1 MERS ET OCEANS AU CŒUR DE LA MONDIALISATION
Publié le 05/02/2025
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G1-1 MERS ET OCEANS AU CŒUR DE LA MONDIALISATION
Introduction : Si la Terre est une planète bleue, c’est grâce à la présence des mers et océans qui recouvrent 71 % de
la surface de la Terre.
Ces espaces sont essentiels dans la mondialisation car ils favorisent la circulation entre les
continents des biens et des personnes et concentrent des richesses plus ou moins exploitées.
Les mers et océans sont
même les principaux vecteurs de la mondialisation, concentrant près de 90 % du transport des marchandises.
Leur
exploitation et leur contrôle devient donc un enjeu économique et géostratégique majeur entre les grandes puissances
de la mondialisation.
Problématique : Pourquoi les mers et les océans sont-ils des espaces stratégiques de la mondialisation ?
I.
Les mers et océans, vecteurs de la mondialisation.
A.
Des espaces qui concentrent les échanges.
La maritimisation de l’économie mondiale : La maritimisation, c’est le processus d’accroissement des échanges par
voie maritime qui s’opère depuis les années 70 dans le contexte de la mondialisation.
En effet, le trafic maritime
mondial est passé de 2,6 milliards de tonnes en 1970 à 11 milliards de tonnes en 2019 et sa croissance est 2 fois plus
rapide que celle de l’économie mondiale.
Dans le domaine des télécommunications, les mers et océans concentrent
99 % des flux internet avec un réseau de près de 400 câbles sous-marins.
Conteneurisation et concentration du transport : Avec le développement du transport maritime, on a assisté à un
triple phénomène :
•
La spécialisation des navires dans le transport de marchandises particulières : méthaniers, pétroliers,
vraquiers.
•
La conteneurisation : C’est la création dans les années 50, d’une boîte standardisée qui a révolutionné le
transport maritime en permettant un chargement (et un déchargement) facilité des navires.
Sont nés les
porte-conteneurs dont la taille et la capacité ont explosé : de 500 conteneurs à l’origine, ils transportent
aujourd’hui jusqu’à 21 000 conteneurs avec une taille de plus de 400 m (400 trains, 1 000 avions).
Les porteconteneurs sont lancés dans une course au gigantisme qui permet de réduire les coûts de transport.
•
La concentration du transport entre les mains d’une dizaine d’armateurs (CMA CGM, Maersk, Mediterranean
Shipping Company, COSCO) qui investissent dans des infrastructures portuaires toujours plus modernes et
grandes.
B.
Les mers et océans, nouvel Eldorado.
Les ressources halieutiques : La pêche est la plus ancienne exploitation des mers et océans.
Environ 80 millions de
tonnes de poissons sont pêchés en mer chaque année.
Les pays qui exploitent le plus les ressources halieutiques sont
la Chine, les États-Unis et l’Indonésie, principalement dans le Pacifique (50 % de la pêche mondiale) et dans l’Atlantique
(20%).
Mais la pêche est une activité qui est menacée par la « surpêche » et l’épuisement des ressources liée à une
surexploitation de la ressource.
L’élevage industriel des poissons, coquillages ou crustacés, l’aquaculture marine
connaît une forte croissance (5% par an, 30 millions de tonnes).
Les algues sont aussi exploitées pour l’alimentation
des hommes, des animaux et pour produire de l’énergie.
Les ressources énergétiques et minérales : Les mers et océans concentrent de nombreux gisements d’hydrocarbures
qui sont toujours plus exploités grâce aux progrès technologiques qui permettent des forages de plus en plus profonds.
L’enjeu est majeur car les gisements offshore (en mer) représentent 1/3e de la production mondiale et 20 à 25 % des
réserves.
Leur exploitation dépend cependant du prix du pétrole car les coûts sont plus élevés.
Les mers permettent
aussi de produire des énergies renouvelables (énergies éoliennes offshore, hydroliennes).
Si les fonds océaniques
abritent des minerais en grande quantité, ils restent peu exploitables.
Le sable par contre est une ressource très
recherchée pour la construction et le développement d’activités littorales (Dubaï, Chine…)
II.
Une maritimisation inégale des économies mondiales.
A.
La concentration des activités maritimes.
Les routes maritimes : Le transport maritime est concentré autour d’une « autoroute » maritime qui relie les
principaux pôles de l’économie mondiale, principalement autour de l’Océan Pacifique, de l’Océan Indien et Atlantique
nord.
Cette autoroute est complétée par des routes maritimes spécialisées comme celles des hydrocarbures
concentrées dans le Moyen Orient et le Golfe de Guinée, ou les routes des produits agricoles depuis l’Europe et
l’Amérique.
Les autres espaces maritimes sont traversés par des routes secondaires, plus longues et moins intenses.
Les façades maritimes : Le transport maritime est inégalement concentré autour de grandes façades maritimes qui
sont les interfaces des principales puissances économiques mondiales.
Si elles sont dominées par l’Asie avec les
façades chinoises de la Mer Jaune et du Yangzi Jiang, la façade malaise ou bien encore la façade japonaise, l’Europe et
l’Amérique possèdent aussi une façade maritime intégrée et organisée : la Northern Range en Europe, le Golfe du
Mexique et la Megalopolis aux États-Unis.
Ces façades maritimes s’appuient sur un arrière-pays puissant et riche qui
produit et consomme.
Si le Brésil possède lui aussi une façade maritime de niveau mondial, les autres espaces, et en
particulier l’Afrique sont dépourvus d’une connexion majeure aux principales routes maritimes.
Le développement des hubs renforce cette concentration du trafic maritime autour des grands ports.
Le trafic
maritime international dans chaque façade maritime se fait à travers un port principal (Rotterdam pour la Northern
Range) qui redistribue ensuite le trafic vers des ports secondaires (Anvers, Hambourg, Dunkerque).
Ces hubs sont
souvent découpés en grands terminaux aux mains des principaux armateurs mondiaux (Maersk à Rotterdam).
Les
principaux hubs mondiaux sont Ningbo, Shanghai, Singapour, Tianjin, tous situés en Asie.
Rotterdam est le 9e port
mondial, tout trafic confondu.
B.
Des points de passage de plus en plus stratégiques.
Canaux et détroits concentrent la navigation : Si la navigation s’effectue librement, les routes maritimes empruntent
des détroits dont les principaux sont Malacca, le Bab-el-Mandeb, Gibraltar, Ormuz.
Le percement de canaux
internationaux comme celui de Suez et le canal de Panama a permis de raccourcir les routes maritimes au XIXe et XXe
siècles.
Ils représentent des ressources importantes pour l’Égypte et le Panama.
Les travaux d’agrandissement du
Canal de Suez en 2015 ont permis de doubler sa capacité avec une centaine de navires par jour d’ici 2023.
Ces espaces
sont stratégiques pour l’économie mondiale.
Des espaces toujours plus militarisés : Face à l’importance de ces points de passage, les grandes puissances maritimes
mettent en place des forces navales pour permettre le passage des navires dont la valeur se compte en centaine de
millions d’€.
Ainsi, en 2012, une force internationale s’est mise en place pour sécuriser le détroit du Bab-el-Mandeb
dans lequel s’était développé une activité de piraterie depuis la Somalie.
Le détroit d’Ormuz, contrôlé par l’Iran, les
Émirats Arabes Unis et Oman concentre près de 40 % du trafic mondial d’hydrocarbures et devient un enjeu majeur
lors des crises diplomatiques entre l’Iran et les États-Unis.
C.
Les mers et océans, des espaces en recomposition.
La Chine, nouvel acteur majeur, redistribue les cartes : Devenue l’usine du monde, la Chine concentre la production
industrielle et donc les flux maritimes.
Elle a une influence croissante sur le commerce maritime mondial.
En 2019, la
Chine concentre 9 des 20 premiers ports mondiaux ; Le port de Shanghai, qui gère 42 millions de conteneurs par an,
devance les ports de Singapour et les autres ports chinois de Ningbo, Shenzhen et Guangzhou.
Dans le cadre du projet
des « nouvelles routes de la soie » lancé en 2013 pour sécuriser le transport de matières premières et les échanges
entre la Chine, l’Afrique et l’Europe, la Chine finance de nombreuses infrastructures comme le canal de Kra en
Thaïlande qui permettrait d’éviter le détroit de Malacca et Singapour, ou encore....
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