Frits THAULOW:DIEPPE.

« Frits THAULOW DIEPPE A partir de 1896 , et jusqu 'à sa mort, Frits Thaulow vit en France.

Av ant de s'installer à Paris , il passe près de cinq ans à Dieppe, où il peint toute une série de toiles marquées par son style à la limite du naturalisme.

Même si une grande partie de son œuvre est consacrée à des paysages enneigés de Nor­ vège, Frits Thaulow a toujours été attiré par la mer.

Une passion qu'il partageait avec les impressionnistes français.

«A étudié en parti­ culier la peinture de mar ine , explique-t-il dans une note autobiographique écrite à la troisiè­ me personne.

En est venu peu à peu à étudier le paysage des côtes, s'intéressant toujours à la mer agitée.

» L'ÉPOQUE A Dieppe , Frits Thaulow a pol!r compagnon de travail le portraitiste Jacques-Emile Blanche.

Ce dernier fait du peintre norvégien un portrait en famille qui lui vaudra de connaître le suc­ cès.

Les deux hommes ont ouvert une maison d 'accueil pour les artistes de passage .

Oscar Wilde , après avoir purgé sa peine de prison, vient leur rendre visite.

Autant Thaulow se montre chaleureux envers le sulfureux écrivain , autant Blanche manifeste de la réserve.

Cette différence d'attitude sonnera la rupture défini­ tive entre les deux hommes.

Blanche , qu'un des frères Goncourt qualifiera de «potinier alarmiste », se répandra en propos mal­ veillants sur son ancien ami.

LE TABLEAU Frits Thaulow semble avoir peint deux mêmes vues de ce port le même jour.

On retrouve effectivement dans un autre tableau (Le Port , Dieppe) les mêmes bateaux dans une disposi­ tion identique.

Thaulow s 'est simplement LA COTE Une œuvre intitulée Fra Normandie a été vendue 168000 FF (30000 dollars) en 1993.

C'est le prix moyen des toiles de Thaulow, qui peuvent quand même atteindre 264000 FF (48000 dollars).

Il est probable que la grande rétrospective de son œuvre organisée à Paris en 1994 fera encore monter sa cote.

Frits THAULOW 1847-1906 .Dieppe • Huile sur toile 64,2 cm x 91,6 cm • Signé en bas, à gauche «F.T.» • Peint vers 1898 • Localisation : collection particulière dérlacé de quelques mètres pour marquer la différence.

On retrouve dans ces deux œuvres un «parfum d'anchois, de goudron et de sauce à la neige» , pour reprend re l'expression très réaliste du critique Arsène Alexandre.

On imagine en effet mal T haulow se confrontant aux lumières éblouissan t es d'un paysage méditerranéen.

Il reconnaissait d'ai lieurs préférer « les teintes douces du temps gris» .

De manière fort significat ive, le ciel est repoussé au fond du tableau.

Le qua i, l ' alignement des immeubles et les falai ses bouchent l'horizon et nous renvoient au bas­ sin lui-même, qui occupe la majeure partie de la toi le .

L 'artiste s'intéresse surtout à la repré­ sentation de l'eau , une eau don t la surface est glacée et que seuls le refle t des voiles par­ vient à animer.

Après son retentissant procès , Oscar Wi lde (peint, ici, par Toulouse­Lautrec en 1895) se réf ug ie à D ieppe sous le f?Seudonyme de Sébast ien Melmott.. »