FRIEDRICH HEGEL : PHENOMENOLOGIE DE L'ESPRIT (Résumé & Analyse)

« DESSEIN ET DÉMARCHE La Phénoménologie de l'esprit apparaît comme l'évangile des temps modernes.Cette oeuvre décrit les étapes de la formation de La conscience et de l'esprit, de la certitude sensible immédiatejusqu'au savoir absolu, identité du sujet et de l'objet, de l'esprit et de la substance.

En somme, il s'agit d'uneépopée, individuelle et historique, ou d'une odyssée de la conscience.

C'est en 1807 que Hegel, à trente-cinq ans,publie ce manifeste des temps modernes, cette analyse de La succession des figures du savoir et du chemin de laculture.Dans La Logique, Hegel écrira : « J'ai suivi dans la Phénoménologie de l'esprit, l'évolution de la conscience, samarche progressive, depuis la première opposition immédiate entre elle et l'objet, jusqu'au Savoir absolu.

Le cheminqu'elle a suivi passe par toutes les formes de rapport entre la conscience et l'objet, et a pour aboutissement leconcept de science [...] c'est seulement dans le savoir absolu que disparaît la séparation entre l'objet et lacertitude que nous en avons, que La vérité devient égale à cette certitude, et en celle-ci La vérité » (Logique,Aubier, tome I, pp.

33-35).Le dessein de Hegel est de décrire l'histoire de l'esprit, la conquête du savoir absolu.

Comment se présente sadémarche? Hegel donne à voir les figures dans lesquelles l'esprit s'est incarné, figures qui se succèdent de façondialectique : dans chaque figure, se produit une scission, qui fait apparaître une contradiction ; la synthèse desopposés dessine la figure suivante.

Huit figures, allant de la certitude sensible jusqu'au savoir absolu, s'enchaînentainsi.

Sur cette première structure, viennent se détacher différentes organisations.

Dans la table des matières, lestrois premières figures sont rassemblées sous Le nom de Conscience; la figure suivante est la Conscience de soi;puis vient la Raison, avec laquelle sont généralement regroupés l'Esprit, La Religion et le Savoir absolu.

Une autreorganisation, héritée de La Philosophie de l'esprit, troisième partie de l'Encyclopédie des sciences philosophiques,décrit les stades de la formation de la conscience, de la certitude sensible immédiate à la conscience de soi, et desconsciences de soi opposées jusqu'à Leur réconciliation dans l'unité de la raison : ainsi se construit l'esprit subjectif.Ces stades sont aussi ceux de l'esprit objectif se développant historiquement dans une culture (polis grecque,monde moderne, Révolution française, etc.).

Tout au long de ces étapes, la conscience s'achemine vers uneréconciliation et un savoir absolu atteint à travers la religion.

C'est la totalisation définitive.L'analyse se déroule ainsi, conformément à la présentation de Hegel, en huit figures, les trois premières étantregroupées sous le titre de « Conscience »: Conscience1.

La Certitude sensibleII.

La PerceptionIII.

Force et EntendementConscience de soiIV.

La vérité de la certitude de soi-mêmeRaisonV.

Certitude et vérité de la RaisonL'EspritVI.

L'EspritLa ReligionVII.

La ReligionLe Savoir absoluVIII.

Le Savoir absolu ANALYSE DE L'OEUVRE A) PréfaceCette préface, rédigée alors que l'oeuvre est terminée, souligne que la philosophie est un système et un cercle.Parce que le Vrai est Le Tout, développement et processus total, la science unitaire (la philosophie) doit former unensemble organisé.

Ce système, loin de faire appel au sentiment ou à l'intuition, s'appuie sur la réflexionconceptuelle, sur le concept rigoureux.

Dans toute cette préface, Hegel vise l'irrationnalisme romantique : laphilosophie est conceptuelle ou n'est pas.

« La vraie figure de la vérité est donc posée dans [la] scientificité – cequi revient à dire que dans le concept seul la vérité trouve l'élément de son existence » (La Phénoménologie del'esprit, Aubier, tome I, p.

8). B) IntroductionL'introduction met en évidence la dialectique de l'inquiétude humaine qui va sous-tendre toute La Phénoménologiede l'esprit, ce chemin du doute, de la conscience conçue comme négativité et angoisse ne pouvant s'apaiser.

Cechemin est celui de l'âme parcourant la série de ses formations comme autant de stations prescrites par sa proprenature.

Ainsi l'âme progresse-t-elle jusqu'à l'esprit à travers une expérience sans cesse enrichie d'elle-même,réalisant graduellement la force infinie cachée en elle-même et se créant perpétuellement.

La conscience parcourtdonc le « chemin du doute, ou proprement [...] le chemin du désespoir » (ibid., p.

69). C) Conscience A) LA CERTITUDE SENSIBLELe point de départ est La certitude sensible, la saisie immédiate et concrète du vrai, savoir immédiat se refusant à. »