Freud, Introduction à la psychanalyse (extrait)Au cours de l'hiver 1915-1916,
Publié le 18/05/2020
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Freud, Introduction à la psychanalyse (extrait)
Au cours de l’hiver 1915-1916, Sigmund Freud donne une série de conférences à la faculté de médecine de Vienne, leçons qu’il rassemble en un volume en 1917 intituléVorlesungen zur Einführung in die Psychoanalyse, publié en 1921 en français sous le titre Introduction à la psychanalyse. Les quatre premières leçons portent sur les actes manqués auxquels Freud a été le premier à donner une signification, exposée en 1901 dans Psychopathologie de la vie quotidienne. Accidents, les actes manqués en général, et les lapsus en particulier, manifestent avec éclat la présence de l’inconscient dans la sphère psychique.
Introduction à la psychanalyse de Sigmund Freud
[...] Les actes manqués eux-mêmes sont accompagnés d’une foule de petits phénomènes secondaires qu’on ne comprend pas et que les explications tentées jusqu’àprésent n’ont pas rendus plus intelligibles.
Lorsqu’on a, par exemple, momentanément oublié un mot, on s’impatiente, on cherche à se le rappeler et on n’a de reposqu’on ne l’ait retrouvé.
Pourquoi l’homme à ce point contrarié réussit-il si rarement, malgré le désir qu’il en a, à diriger son attention sur le mot qu’il a, ainsi qu’il ledit lui-même, « sur le bout de la langue » et qu’il reconnaît dès qu’on le prononce devant lui ? Ou, encore, il y a des cas où les actes manqués se multiplient,s’enchaînent entre eux, se remplacent réciproquement.
Une première fois, on oublie un rendez-vous ; la fois suivante, on est bien décidé à ne pas l’oublier, mais il setrouve qu’on a noté par erreur une autre heure.
Pendant qu’on cherche par toutes sortes de détours à se rappeler un mot oublié, on laisse échapper de sa mémoire undeuxième mot qui aurait pu aider à retrouver le premier ; et pendant qu’on se met à la recherche de ce deuxième mot, on en oublie un troisième, et ainsi de suite.
[...]
Considérons, parmi les actes manqués, ceux qui se prêtent le mieux à nos intentions : les erreurs de langage (lapsus). Nous pourrions d’ailleurs tout aussi bien choisir les erreurs d’écriture ou de lecture.
À ce propos, nous devons tenir compte du fait que la seule question que nous nous soyons posée jusqu’à présent était de savoirquand et dans quelles conditions on commet des lapsus, et que nous n’avons obtenu de réponse qu’à cette seule question.
Mais on peut aussi considérer la forme que prend le lapsus, l’effet qui en résulte.
Vous devinez déjà que tant qu’on n’a pas expliqué l’effet produit par le lapsus, le phénomène reste, au point de vuepsychologique, un accident, alors même qu’on a trouvé son explication physiologique.
Il est évident que, lorsque je commets un lapsus, celui-ci peut revêtir milleformes différentes ; je puis prononcer, à la place du mot juste, mille mots inappropriés, imprimer au mot juste mille déformations.
Et lorsque, dans un cas particulier,je ne commets, de tous les lapsus possibles, que tel lapsus déterminé, y a-t-il à cela des raisons décisives, ou ne s’agit-il là que d’un fait accidentel, arbitraire, d’unequestion qui ne comporte aucune réponse rationnelle ?
[...] le lapsus le plus fréquent et le plus frappant est celui qui consiste à dire exactement le contraire de ce qu’on voudrait dire.
Il est évident que dans ces cas lesrelations tonales et les effets de ressemblance ne jouent qu’un rôle minime ; on peut, pour remplacer ces facteurs, invoquer le fait qu’il existe entre les contraires uneétroite affinité conceptuelle et qu’ils se trouvent particulièrement rapprochés dans l’association psychologique.
Nous possédons des exemples historiques de cegenre : un président de notre Chambre des députés ouvre un jour la séance par ces mots : « Messieurs, je constate la présence de...
membres et déclare, parconséquent, la séance close. »
Source : Freud (Sigmund), Introduction à la psychanalyse, trad.
par S.
Jankélévitch, Paris, Payot, 1961.
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