Franz Werfel (1890-1945) Juif de Prague converti au catholicisme, a écrit des poèmes : l'Ami de l'univers (1912), Nousexistons (1913) ; des drames historiques ou lyriques, l'Homme au miroir, Saint Paul parmi les Juifs (1926), Moi et le Colonel (1945) ; un grand roman, Barbara.
Publié le 23/05/2020
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WERFEL Franz. Ecrivain autrichien. Né à Prague le 10 septembre 1890, mort à Beverly Hills (Californie) le 26 août 1945. Fils d’un commerçant aisé, il fréquenta le Gymnase et l’Université allemande de Prague, et grandit dans l’atmosphère des cercles juifs de langue allemande. Il entretint des relations amicales avec Kafka et Max Brod, et Rilke exerça sur lui une certaine influence. Encore étudiant, il publia un premier recueil de poèmes, L’Ami du monde [1911], puis d’autres suivirent : Nous sommes [1913], L’un l’autre [Einander, 1915]. Il vécut alors à Vienne, Hambourg, Leipzig. Dans cette dernière ville, il fut lecteur chez Kurt Wolff, l’éditeur de l’avant-garde, avec lequel il fonda les cahiers de poésie moderne intitulés Le Jour du jugement [1919]. Ses recueils lyriques sont animés d’un désir passionné de sacrifice, d’une soif d’unité sociale et cosmique. Cette lutte intérieure pour un idéal d’amour, de pureté de paix, toujours mis en doute et toujours poursuivi, a de profondes racines dans le monde de la foi judéo-chrétienne. Sa pensée va jusqu’à la vision et la prophétie. Les drames expressionnistes qui vinrent par la suite sont moitié vision magique, moitié opéra lyrique. En 1915, il mit en vers Les Troyennes d’Euripide, plein du désespoir où le plongeait la guerre (de 1915 à 1917, il fut soldat sur le front de Galicie). En 1920 sa trilogie « magique » L’Homme au miroir devait être son Faust. Mais le combat allégorique entre son Je apparent et son Je essentiel est trop impénétrable et surchargé. Cette tentative d’allier dans un drame de la rédemption le théâtre et le sens profond du magique ne réussit guère. Le drame historique Juarez et Maximilien (1925) fut plus heureux, peut-être parce qu’il exigeait moins. Dans Paul parmi les Juifs [ 1926], Werfel développe le thème du combat de la foi créatrice contre la loi rigide et morte. Après la guerre, il se fixe à Vienne, puis dans un chalet du Semmering, après avoir épousé la veuve du compositeur Gustav Mahler. Dans ses nouvelles et romans, Werfel trouve enfin son style propre, au-delà de l’expressionnisme. En 1920, son récit Le Coupable c’est la victime avait fait sensation. Son roman Verdi (1924) témoigne de son goût passionné pour la musique. Le Jour des bacheliers [1928] porte les traces de ses expériences psychanalytiques. Barbara ou la piété (1929) est une œuvre d’une grande richesse d’observation réaliste qui se joue dans le chaos de l’après-guerre. Les Frères de Naples [1931] sont une large fresque qui évoque la multiplicité et la richesse des destinées de l’homme. Le Royaume de Dieu en Bohême [1930] est la tragédie d’un chef de religion. Le grand roman historique intitulé Les Quarante Jours de Mussa Dagh (1933) est une œuvre puissante, peut-être la plus accomplie de Werfel. En 1908, après l’Anschluss, il quitta l’Autriche pour la France. En 1940, fuyant devant l'Invasion allemande, il est à Lourdes, et en 1940-41, il publie à Stockholm Le Chant de Bernadette, son action de grâces. Réfugié aux Etats-Unis, il écrit Jakobowski et le colonel [1944], la comédie d’une tragédie : celle des réfugiés de 1940. Peu de jours avant sa mort, Werfel put achever sa dernière œuvre, L’Etoile des hommes qui ne sont pas encore nés (1946), une œuvre d’anticipation, satire polémique et vision prophétique, mais aussi une œuvre où, une fois encore, sont mis en cause la foi et l’amour. Le conflit entre la foi et l’incroyance est du reste le thème dominant de toute l’œuvre de Werfel, comme reprenant à son compte une remarque de Gœthe, il l’a noté lui-même dans ses Théologoumènes [1946]. En plus de ses ouvrages déjà cités, rappelons pour terminer Le Crépuscule d’un monde (1938) et Ecoutez la voix (1938).
♦ « Il y a en Werfel le besoin de polyphonie d'un individu astucieusement divers plus que l’exigence d'une harmonie entre les parties profondes de l'être. Sa poésie, qui est prenante, tient à des effets de clair-obscur, sans que l'on sente très grandes ni l'ombre ni la lumière qui la traversent... Touchant à une foule de choses mystérieuses et vivantes, il leur garde à la fois du mystère et de la vie, mais sans porter la vie à une puissance supérieure. » F. Berteaux.
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Franz Werfel
1890-1945
Juif de Prague converti au catholicisme, a écrit des poèmes : l'Ami de l'univers (1912), Nous
existons (1913) ; des drames historiques ou lyriques, l'Homme au miroir, Saint Paul parmi les
Juifs (1926), Moi et le Colonel (1945) ; un grand roman, Barbara .
Son dernier roman, l'Étoile de
ceux qui ne sont pas nés (1946) est posthume.
C'est peut-être le plus estimé des écrivains
récents, de ceux qui ont dépassé “ l'expressionnisme ”..
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