Frankenstein de Mary Shelley
Publié le 01/04/2022
Extrait du document
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Frankenstein de Mary Shelley, roman le plus connu de lÕcrivaine anglaise, est une Ïuvre qui sÕinterroge sur lÕorigine du mal et sÕinscrit clairement dans la tradition du roman gothique.
Premire mprise courante sur cet anti-hros maudit : Frankenstein nÕest pas le nom de la crature (qui ne possde dÕailleurs pas de nom, dessein), mais celui de son crateur.
Cette confusion rvlatrice prend tout son sens au fur et mesure de la lecture.
Elle sÕinscrit dans la volont de Mary Shelley de rgir son Ïuvre autour de nombreuses dualits : conscience de soi/volont, science/morale, crature/crateur, inn/acquis, et ce pour un seul but : questionner les frontires de lÕhumain, ce que Mary Shelley est la premire faire.
En effet, contrairement aux attentes lgitimes, la crature de Mary Shelley est pourvue dÕune rationalit trs pousse, et convainc dÕailleurs son crateur sur bien des sujets.
Elle prsente toutes les caractristiques dÕun tre humain, seulement de manire plus intense : haine, amour, rancune, volont...
Alors mme si elle est dcrite comme un monstre et rejete par tous les villageois, cette crature a bien des traits humains, car elle fait preuve tout au long du roman de conscience de soi et de volont.
En revanche, cÕest Victor qui est implicitement caractris par Shelley comme un monstre, ne prtant aucune attention aux consquences de ses actes.
En effet, cÕest lui qui devient obsd par la cration de la vie, nÕcoutant ni sa famille ni sa fiance, ce qui aura des consquences dsastreuses.
tant si obsd par son ambition, il est incapable de faire preuve de rationalit ni de prendre du recul.
Pour preuve, il est le premier prendre la fuite lorsquÕil ralise ce quÕil vient de faire, laissant en libert totale une crature, certes monstrueuse, mais surtout sans repres.
De plus, cÕest lui qui craque sous le discours du monstre lui implorant une partenaire, sans penser aux consquences.
CÕest dÕailleurs lui qui reviendra sur sa dcision en dtruisant sa seconde cration et en prenant la fuite, ce qui enragera le monstre et sera responsable de la mort de son ami Henry Clerval et de sa fiance Elizabeth.
Ainsi, tout au long du roman, Mary Shelley questionne les frontires de notre humanit en inversant subtilement les rles entre crateur et cration.
Elle confre un monstre davantage de qualits humaines et de conscience de ses actes quÕ un propre humain. Ë la toute fin du rcit, elle suggre dÕailleurs que la cration est devenue plus humaine que le crateur.
En effet, en observant Victor mourir dans les bras de Walton, le monstre prouve des remords et de la haine contre lui-mme, ce dont Victor nÕa jamais su faire preuve.
Frankenstein rflchit son projet : il ignore quel serait le caractre dÕun second monstre femelle.
Peut-tre refuserait-elle le pacte, peut-tre serait-elle dgote par lÕautre monstre ? peut-tre engendreront-ils une race de dmons qui dtruira lÕhumanit ? Il aperoit la figure du monstre qui lÕobserve par la fentre et renonce crer la seconde crature.
Le monstre le menace : Vous tes mon crateur, mais je suis votre matre, obissez ! Frankenstein quitte alors lÕle en barque, jette les restes de ses travaux dans la mer et se laisse driver jusquÕ lÕIrlande o il est arrt, souponn dÕun meurtre.
Transition entre le genre du roman terrifiant vers le roman horrifiant (le dgot plutt que la peur).
Dcors non surnaturels, le monstre est un tre vivant.
Romantisme du monstre, sa nature nÕest pas mauvaise.
Il dcouvre les vices de lÕhumanit pourtant, il commet lui-mme des crimes : le criminel agit par frustration, par manque dÕaffection, cÕest le hros romantique mal-aim.
Vengeance contre son crateur qui refuse de lui donner une compagne.
Le monstre se montre loquent et persuasif, il est anim par un sentiment dÕinjustice et de dgot de lui-mme : il va mourir puisque son crateur est mort.
Il disparat par la fentre du.
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