Francis Picabia1879-1953Artiste d'origine cubaine, il s'appelle de son vrai nom Francis Martinez de Picabia.
Publié le 22/05/2020
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Francis Picabia
1879-1953
Artiste d'origine cubaine, il s'appelle de son vrai nom Francis Martinez de Picabia.
Son
œ uvre, riche en volte-face, ne se prête pas facilement aux classifications : son caractère
impétueux et non conformiste confère à sa trajectoire artistique une dimension de
rénovation permanente qui en constitue le ressort.
Après ses études à l'École des arts
décoratifs de Paris, une certaine “ facilité du poignet ” lui fait connaître de bonne heure la
notoriété, pour des tableaux de style postimpressionniste.
Sa personnalité et ses origines le
portent dès 1908 dans le sillage du fauvisme.
Ses liens avec la musicienne Gabrielle Buffet,
qui sera sa première femme, lui ouvrent d'autres horizons artistiques.
Il se lie d'amitié avec
les frères Duchamp et Apollinaire, avec lesquels il partage l'idée d'une modernité où le
rapport avec la figuration est repensé de façon radicale.
Vers 1912, sa peinture s'oriente
vers une géométrisation symbolique des formes qui, sans s'attarder sur l'exercice cubiste,
se dirige vers l'art abstrait.
Ses œ uvres abstraites atteignent à la célébrité lors de “ l'Armory
Show ” de 1913 : Picabia est introduit dans le milieu new-yorkais où en 1915 il retrouvera
son ami Marcel Duchamp.
Son aventure dadaïste commence alors dans le cercle de la
galerie 291 de Stieglitz.
Il abandonne la forme abstraite au profit d'une contestation des
plus vives de la figuration mimétique.
À New York en 1915, à Barcelone en 1917 et plus
tard à Paris, il réalise des œ uvres “ mécanistes ” où le dessin de machines et l'anecdote
dadaïste poursuivent la mise en question des images, inaugurée par la Fontaine de
Duchamp (1915).
Cette deuxième jeunesse de l' œ uvre s'accompagne d'une intense activité
critique.
Picabia est l'un des premiers Parisiens à entrer en contact avec Tzara.
Il prend une
part active aux manifestations et scandales dadaïstes.
Cette période dure jusqu'en 1922, où
il effectue un retour vers la figuration, précédé d'une bien curieuse exposition d' œ uvres
abstraites géométriques, par laquelle il semble vouloir exorciser un passé révolu et en
même temps marquer de façon critique la fallacité de ce type de peinture.
Cette démarche
dadaïste au deuxième degré restera d'ailleurs incomprise à l'époque, comme le sera par
ailleurs une grande partie de l' œ uvre ultérieure.
Plongé comme toujours au c œ ur de
l'actualité artistique de son époque, Picabia répond au cours des années 20 à Breton et à la
pratique “ cléricale ” de l'onirisme surréaliste par une sorte de persiflage.
Son art des
transparences, où des figures dématérialisées semblent se moquer aussi bien de l'érotisme
échevelé des surréalistes que de leur grandiloquence métaphysique, restera longtemps
méconnu.
Toujours à la limite du kitsch, Picabia crée une peinture qui, sous les dehors
d'un amusement de bourgeois désabusé, touche à certaines des réalités les plus profondes
de son époque : traduisant un malaise socioculturel, elle dévalorise en se dévalorisant
elle-même.
À la fin de sa vie, Picabia réserve une dernière surprise.
Il s'attaque une fois de
plus à l'actualité de son époque avec une peinture abstraite nourrie d'empâtements
vigoureux, qui constitue en quelque sorte la synthèse de toute l'expérience de l'artiste :
celle de sa première période abstraite et de son expérience dadaïste.
Il expose en 1948 à
Paris avec Hartung et Wols.
La vigueur de l'attitude critique de Picabia, dont témoignent
de nombreux textes ainsi que ses revues et manifestes dadaïstes (391, Cannibale) , l'intérêt
qu'il suscita très tôt aux États-Unis, lui ont réservé un parcours très original dans les
entreprises avant-gardistes de la première moitié du siècle.
Si la priorité donnée au
concept lui a parfois fait négliger quelque peu l'exécution, ceci diminue rarement la qualité
d'une œ uvre parmi les plus remarquablement novatrices..
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