France (2003-2004): Le discours de la réforme
Publié le 15/09/2020
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France 2003-2004
Le discours de la réforme
Le printemps 2003 a été marqué en France par une fronde sociale qui a regroupé
les «intermittents du spectacle» (comédiens, techniciens), protestant contre la
réforme de leur système d’indemnisation du chômage, et de larges secteurs
salariés, notamment contre la réforme du système des retraites préparée par le
ministre des Affaires sociales François Fillon, mais aussi contre divers projets
avancés par le ministre de l’Éducation Luc Ferry.
La plupart de ces derniers ont
été abandonnés, mais la réforme des retraites n’a pas été remise en cause.
Elle
s’appuie en premier lieu sur une augmentation de la durée de cotisation
nécessaire pour avoir droit à une retraite à taux plein.
Parallèlement, un
régime facultatif de retraite par capitalisation pour les salariés du privé a
été créé.
La majorité des syndicats ont dénoncé le manque de négociation de
cette réforme et souligné le fait que le financement en mesure de garantir le
niveau futur des pensions n’était pas assuré.
Cette réforme, dévoilée aux
partenaires sociaux sous une forme déjà très élaborée (un projet de loi en 81
articles) et avec la volonté de conclure très rapidement, avant l’été, a fait
l’objet d’une intense campagne de communication de la part du gouvernement,
visant à accréditer l’idée qu’il «sauvait» le système des retraites par
répartition.
Un modèle de méthode
Cette méthode a servi de modèle, en 2004, pour la réforme de l’Assurance
maladie, dont les termes ont été présentés à la télévision par le ministre
Philippe Douste-Blazy avant même que les partenaires sociaux en soient informés,
avec un calendrier d’adoption encore une fois forcé («avant l’été»).
Le projet
de loi – présenté comme un «plan de sauvetage de la Sécurité sociale» – a été
définitivement adopté par le Parlement le 30 juillet 2004.
Outre une
centralisation des données informatiques concernant le dossier médical personnel
des patients, présentée comme devant engendrer des économies, cette loi prévoit
une participation accrue des usagers.
Les économistes ont déploré le flou
financier de cette réforme, tandis que la gauche dénonçait un projet «injuste et
inefficace».
L’UDF (Union pour la démocratie française, centre droit), pourtant
partie prenante de la majorité, a elle aussi refusé de voter cette loi, qui
«reporte l’apurement de la dette de la Sécurité sociale sur les générations
futures».
Une autre réforme, relative à la décentralisation, a été quant à elle adoptée
avec une méthode beaucoup plus expéditive.
Dénonçant l’«obstruction
parlementaire» que représentait à ses yeux une avalanche d’amendements présentés
par l’opposition, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui bénéficiait
pourtant d’une majorité parlementaire écrasante, a choisi de recourir au vote
bloqué, mettant fin aux débats.
L’antienne du «déclin de la France».
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