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France (1994-1995): L'anti-héros de la pensée unique

Publié le 15/09/2020

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« France 1994-1995 L'anti-héros de la pensée unique La troisième tentative aura été la bonne.

A l'issue des élections au suffrage universel des 23 avril et 7 mai 1995, Jacques Chirac (droite), qui avait échoué en 1981 et en 1988, est devenu président de la République.

Il a donc succédé, le 17 mai, au socialiste François Mitterrand, lequel a fini son second septennat malgré un grand affaiblissement dû à la maladie. Jusqu'au début de l'année 1995, les sondages indiquaient que J.

Chirac était très nettement dominé dans les faveurs des électeurs par le Premier ministre Édouard Balladur.

Situation inédite, les deux hommes étaient issus du même parti, le RPR (Rassemblement pour la République), fondé en 1976 par J.

Chirac et lointain héritier du courant jadis incarné par le général de Gaulle. Après l'écrasante victoire de la droite aux élections législatives de mars 1993, É.

Balladur était devenu Premier ministre en plein accord avec J.

Chirac pour, théoriquement, libérer ce dernier de la charge du gouvernement - cela avait été l'une des causes de son échec de 1988 - et lui laisser les coudées franches. Pendant des mois, E.

Balladur a connu une exceptionnelle popularité.

Peu à peu, ses ambitions se sont dessinées et nombre de dirigeants des partis de droite se sont placés dans son sillage, notamment les démocrates-chrétiens et la plupart des libéraux, mais aussi, après hésitation, beaucoup de responsables du RPR, au premier rang desquels le ministre de l'Intérieur, Charles Pasqua.

Allait-on assister à un scrutin fratricide? Le nouveau Chirac A l'automne, la rumeur se répandit que Jacques Delors, le président de la Commission européenne, socialiste, se portait candidat.

Les enquêtes d'opinion le placèrent aussitôt en vainqueur putatif.

Le 11 novembre, il renonçait pourtant à se présenter.

Le candidat du Parti socialiste - Lionel Jospin, ancien ministre de l'Éducation (1988-1993) -, fut finalement désigné par un vote des militants.

Contre toute attente, après la cuisante défaite du PS aux élections législatives de 1993, ce dernier arriva en tête au premier tour, avec 23,3% des suffrages exprimés, tandis que J.

Chirac coiffait de peu É.

Balladur pour la deuxième place (20,8% contre 18,6%).

Jean-Marie Le Pen (Front national, extrême droite) reccueillit quant à lui 15,0% des voix, et Robert Hue (Parti communiste), 8,6%.

Au second tour, J.

Chirac l'emporta avec 52,6%, contre 47,4% à Lionel Jospin. Outre la confirmation de l'enracinement inquiétant de l'extrême droite, pour une large part expression d'une anxiété diffuse devant un avenir incertain porteur de possibles déclassements sociaux, l'élection présidentielle aura apporté au moins deux enseignements majeurs.

D'une part, le score honorable enregistré par le candidat socialiste a montré que le rejet du "socialisme de gouvernement" tel qu'il a été pratiqué sous les septennats Mitterrand ne signifiait pas, pour une fraction significative de l'opinion, renoncement à certaines valeurs sociales et citoyennes traditionnellement associées à l'identité de gauche.

L.

Jospin s'est. »

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