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francais

Publié le 23/05/2020

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« Diderot : Supplément au voyage de Bougainville, ou dialogue entre A et B sur l’inconvénient d’attacher des idées morales à certaines actions physiques qui n’en comportent pas (1772) . Résumé : Le Supplément au voyage de Bougainville de Denis Diderot présente une critique de la société européenne du XVIIIè siècle et du processus de civilisation par contraste d’avec la société tahitienne, tout entière naturelle, décrite par Bougainville.

L’examen des normes de la sexualité est l’occasion de révéler l’obscurantisme des Lumières et les effets pervers d’une civilité régie par des codes contradictoires, le code moral, le code civil et le code religieux. A l’inverse, la libre sexualité tahitienne permet de définir ce que serait une société heureuse, régie par le seul code de la nature.

Mais cette société naturelle est inéluctablement perdue. Quelle attitude politique peut-on alors adopter dans une société civilisée dont les normes mettent les humains en contradiction avec eux-mêmes ? On examine la manière dont Diderot met ce problème en scène et les conséquences politiques qu’il nous invite à en tirer. C’est d’un court dialogue rédigé en 1772 (mais qui ne fut publié qu’après sa mort, en 1796 – Diderot, né en 1713 étant mort en 1784), que nous allons parler ici : Le Supplément au voyage de Bougainville, sous titré : « De l’inconvénient d’attacher des idées morales à certaines actions physiques qui n’en comportent pas ».

Dans ces années-là, entre 1772 et 1774, Diderot écrit plusieurs textes courts qui composent un ensemble thématiquement cohérent : Ceci n’est pas un conte , Mme de la Carlière , le Supplément ou encore l’ Entretien d’un père avec ses enfants ou l’ Entretien avec la Maréchale de*** .

Tous ces textes examinent, sous des formes différentes — dialogues, récits, réflexions philosophiques — la question des moeurs, des relations physiques, morales et civiles entre les sexes, la critique des lois et de la religion. Le Supplément offre en quelque sorte une synthèse de ces interrogations dans un dialogue plein d’esprit, à l’allure désinvolte et primesautière, mais en réalité très profond et sérieux entre deux personnages, A et B . Remarquons tout de suite qu’il est inutile de chercher qui de A ou de B est Diderot.

Diderot c’est toujours A et B , leur dialogue est le dialogue constant que Diderot ne cesse de mener avec lui-même (ou avec ses amis) et qu’il met en scène pour que nous le menions à notre tour entre nous et nous-mêmes ou avec nos amis. La pensée de Diderot comme son écriture présentent toujours deux caractères qui en rendent la lecture attractive et plaisante : - 1) Diderot pense en marchant et écrit en sautant.

Son écriture est extravagante, au sens littéral, parce que sa pensée ne progresse pas déductivement, elle évolue par bonds, par échos, par circonvolutions, puis tout à coup … une fulgurance.

Et il nous faut suivre, associer des observations faites ici à des thèses énoncées là mais aussitôt contredites, et pourtant reprises, etc… Tout cela suit cependant un chemin qui nous conduit, l’air de rien, inéluctablement de problèmes en problèmes vers la résolution des questions les plus difficiles auxquelles tout un chacun se trouve confronté s’il s’intéresse à la condition humaine et à la condition sociale. - 2) Mais, et c’est là la deuxième caractéristique de l’écriture de Diderot, elle met en scène les difficultés et les contradictions de la pensée, elle nous conduit au bord des solutions et, lorsqu’on croit les tenir, ces solutions, voilà que Diderot nous abandonne à nous-mêmes, nous laisse seul avec notre propre pensée et nos interrogations, comme s’il nous disait : « j’ai débroussaillé le chemin, je vous ai perdu mais je vous ai aussi ramené aux vraies questions, et maintenant … à vous de jouer.

Je ne vous dirai pas ce qu’il faut penser, je vous laisse penser ce que vous pensez qu’il vous faut penser.

C’est votre affaire.

» Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela signifie que Diderot n’est pas un « Maître à penser », un maître de conscience, un dogmatique.

C’est un pédagogue (celui qui conduit vers le jugement) mais pas un Maître (qui donne des leçons de vérité ou de sagesse, qui dispense des savoirs).

Seul l’exercice libre de notre pensée, en première personne, peut nous libérer des tyrans et éclairer le public.

Il y a un scepticisme de Diderot qui est sa manière d’être dans la critique sans jamais être dans l’autorité, sans jamais occuper la position du maître. A mes yeux, c’est cela, cette modestie de la pensée jointe à la radicalité de la critique, cet amour de la liberté grâce auquel il s’interdit d’asséner des vérités toutes faites, joint au désir d’émancipation, c’est cela dis-je, qui fait de Diderot un grand et sympathique écrivain autant qu’un grand et précieux philosophe.. »

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