Formation sur Helene Dorion
Publié le 01/03/2025
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«
Formation sur Hélène Dorion, Mes Forêts :
18 mars 2024, 9-12h
Nathalie Annoye, Return to dreamland
1) L’état des ressources sur Mes Forêts d’Hélène Dorion (20 min)
Ce premier point pour mettre en évidence une certaine tension entre un relatif
manque de ressources universitaires et institutionnelles sur Hélène Dorion (qui,
pourtant, s’étoffent de jour en jour !) et l’impressionnante activité d’Hélène Dorion,
présente dans tous les médias, qui ne cesse d’alimenter son site personnel
(https://helenedorion.com), explique son œuvre, réagit aux commentaires et aux
questions posées.
Si un manque de ressources fiables sur l’œuvre expose les enseignants au risque
de douter de la justesse de leurs analyses, voire de commettre quelques erreurs
interprétatives alors qu’ils sont censés tenir un « discours d’autorité » face à leurs
élèves, les très (ou trop ?) nombreuses interventions d’Hélène Dorion sur l’œuvre
peuvent finalement produire un effet similaire, étant donné leur caractère
« irréfutable » (après tout, la poète est sans doute la mieux placée pour expliquer ce
qu’elle voulait dire !).
La liste qui suit correspond donc certes aux ressources qui nous semblent les
plus riches, les plus pertinentes lorsqu’on veut travailler sur Mes Forêts, mais c’est une
1
sélection bien rude.
Nous pensons vraiment qu’il faut rester au plus près du texte.
Aucune étude critique, aucune analyse « secondaire » ne pourront jamais se substituer
à la « rencontre » directe avec l’œuvre, la poésie d’Hélène Dorion invitant à
l’« expérience immédiate », celle d’une lecture personnelle et intime.
a) Ressources universitaires :
- article de Sylvie FABRE, « Hélène Dorion : Mes Forêts », publié dans la
revue Europe, no 1116, Paris, 2022.
Disponible en ligne sur le site d’Hélène Dorion :
https://helenedorion.com/wp-content/uploads/2022/04/S.-Fabre-G.-Mes-foretsH.-Dorion-VD.pdf
- fiche de lecture d’Antony SORON « MES FORÊTS, Hélène Dorion »,
dans Encyclopædia
Universalis.
Disponible
en
ligne
sur
: https://www.universalis.fr/encyclopedie/mes-forets/
- ouvrage de Laure HIMY-PIERI et d’Olivier HIMY, Hélène Dorion,
Mes forêts, publié chez Atlande, dans la collection « Clefs Bac »
b) Travaux à destination des enseignants du secondaire :
- documents publiés sur le site Eduscol :
https://eduscol.education.fr/1712/programmes-et-ressources-en-francais-voie-gt
- conférence d’Olivier BARBARANT, inspecteur général de Lettres, datant
du 17 octobre 2023, mise en ligne sur le site des Lettres de l’académie de Paris :
https://pia.ac-paris.fr/portail/jcms/p2_2983857/mes-forets-d-helene-dorionressources-academiques
- séquence de Lydia BLANC (auteure de la publication sur H.
Dorion pour
la collection « L’œuvre et son parcours » aux éditions Ellipses) sur son site
personnel :
https://www.lydiablanc.fr/post/h%C3%A9l%C3%A8ne-dorion-mesfor%C3%AAts-b-doucey-2021
c) Interventions d’Hélène Dorion sur l’œuvre :
- entretien avec Olivier BARBARANT en janvier 2023, disponible sur le
site d’Hélène Dorion et sur Eduscol :
https://helenedorion.com/wp-content/uploads/2023/08/Olivier-Barbarant-2.pdf
- entretien avec Olivier BARBARANT à l’occasion de la Journée de
l’inspection générale de Lettres le 14 mars 2023, disponible sur le site de
Lettres de l’académie de Toulouse :
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https://www.pearltrees.com/s/file/preview/298191065/Rencontre%20avec%20H
elene%20DORION%20journee%20IG%20IPR%2014%20mars.pdf?pearlId=5241
00850
- entretien avec Marilou BROUSSEAU sur Radio VM, le 21 octobre 2021,
disponible sur le site de l’écrivaine :
https://helenedorion.com/wp-content/uploads/2022/01/AU-COEUR-DELETRE_Marilou-Brousseau-20211021-2000_Helene-Dorion-.mp3
2) Proposition de séquence sur Mes forêts d’Hélène Dorion (2h20)
Le plan de séquence qui suit épouse, à des exceptions près, la progression de
Mes Forêts.
Nous prenons en compte les propos de la poète récusant le terme de
« recueil » pour son livre, insistant au contraire sur son « unité » et le « mouvement
progressif » qui le caractérisent.
Conformément aux préconisations d’Olivier
Barbarant, pour qui « L’enseignement de la poésie souffre de l’absence de
considération de l’œuvre comme une forme ; on y picore quelques textes… en
oubliant une contextualisation que l’on ne manque pas de faire pour le roman ou le
théâtre » (entretien sur Eduscol), nous avons décidé de travailler sur la construction
interne du livre et nos séances portent la plupart du temps sur des sections entières
de Mes Forêts.
Si chaque séance comporte une activité « ludique » ayant pour but de favoriser
la « rencontre » des élèves avec le texte, elle devrait également aboutir à un
questionnement plus global sur l’art poétique afin de préparer nos élèves aux EAF.
Or, les interrogations de nos élèves peuvent prendre la forme d’un poème, comme
« le poème est aussi un espace pour la pensée et la réflexion », d’après Hélène Dorion
(entretien avec O.
Barbarant).
• Entrer dans l’œuvre
Dans une émission radio intitulée « Poésie, langue vivante », l’inspecteur
général Olivier Barbarant revient sur les raisons ayant motivé la commission de
programme à choisir l’œuvre d’Hélène Dorion :
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/etre-et-savoir/helene-dorionla-poesie-contemporaine-au-programme-du-bac-3958611
Cet émerveillement qui s’est emparé de l’ensemble de ses collègues à la lecture
de Mes forêts, nous l’avons vécu personnellement et nous pensons vraiment qu’il faut
donner à entendre la poésie d’Hélène Dorion telle qu’elle est : de manière la plus
simple, la plus naturelle possible, par exemple via cette vidéo où la poète lit (presqu’en
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chuchotant) le premier poème « Mes forêts… », sans aucun accompagnement
musical, sans contenu visuel déconcentrant :
https://www.youtube.com/watch?v=KZqOERMSEJk
Cette écoute (surtout si l’on prête attention à la manière dont la poète lit son
poème : lentement, en faisant entendre des silences, comme s’il s’agissait d’une
incantation) suscitera nécessairement des interrogations sur le sujet du livre et les
premières hypothèses de lecture peuvent alors être consignées dans le carnet de
lecteur.
On peut ensuite ouvrir un débat sur les raisons qui ont pu motiver la poète
à consacrer un livre de poésie à « ses » forêts.
Quel lien peut-il y avoir entre la nature
et la poésie ? On peut citer cette affirmation de Khalil Gibran : Les arbres sont des
poèmes adressés au ciel par la terre.
On peut également rappeler que les livres, tout comme
les arbres, ont des feuilles… Le livre peut ainsi représenter les forêts… La réflexion
peut se faire sous forme de poèmes.
• Séance 1 : Les forêts s’arpentent de long en large
Objectif : Parcourir le livre au rythme d’un marcheur-promeneur afin de se
familiariser avec sa forme.
Chercher des chemins possibles.
Cartographier la
structure interne de Mes Forêts.
Problématique : peut-on se promener librement dans un espace à l’itinéraire bien
tracé ?
Activité : Les élèves sont invités à arpenter le livre afin d’en découvrir le contenu.
On leur demande de trouver des « chemins » de lecture possibles : par où faut-il
commencer ? Lire d’abord la table finale et s’interroger sur les titres des sections et
des poèmes ? Confronter l’incipit et l’excipit ? Accéder au contenu numérique qui se
cache sous les QR codes à la toute fin ? Lire et comparer les cinq poèmes « Mes
forêts » qui fonctionnent comme une sorte de refrain ? Mesurer la longueur de
chaque section en comptant le nombre de poèmes ou en observant leur longueur ?
Observer les points communs et les différences entre les trois poèmes de la section
« Le bruissement du temps » ? Chercher le centre, le « cœur » de ces forêts ? Lire
d’abord les poèmes les plus courts du livre ? …
Préconisations : Bien que le livre suive un mouvement progressif, il nous semble
essentiel d’insister auprès des élèves sur la liberté dont ils disposent pour s’y
« mouvoir » (c’est ainsi qu’on peut d’ailleurs expliquer l’absence de la ponctuation).
Il ne faut pas hésiter à les inviter à « se promener dans les bois » et à filer avec eux la
métaphore du lecteur-promeneur afin de prendre conscience qu’ils peuvent sillonner
le livre dans tous les sens, s’attarder à tel ou tel endroit, hésiter entre deux directions,
rebrousser chemin, errer sans but… C’est d’ailleurs ce que dit Hélène Dorion ellemême :
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Je préfère d’ailleurs parler de livre plutôt que de recueil, c’est très rare d’entendre le mot « recueil de
poèmes » chez moi, parce qu’il y a une construction au fur et à mesure, c’est comme si j’avais une
intuition de cette forme, ce ne sont pas juste des poèmes… mais un livre comme tel, qui a un début,
qui se déploie et qui a un terme, tout en laissant évidemment le lecteur libre de se
promener dans ces poèmes, dans ces forêts.
(entretien avec O.
Barbarant)
Restitution : On demande aux élèves de choisir leur « chemin » et de justifier ce
choix dans le carnet de lecteur.
Puis, on propose un travail collectif : cartographier
Mes Forêts, autrement dit dessiner et décrire l’organisation interne du livre.
Demander
aux élèves de choisir leur support : une grande affiche ?, le tableau de la classe ? avec
des post-it comportant les noms des sections, ainsi que quelques informations pour
rappeler leur volume, les formes employées, leur tonalité ? Ou bien quelques motsclés que les élèves commenceraient à formuler à partir de leurs impressions de
lecture ? Une fois le travail effectué, ouvrir le débat : Peut-on réorganiser cet univers
en mélangeant les poèmes des sections ? La poète suit-elle une certaine
progression dans son livre ou avance-t-elle au hasard ? Essayer de favoriser le climat
pour des opinions variées.
Enfin, inviter les élèves à se demander si la carte élaborée
représente uniquement les « forêts d’Hélène Dorion » ou s’il ne peut s’agir de «....
»
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