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Ford, Gerald

Publié le 06/12/2021

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1   PRÉSENTATION

Ford, Gerald (1913-2006), homme d'État américain, 38e président des États-Unis d’Amérique (1974-1977).

2   L’ÉTUDIANT EN DROIT

Né à Omaha (Nebraska), Leslie Lynch King, Jr. s’installe avec sa mère à Grand Rapids (Michigan) dès 1914, à la suite du divorce de ses parents. Après le remariage de sa mère en 1916 avec Gerald Rudolph Ford, il prend le nom de son beau-père — il l’acquiert légalement en 1935. « Junior «, comme l’appellent ses parents et ses amis, est un élève moyen mais un brillant footballeur. Ses talents sur le terrain lui permettent d’obtenir une bourse à l’université du Michigan, à Ann Arbor. En 1935, il opte pour des études de droit, au détriment d’une carrière de footballeur professionnel. Muni de son diplôme de l’université Yale en 1941, il retourne à Grand Rapids pour ouvrir un cabinet d’avocat. Sa carrière est cependant très vite interrompue par l’entrée en guerre des États-Unis et son enrôlement dans l’US Navy.

3   UN DÉPUTÉ RÉPUBLICAIN CHEVRONNÉ

De retour du front, l’ancien républicain résolument isolationniste milite pour un rôle accru des États-Unis dans les affaires internationales. Le jeune avocat soutient la création de l’Organisation des Nations unies (ONU) et le plan Marshall. Élu à la Chambre des représentants en 1948 — il sera régulièrement réélu dans sa circonscription de Grand Rapids jusqu’en 1973 —, Gerald Ford défend des positions conservatrices. Hostile à l’intervention étatique, il s’oppose aux aides fédérales en faveur de l’éducation, du logement ou de l’assistance médicale, mais soutient la législation sur les droits civils ; spécialisé dans les questions budgétaires, il est généralement favorable à l’augmentation des crédits de la défense. Il se distingue progressivement dans les rangs du Parti républicain et devient en 1965, puis en 1968, le leader de la minorité républicaine à la Chambre des représentants. Son ambition est alors de devenir speaker de la Chambre basse américaine.

4   UN PRÉSIDENT PAR ACCIDENT

La carrière politique de Gerald Ford connaît un premier tournant décisif le 11 octobre 1973 lorsque le président Richard Nixon le choisit pour remplacer son vice-président Spiro Agnew, contraint à la démission en raison d’un scandale financier. Après que sa nomination a été approuvée par le Congrès, il est investi le 6 décembre 1973. Huit mois plus tard seulement, le 9 août 1974, le scandale du Watergate le propulse à la tête de la Maison-Blanche à la suite de la démission de Richard Nixon. Il devient alors le premier président de l’histoire des États-Unis à n’avoir été élu ni à la présidence ni à la vice-présidence. Durant son bref mandat, il s’efforce de promouvoir l’apaisement du climat politique, mais il est sévèrement critiqué pour avoir accordé une grâce complète à Richard Nixon, l’exonérant ainsi de toute poursuite judiciaire dans l’affaire du Watergate. Confronté à l’extension de la crise économique, il mène une politique d’inspiration libérale. En matière de politique étrangère, il poursuit, avec Henry Kissinger à la tête de la diplomatie, l’action de son prédécesseur visant à établir la détente avec l’Union soviétique et signe en 1975 les accords d'Helsinki ; il est parfois jugé insuffisamment énergique face à l’extension des régimes de type marxiste en Amérique centrale et en Asie du Sud-Est.

Lors des primaires pour l’élection présidentielle de 1976, il remporte l’investiture républicaine face à Ronald Reagan. Faisant figure d’outsider, il n’est battu que de très peu par Jimmy Carter. Il quitte la vie politique et, alors qu’il ne jouissait pas jusqu’alors d’un niveau de vie particulièrement élevé, il s’enrichit considérablement jusqu’à la fin de sa vie grâce à ses activités de consultant, ses conférences et sa participation à plusieurs conseils d’administration. Souvent présenté comme un homme simple, voire limité, et maladroit mais honnête et naturellement bon, Gerald Ford est considéré par certains comme celui qui a réussi à restaurer la confiance de la population américaine dans la présidence et à réconcilier le pays, divisé par le Watergate et par la guerre au Viêt Nam.

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