FNEF

« 1 / 2 25 octobre 1967 Série C-52 Fiche N• 2045 FNEF 1.

Organisation rivale de l'UNEF (Union des étudiants de France) née des tensions de la guerre d'Algérie, la Fédération nationale des étudiants de France (FNEF) béné­ ficie dès sa création, en 1961, de l'appui gouvernemental.

Elle obtient d'emblée des représentants au CNO (Comité national des œuvres) et reçoit les subventions retirées à l'UNEF.

2.

Dès 1957, le changement de majorité au sein de l'UNEF se traduit par la politisa­ tion du mouvement, favorable à l'indépendance de l'Algérie.

Les anciens majoritaires cherchent à regagner du terrain, mais ni le MEF en 1957, ni le CLIEF en 1960, ne parviennent à regrouper les tenants divisés de l'apolitisme.

Devant l'échec de cette offensive s'organise la scission.

La FNEF entraîne 20% des étudiants de l'UNEF.

L'initiative venue des étudiants de Montpellier est menée par le président de l'office de médecine, J.-M.

Llapusset.

Marquée par le courant "Algérie française "• la FNEF se caractérise par le double aspect de son implantation provinciale (méridionale sur­ tout: Aix-en-Provence, Nice, Montpellier, Toulouse) et sectorielle (près de la moitié des « corporations » de médecine, une partie des " corporations ., de chirurgie den­ taire, pharmacie, droit, écoles de commerce; étudiants se préparant à des professions libérales).

3.

La FNEF oppose point par point à l'UNEF une ligne syndicale fondée sur une conception de l'étudiant comme futur cadre.

Sur le plan organisationnel, elle conteste la centralisation.

Contre la revendication de l'UNEF d'un présalaire étudiant, la FNEF approuve le système des bourses.

Elle fonde ses activités sur le « respect des prin­ cipes fondamentaux de la profession à laquelle se destine l'étudiant », cherchant le dialogue avec l'Etat et les milieux professionnels (norme fondamentale de 1961).

La FNEF se fait le défenseur d'un libéralisme économique et social, telles les activités du ..

Bloc-santé », hostile à la " fonctionnarisation ., de la profession.

4.

En 1963, un an après l'indépendance de l'Algérie, la FNEF rompt avec des ori­ gines trop marquées par la guerre.

La tendance modérée affronte victorieusement les extrémistes et parvient à rétablir l'unité.

Depuis, la FNEF apparaît comme un mouve­ ment "moderniste" («technocrate., selon l'UNEF).

Ce changement s'est traduit par des rapports tendus avec la corporation de droit, qui ne fait plus partie de la Fédé­ ration en 1966.

5.

Sur le plan syndical, la FNEF reprend les conceptions de 1961 et les précise face au Plan Fauchet.

Elle conteste la catégorisation sociale des étudiants faite par le gouvernement qui, à ses yeux, défavoriserait les fils de cadres.

Elle revendique un certain pragmatisme dans l'aHribution des "prestations d'études" (bourses et allo­ cations).

Elle organise ses premières manifestations en 1967 contre la suppression des aides Indirectes.

Envers le Plan Fauchet, la FNEF affiche son scepticisme et se propose de meUre sur pied des commissions préparatoires d'étude sur la réforme de l'Université en collaboration avec les universitaires, les milieux professionnels et communaux.

Soucieuse de la décentralisation de l'Université, elle se préoccupe aussi d'une plus grande intégration entre études, recherche et profession. 2 / 2. »