Fischer Von Erlach1656-1723Durant trente-trois années (1689-1723), puissamment protégé par les Habsburg, comblé decommandes par de nombreux mécènes (autrichiens, tchèques et hongrois) admiréd'intellectuels de la taille de Leibnitz, J.
Publié le 22/05/2020
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Fischer Von Erlach
1656-1723
Durant trente-trois années (1689-1723), puissamment protégé par les Habsburg, comblé de
commandes par de nombreux mécènes (autrichiens, tchèques et hongrois) admiré
d'intellectuels de la taille de Leibnitz, J.-B.
Fischer a eu la chance d'être glorifié de son vivant.
Sa renommée posthume se prolongea à travers les succès de son fils, Joseph-Emmanuel,
continuateur de son œ uvre.
Mais, sous l'influence du courant néo-classique interprété d'une
façon étroite, Jean-Bernard a postérieurement subi les critiques des admirateurs de
l'académisme italien d'avant 1550.
Ce n'est que vers la fin du XIXe siècle que débuta la
réhabilitation du grand architecte.
En 1956 parut enfin une monographie due à Hans
Sedlmayr, qui nous révèle dix fois plus de dessins et deux fois plus de constructions de
Jean-Bernard qu'on n'en comptait autrefois.
Le problème “ Fischer ” en acquiert les traits
d'une haute actualité.
Issu d'une famille de provenance probablement néerlandaise et établie en Autriche (à Graz),
Jean-Bernard a eu les avantages d'une formation exceptionnelle.
Son père, un sculpteur,
l'envoya dès l'âge de 14 ans en Italie, où il séjourna seize années.
A Rome, où il résida le plus
souvent, il eut la chance d'entrer en contact avec une élite incomparable entourant Bernin
(qu'il préférait à Borromini) et illustrée par des érudits aussi éminents que G.-P.
Belori et le
P.A.
Kircher, qui ont élargi les horizons de leurs contemporains en éveillant par leurs études
et leurs collections un vif intérêt pour les civilisations les moins connues, celles de l'Egypte et
du Proche-Orient, du monde païen, israélien, persan ou turc, voire de la Chine.
C'est dès ces
années-là que Fischer commença à accumuler des dessins pour sa propre documentation
artistique.
Après son retour en Autriche (1687), il continua toute sa vie cette occupation qui
n'était point son “ violon d'Ingres ”, mais formait la base historique comparative, le stimulus
aigu de ses propres inventions.
A partir de 1706, il prépara l'édition d'un énorme volume à
gravures présentant ses dessins et intitulé Entwurf Einer Historischen Architectur. Fischer a eu
ainsi le mérite d'être l'auteur de la toute première histoire générale de l'architecture racontée
par l'image.
L'essai n'a pu paraître qu'en 1725.
Il y a ajouté une quantité de ses propres
inventions, des projets réalisés ou non, de ravissantes maisons de plaisance à jardins, des
palais de ville et des églises ; y compris la Karlskirche de Vienne, son chef-d' œ uvre.
C'était une fondation de l'empereur en l'honneur de saint Charles Borromée, commencée en
1716, achevée après la mort de Fischer par son fils.
Fischer s'affranchit dans cette construction
du style un peu foisonnant de son “ baroque ” d'ailleurs toujours modéré.
En cherchant à mieux comprendre ce chef-d' œ uvre par l'étude simultanée de l'Essai, on
saisira la signification exceptionnelle de ce monument grandiose.
Fischer avait de longue date
rêvé d'ériger sa propre synthèse, du classique et du baroque apaisé de tout ce qu'il croyait
éternellement valable dans toute l'architecture mondiale.
On s'en rend compte devant les
gravures des monuments grecs et romains associées à des reconstructions archéologiques et à
des fictions révélant ses propres idées incarnées plus tard dans la Karlskirche.
Ses projets
d'architecture civile à l'usage des contemporains dévoilent nettement sa tendance à tirer.
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