Filippo Brunelleschi1377-1446Quand L.
Publié le 22/05/2020
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Filippo Brunelleschi
1377-1446
Quand L.-B.Alberti décrit, dans le “ De Re aedificatoria ”,l'architecte idéal : celui qui, ayant
médité sur les raisons mathématiques de l'univers, opère des merveilles dans l'intérêt de la
communauté humaine, c'est le portrait de Brunelleschi qu'il trace, et à bon escient.
Il était son
admirateur et son ami ; il lui avait même dédié quelques années plus tôt le texte italien de son
“Traité de la Peinture ”. C'est, en effet, par l' œ uvre de Brunelleschi que s'ouvre cette grande
période de renouvellement de la culture — artistique, en particulier — qu'on appelle la
Renaissance.
Un biographe ancien attribue déjà à l'architecture de Brunelleschi non seulement
le renouveau des techniques et des formes de l'architecture religieuse et civile, mais encore la
vision nouvelle de l'espace.
Et, pourtant, Brunelleschi n'a pas été un artiste aux activités
multiples : il n'a été qu'un architecte mais, dans ses constructions, il a réalisé cette nouvelle
conception de l'espace qu'on a nommée “ la perspective ” et qui a dominé, comme une loi
absolue de la vision et de la représentation, pendant quatre siècles au moins, le
développement des styles figuratifs.
La perspective n'est ni une loi scientifique ni une
construction positive, objective de l'espace.
C'est le principe constructif de l'architecture de
Brunelleschi appliqué au problème de la vision.
Il faut donc rechercher comment ce principe
s'est déterminé.
Né en 1377, Brunelleschi a commencé par être orfèvre et sculpteur.
Sa position, nettement
polémique à l'égard de la tradition gothique, se manifeste dès 1402 lorsqu'il triomphe, avec
Lorenzo Ghiberti, au concours pour les portes de bronze du Baptistère de Florence.
Les deux
reliefs du Sacrifice d'Isaac sont le premier témoignage d'une polémique qui se prolongera
durant nombre d'années.
Ce n'est pas la polémique d'un conservateur et d'un révolutionnaire.
Lui aussi, Ghiberti est un homme des temps nouveaux, un humaniste, convaincu que l'art
doit retrouver, après des siècles de décadence, la “ perfection ” formelle de l'antiquité.
Mais,
pour lui, le grand renouveau a déjà commencé un siècle plus tôt, quand Giotto s'est
délibérément détaché du formalisme “ grec ”, c'est-à-dire byzantin, et qu'il a retrouvé, en art,
le sens du drame vivant, “ l'humanitas ” latine.
Il n'y a donc, pour lui, aucune raison de
s'écarter de la tradition : il faut simplement l'enrichir et la développer.
Au contraire, la
position de Brunelleschi est radicale : pour lui, la tradition n'est pas l'histoire : il se refuse à
hériter du savoir élaboré de l'antiquité ; il veut remonter, de façon critique, aux sources.
Entre
l'ancien et le moderne, il n'existe pas de continuité dans le temps : ce qui doit exister, c'est une
corrélation logique, une relation de cause à effet.
A Rome, Brunelleschi n'étudie pas les belles
formes des monuments antiques, mais leur structure interne, les “ proportions musicales ”,
déterminant la distribution des parties et les rapports métriques entre “ ossature et
membres ”, entre éléments portants et éléments portés.
Son but, toutefois, n'est pas un renouvellement abstrait du style architectural.
A l'origine du
renouveau artistique du XVe siècle, il y a le problème, essentiellement florentin, de la
construction de la coupole de la Cathédrale.
Plus d'un siècle auparavant, Arnolfo di Cambio
avait jeté les fondations de la nouvelle église.
En 1418, lorsqu'on décida de terminer enfin la
construction, on s'aperçut que l'ampleur du tambour ne permettait pas d'édifier la coupole en.
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