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Figaro aime à rappeler que peu de maîtres possèdent les qualités qu'ilsexigent de leurs valets. Pensez-vous que cette affirmation correspondeà la situation dans la comédie du 18e siècle que vous avez étudiée ?

Publié le 15/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Figaro aime à rappeler que peu de maîtres possèdent les qualités qu'ilsexigent de leurs valets. Pensez-vous que cette affirmation correspondeà la situation dans la comédie du 18e siècle que vous avez étudiée ? Ce document contient 1919 mots soit 4 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.

« IntroductionLa comédie classique accorde un rôle important aux valets.

Personne, au XVIIe siècle, n'a oublié le Scapin deMolière, et les serviteurs qui traversent les pièces comiques sont des domestiques très dévoués et actifs.

Figaro irajusqu'à dire que peu de maîtres seraient capables d'être valets parce qu'ils sont souvent loin de posséder lesqualités ils exigent de ceux qui les servent.

Qu'attend-on en fait d'un valet ? Peut-on retrouver les caractéristiquesque l'on entend découvrir chez lui dans le comportement de son maître ? Qui, des deux, semble moralementsupérieur à l'autre ? Après avoir rappelé quelles sont les qualités effectivement souhaitées pour un domestique, nousmontrerons que dans Les Fausses Confidences de Marivaux, le maître semble bien, en effet, en posséder quelques-unes.

Nous finirons en nous interrogeant sur la valeur respective des deux personnages, et en nous demandant qui,de Dorante ou de Dubois (qui, bien qu'au service d'Araminte a choisi d'aider son ancien maître ruiné), a fait preuvede plus de qualités.

I.

1.

Dans les comédies du xviiie siècle, les maîtres exigent tous des qualités précises de leurs serviteurs.

Lesemplois sont fixés par la convention théâtrale, leurs rôles et attributs également.

Tout valet doit faire preuve desoumission, de respect pour son maître.

Dubois, bien que recevant son salaire d'Araminte, se met rapidement auservice du jeune Dorante qui devient, pour l'occasion, son maître durant l'intrigue.

Si le serviteur demeure fidèle àAraminte, qu'il ne veut pas duper, s'il aide Dorante, c'est à la fois parce qu'il respectait ce précédent maître etparce qu'il est persuadé que ce mariage apportera aussi le bonheur à la jeune femme.

Il ne trahit personne, ilintervient pour assurer une existence heureuse à deux maîtres peu favorisés par le destin.

Araminte est riche, maisveuve et condamnée à faire un mariage d'intérêt.

Dorante, ruiné, n'a aucun espoir de convoler avec la jeune femme.Dubois, par respect et attachement, leur permettra d'échapper au sort que la société leur réservait.

Tous deuxattendent une fidélité absolue du serviteur, exigent un langage adapté, une franchise de tous les instants ; chacund'eux, en effet, lui demande de ne rien cacher de ce qu'il a entendu ou vu en compagnie de l'autre.

Chacun espèrequ'il lui dévoilera la personnalité de l'être aimé tout en cachant celle de celui qu'il sert.2.

En fait, la qualité principale attendue du valet est l'honnêteté dans tous les domaines.

La comédie du siècle desLumières met particulièrement en valeur la probité morale.

Quel que soit le maître, il exige une moralité, une loyautésans faille.

Dorante veut tout savoir des menées de Dubois, Araminte veut qu'il lui confie les motifs de la « folie » dujeune homme.

Le maître peut accepter le mensonge de son valet, pourvu qu'il le serve.

Dorante obtient ce qu'ilcherche grâce aux fausses confidences de Dubois, et, notamment, à la lettre fabriquée qui finit par assurer letriomphe de l'amour.

L'honnêteté de Dubois est assez particulière, on le voit.

Elle consiste à justifier tous ses actespar une volonté supérieure : faire le bonheur de deux êtres qui, inconsciemment, désirent être réunis.

Sa probitéconsiste alors à révéler à chacun ce qui peut le conduire à se dévoiler également quelque peu.3.

Enfin, le valet doit faire preuve de dynamisme et d'intelligence.

Intrinsèquement liées à sa fonction dramaturgiquede meneur de jeu dans les pièces comiques, ces qualités sont attendues par les maîtres.

C'est à Dubois de trouverles expédients — fausses confidences, objet fabriqué — pour permettre à Dorante d'obtenir la main d'Araminte.Dorante, démoralisé par la certitude de ne pouvoir prétendre à un mariage si financièrement disproportionné, s'enremet totalement aux ruses du domestique.

Celui-ci, sûr de lui, de ses capacités, de sa connaissance sans failles del'âme humaine, affirme ses aptitudes d'organisateur, de metteur en scène.

Inventif, il écarte tous les obstacles, lesfiancés initialement prévus pour les deux jeunes gens par leur entourage perdent toute importance, rien ne semblepouvoir le faire échouer. Transition Le valet doit donc toujours être pétri de qualités, ne jamais faillir.

Les maîtres, quant à eux, sont-ils doués desmêmes capacités ? II.

1.

Si le maître, dans les comédies du XVIIIe siècle, est honnête, ce n'est pas de la même manière que son valet.En effet, moins soumis à la pression sociale, il lui est moins nécessaire de faire ses preuves.

Dorante n'a pas àmontrer d'autre probité que celle qu'il affiche, il reconnaît sans cesse son peu de fortune, l'impossibilité sociale etfinancière du mariage qu'il souhaite.

Si le spectateur pouvait se demander si, pour un jeune noble ruiné, une telleunion ne serait, finalement, pas aussi sincèrement nouée qu'il n'y paraît, la profondeur de son amour, sa parfaiteconscience de la situation et l'honnêteté dont il fait sans cesse preuve face à Araminte, suffisent à assurer cettequalité à son personnage.

De plus, Dubois lui sert de révélateur.

Chaque fois qu'il se confie à lui, il parle d'amour, desentiments ; s'il demande au valet d'intervenir, c'est pour donner une chance à son attachement.

Sa probités'accommode alors de quelques entorses : il accepte le double jeu qu'il fait ainsi mener à Dubois, ses manoeuvres.Mais il s'agit d'entreprises légitimées par une bonne cause.2.

Outre cette probité un peu élastique, il fait souvent preuve de dédain à l'égard d'autrui.

Bien que ruiné, devenuintendant lui-même, il a gardé le souvenir de sa richesse passée.

Il n'accepte cette fonction que par amour.

Il nejustifie sa relative déchéance sociale que par un attachement profond.

Il conserve à l'égard des domestiques, deshumbles, une certaine distance.

Bien que totalement soumis aux stratagèmes de Dubois, il ne le traite jamais en ami,mais toujours en serviteur que l'on récompensera.3.

Il est également intelligent mais peu inventif.

Pour tenter de séduire Araminte, il n'a imaginé qu'un seul moyen, sefaire embaucher à son service.

Cet emploi, s'il ne tente rien d'autre, n'a que peu de chance de lui permettre d'enêtre aimé.

C'est Dubois qui échafaude tous les plans, c'est lui qui parle directement à Araminte, qui met en scèneson ancien maître, le met en valeur.

C'est lui qui guide pas à pas le jeune homme, a recours aux fausses. »

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