Fiches de révision philosophie
Publié le 15/04/2024
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Fiches de révision
I.
Comment sont organisées ces fiches
1.
Définition(s) : ces définitions sont consensuelles et peuvent être utilisées dans une intro
de dissertation.
2.
Analyse conceptuelle : quelques remarques sur le sens et l’utilisation du concept
3.
Problème(s) : quelques grandes interrogations philosophiques liées au concept, avec les
alternatives possibles
4.
Thèses importantes :
- Pour chaque notion, vous aurez au moins trois thèses importantes
- Pour chacune de ces thèses, vous aurez souvent une thèse complémentaire qui
constitue SOIT une critique possible, SOIT un prolongement possible
- Pour chacune des thèses (importante ou complémentaire), vous trouverez
l’ensemble des notions impliquées (ex : « la technique, la raison »).
Évidemment,
si vous êtes sur la fiche de la vérité, nul besoin de préciser que toutes les thèses
exposées concernent la notion de vérité.
II.
Comment réviser vos fiches
Du plus important au moins important :
1.
Apprenez par cœur vos définitions, ou au moins sachez retrouver des définitions
correctes
2.
Comprenez les détails apportés par l’analyse conceptuelle, sans nécessairement
les apprendre par cœur
3.
Réfléchissez aux questions posées dans les problèmes et aux alternatives
précisées.
Il est important de réfléchir régulièrement par vous-même pour bien
intégrer vos apprentissages.
4.
Apprenez les trois thèses principales :
a.
Retenez l’énoncé général de la thèse (en gras)
b.
Essayer de comprendre suffisamment bien les détails pour pouvoir les
restituer globalement
c.
Faites le lien avec les notions impliquées
5.
SI POSSIBLE, apprenez les thèses complémentaires :
a.
Essayer de retenir l’idée générale, suffisamment pour pouvoir la restituer
et la défendre
b.
Faites le lien avec les notions impliquées
L’art
Définitions :
- Au sens large (sens étymologique), l’art désigne la capacité qu’à l’homme d’agir d’après certains savoir-faire.
- Au sens strict (sens courant), l’art désigne l’activité humaine qui consiste à produire des œuvres destinées à être
contemplées.
Analyse conceptuelle :
- Le sens large s’identifie à la notion de technique, mais le sens strict tend à s’y opposer.
En effet, l’activité artistique
suppose certes certaines techniques, mais ne saurait s’y réduire ; bien plus, on peut dire que l’artiste se définit par ce
qu’il a de plus qu’un simple technicien (de l’inventivité, de la créativité, du génie).
- Pour nourrir votre réflexion, n’oubliez jamais de penser la question en fonction des trois pôles de l’art : l’œuvre
d’art, le spectateur, l’artiste.
Problème(s) :
- L’artiste n’est-il qu’un technicien ? L’artiste génial se définit-il par le fait qu’il applique les règles à la perfection OU
BIEN doit-il se définir par un pouvoir inné et mystérieux de création, qui lui permettrait de transcender toutes les
règles données ?
- L’expérience du beau est-elle subjective ? Est-elle déterminée par certaines propriétés formelles de l’œuvre (la
symétrie, les proportions) OU BIEN dépend-elle exclusivement des caractéristiques du spectateur ?
Thèses importantes :
(1) Platon : L’art est l’imitation d’une imitation
- La réalité véritable, c’est l’idée intelligible.
- Les choses concrètes ne sont que des imitations d’une idée
- L’œuvre d’art est une imitation des choses concrètes.
Par conséquent, l’œuvre d’art est éloignée de la réalité par deux degrés.
Cet éloignement lui donne sa
puissance de fascination, mais aussi sa dangerosité (elle peut influencer les représentations populaires).
Deux
conséquences :
- L’œuvre d’art est d’autant plus puissante qu’elle arrive à se faire passer pour la réalité
(→ importance de la maîtrise technique pour l’imitation)
- Politiquement, l’État doit bannir les artistes de la cité !
La nature, l’État, la technique, la vérité
Critique : Hegel : L’essence de l’art ne tient pas dans une reproduction du réel, puisque rien ne servirait
d’avoir une reproduction si nous avons déjà l’original.
Elle tient plutôt dans une objectivation de notre
vie intérieure dans l’élément de l’apparence sensible, qui nous permet de prendre conscience de nousmême.
La conscience, le travail, l’inconscient
(2) Kant : L’artiste est défini par son génie, c’est-à-dire par une disposition innée et naturelle par laquelle il
peut inventer de nouvelles règles
La différence entre l’art et la technique, c’est qu’un technicien peut tout à fait expliquer à un autre comment
il a procédé pour produire son objet.
L’artisanat, par exemple, n’est rien d’autre qu’un ensemble de recette.
L’artiste, par contre, ne peut pas produire des recettes pour créer des œuvres d’art.
Il est incapable lui-même
d’expliquer comment il s’y prend pour créer : c’est parce que son pouvoir créateur dépend d’un talent inné et
mystérieux, qui lui a été donné à la naissance et qu’il ne contrôle pas.
L’inconscient, la nature, la raison, la technique
Critique : Nietzsche : Le génie n’est qu’un long travail incorporé ; nous croyons au génie inné parce que
cette croyance nous est utile, mais cela ne signifie pas qu’elle soit vraie
L’inconscient, la technique, le travail
(3) Freud : L’activité créatrice de l’artiste est un moyen pour lui de sublimer ses pulsions
La sublimation désigne le processus psychique au cours duquel les frustrations et les désirs irréalisables du
sujet vont prendre une nouvelle forme, méconnaissable ; le sujet va réinvestir dans des projets de création
l’énergie liée à ses pulsions sexuelles.
Pour Freud, même si la création littéraire, artistique et intellectuelle
n'ont apparemment aucun rapport avec la sexualité, c’est bien de là qu’ils tirent leur force.
La sublimation est
une alternative à la névrose.
Le bonheur, le travail, l’inconscient
Le bonheur
Définitions :
Le bonheur est un état stable et durable de satisfaction profonde.
Analyse conceptuelle :
- Le bonheur se distingue du plaisir et de la joie.
Le plaisir et la joie sont des sentiments, ils sont éphémères, alors que
l’idée de bonheur implique un temps long.
- Attention : le bonheur, c’est le fait d’être heureux.
Ce sont des synonymes !
Problème(s) :
- Le bonheur est-il le fait du hasard ? Le bonheur se fonde-t-il sur les événements heureux de notre vie, qui comme
tous les événements sont nécessairement imprévisibles, OU BIEN repose-t-il plutôt sur la façon dont nous
interprétons tout ce qui nous arrive ?
- Le bonheur est-il le but ultime de la vie ? Faut-il toujours essayer de satisfaire nos désirs OU BIEN existe-t-il des
exigences politiques et morales qui doivent prévaloir sur nos envies ?
- Est-ce à l’État de faire notre bonheur ? Le bonheur dépend-il de nos conditions matérielles de vie, et donc de
l’organisation de la société dans laquelle nous vivons OU BIEN est-il toujours une affaire exclusivement personnelle,
voire spirituelle ?
Thèses importantes :
(1) Calliclès (personnage du dialogue Gorgias de Platon) : La vie heureuse est la vie déréglée
Être heureux, c’est satisfaire tous ses désirs ; le bonheur et la liberté s’identifient.
Mais il s’agit d’un idéal
exigeant, et par conséquent seul un petit nombre d’hommes est en capacité de trouver le bonheur : l’élite (les
plus brillants ou les mieux nés).
Pour être heureux, il faut avant tout se libérer du poids de la morale et de la justice : ce sont des artifices créés
par les faibles pour se protéger des efforts.
La nature exige de nous que nous donnions libre cours à nos
passions.
La justice, la liberté, la nature
Critique : Platon: Un tel homme ressemblerait au tonneau percé des danaïdes : il tenterait sans cesse de
se remplir, en vain.
En fait, pour être heureux il importe plutôt de travailler sur soi pour réussir à se
satisfaire de ce qu’on a.
La raison
(2) Epicure: La recherche du bonheur implique la recherche de la sagesse : c’est le bon usage de notre raison
qui nous rend heureux
Pour être heureux il faut sélectionner nos désirs, et donc refuser les désirs trompeurs qui ne produisent que de
la souffrance.
Certes tout plaisir est un bien en soi, mais tout plaisir ne doit pas forcément être recherché,
parce qu’il peut avoir des conséquences nocives.
Par conséquent, le bonheur suppose l’exercice vigilant de
notre raison , pour toujours comparer les avantages et les inconvénients à long terme de nos désirs.
En
dernière analyse, la vie heureuse est une vie frugale et sereine ; il faut savoir tant que possible se contenter de
ce qui est naturel et nécessaire.
La raison, la nature
Critique : Rousseau : « Malheur à celui qui n’a rien à désirer ! » Le désir est important en lui-même,
c’est lui qui donne du sens et de la valeur à nos vies.
(3) Pascal: Nous cherchons par tous les moyens des divertissements, pour ne pas penser à notre condition
misérable
La misère de la condition de l’homme, c’est sa finitude : le fait d’être un atome éphémère et insignifiant au
milieu d’un univers infini et vide.
Cette vérité cruelle, nous voulons l’oublier par tous les moyens : pour ne
pas penser à notre sort nous nous saoulons de divertissements : la guerre, le jeu, l’amour, le travail… Pour
Pascal le divertissement a en fait un statut ambivalent : c’est certes lui qui nous permet de supporter notre
malheur, mais en même temps il nous détourne de Dieu, en lequel nous pourrions trouver le salut et la
promesse d’un bonheur éternel.
La....
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