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Fiche philo: le langage (Bergson, Merleau-Ponty, Hegel, Austin, Bourdieu)

Publié le 29/05/2024

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« Le langage Introduction L’homme transforme la nature par le travail et la technique (confrontation à la nature) Les hommes échangent entre eux des signes, par la parole (là, on se situe d’entrée de jeu dans le domaine de la culture) Dans les deux cas, le rapport nature/culture est engagé : En transformant la nature par le travail, l’homme se transforme lui-même, se construit, se cultive Pour échanger avec autrui, pour parler, l’homme met en scène son corps, avec ses possibilités naturelles. Enfin, l’art est sans doute à la fois un travail et un langage, et plus encore … Ce qui est d’abord manifeste, visible, indiscutable, c’est que l’homme parle.

Le langage est la condition radicale de possibilité de tout échange entre les hommes.

Donc, à l'origine de l'humain, le langage, l'aptitude à parler, … "Au commencement était le Verbe …" (Évangile de St Jean) Trois niveaux sont à distinguer de manière inséparable: Niveau universel : le langage Le langage désigne la fonction d'expression verbale de la pensée, soit intérieure, soit extérieure. Le langage désigne tout système de signes pouvant servir de moyen de communication. L'usage du mot "langage" confond le plus souvent des sens relativement distincts : ➢ Au sens large, le "langage" signifie tout système ou ensemble de signes permettant l'expression ou la communication.

C'est en ce sens que l'on peut parler du "langage informatique" ou du "langage animal" qui utilisent tous deux des signes afin d'obtenir des résultats donnés. ➢ Il faut cependant distinguer de cet usage le langage conçu comme institution universelle propre à l'humanité. Avant d'en venir à distinguer ces deux usages, notons qu'ils se définissent tous deux par l'usage de signes. Un signe désigne un élément matériel (qui peut être phonique, gestuel, graphique…) qui se rapporte à autre chose que lui-même, qui représente ou remplace autre chose.

Le signe possède donc un caractère relationnel : on ne peut être signe tout seul, mais seulement si l'on tend vers quelque chose que l'on vise à évoquer.

En ce sens, le signe peut être naturel dès lorsqu'il y a entre deux éléments un lien de causalité (la fumée est signe du feu) ou conventionnel.

Le lien entre le signe et ce à quoi il se réfère n'est alors plus un lien causal naturel mais un lien conventionnellement établi : (le mot "feu" est signe d'un objet, d'un référent).

Dans ce cas, il s’agit d’un symbole. 1 Symbole : Signe qui se réfère à l’objet qu’il dénote en vertu d’une loi conventionnelle.

(Ainsi la plupart des mots de la langue sont-ils des symboles en ce sens qu’aucune relation de ressemblance ou de causalité ne les unit à leur référent. Niveau particulier : la langue La langue désigne un système donné d'expression verbale de la pensée comportant une grammaire, un vocabulaire, une grammaire définis, relativement fixes, constituant une institution sociale durable qui s'impose aux habitants d'un pays et demeure presque complètement indépendante de leur volonté individuelle. Niveau singulier: la parole La parole désigne l'acte individuel par lequel s'exerce la fonction langagière.

La parole est un mouvement dynamique du sujet qui est à la fois ouverture, écoute et traduction orale et déploiement d'un sens. I. Le fait du langage et la fonction symbolique ➢ L’homme est un être de parole : Parler est d’abord un fait.

Naître, venir au monde, c’est venir au monde physique, mais c’est aussi être immergé dans un monde de paroles, un monde de significations humaines. Parler, c’est le fait d’associer aux multiples choses du monde des mots qui permettent de saisir ces choses, mais selon une autre modalité que la modalité physique.

C’est une saisie intellectuelle des choses, une saisie spécifiquement humaine, qui n’implique par la présence de la chose. Nommer une chose, c’est manifester qu’on est conscient du rapport qu’on entretient avec elle. ➢ Le langage représente la réalité : fonction représentative Parler, c’est représenter la réalité, c’est la rendre présente sous une modalité autre, celle de l’esprit, notamment quand elle est absente (le témoin qui raconte un événement que l’interlocuteur n’a pas vécu).

C’est aussi rendre présent, attentif à quelque chose qui ne se voit pas spontanément.

Le langage permet de sortir de l’opacité du monde, voire de son ambiguïté, de la confusion du monde qui se présente concrètement à moi.

Dès que je parle, je distingue, j’analyse, je sépare, pour mettre en évidence des liens, pour mieux relier. Si la parole rend présent, ce n’est pas seulement parce que l’objet est absent, c’est aussi parce que le sujet est absent à l’objet.

Parler c’est donc aussi rendre manifeste ce qui resterait alors inaperçu, dans l’ombre.

La représentation mobilise l’attention du sujet distrait pour le rendre présent à la chose.

Elle sauve le présent de l’inattention.

Elle est invitation à se rendre présent à la réalité. 2 La parole travaille donc dans les deux sens : elle rend présent le sujet à l’objet et l’objet au sujet.

Elle “présentifie” l’absent mais aussi le présent.

Dans tous les cas, la parole véritable donne à voir ce qui sans elle ne serait pas vu immédiatement.

Il y a donc un lien entre la parole et la présence. ➢ La fonction symbolique du langage : l’homme est capable de symboliser le monde, c’est-à-dire d’associer à l’idée de la chose, au concept, une réalité corporelle, une vibration sonore, le mot.

Le pouvoir symbolique des mots est qu’à un mot, on associe une infinité d’objets, mais une idée universelle. « chien » chacun pense à un chien différent, mas aussi à n’importe quel chien (idée universelle).

Chaque mot a un pouvoir symbolique (rouge, aimer, chien qui fait que quand je l’entends même en absence de rouge ou de chien, ce mot entretient tout ce qui peut être rouge ou tous les chiens possibles) .

Le pouvoir symbolique des mots est qu’à un mot, on associe une infinité d’objets, mais une idée universelle « chien ».

Chacun pense à un chien différent mais aussi à n’importe quel chien (idée universelle). L’homme est capable de symboliser le monde, c’est-à-dire d’associer à l’idée de la chose, au concept, une réalité corporelle, une vibration sonore, le mot.

Le mot est un signe. ➢ Qu'est-ce qu'un signe linguistique ? Nous devons à Ferdinand de Saussure et à son Cours de Linguistique Générale d'avoir fourni une description précise et opératoire du signe linguistique. Le signe linguistique est une entité a deux faces qui unit non une chose et un nom, mais un concept, la pensée (le signifié) et une image acoustique (le signifiant).

Un signe, c’est l’unité d’un signifiant et d’un signifié.

Cette capacité s’appelle la fonction symbolique, qui n’appartient qu’à l’homme. Saussure parle d'image acoustique et non de son car nous pouvons nous parler silencieusement à nous-mêmes.

Le signe linguistique a pour caractéristique fondamentale d'être arbitraire : aucun rapport sinon conventionnel ne lie l'idée de sœur et l'image acoustique qui lui sert de signifiant.

Cet arbitraire explique les variations des différentes langues : le même signifié ne correspond pas au même signifiant en anglais et en français. Cela ne signifie pas que le choix du signifiant dépend de la volonté de celui qui parle : il n'est pas au pouvoir d'un individu de changer un signe une fois établi dans une langue.

Cela signifie qu'il est immotivé.

La signification désigne alors la relation qui unit le signifié au signifiant. La langue se définit lors comme un système de signes, c'est à dire comme un ensemble d'éléments entretenant des relations telles qu'ils ne peuvent être compris isolément.

La langue et donc un système de relations internes, chaque signe se définissant par opposition ou par distinction d'avec les autres signes. 3 II. Parler est-il le propre de l’homme ? Problème de la communication animale Force est d'admettre que l'usage des signes n'est pas propre à l'homme : certains animaux communiquent bien à partir de signes différenciés (cf.

la danse des abeilles), parfois même organisés selon une proto grammaire (les mones de Campbell communiquent entre elles à l'aide d'un répertoire de cris variés qu'elles combinent en séquences vocales, un peu comme l'homme forme des phrases à partir de mots.

Certains oiseaux également). La fonction symbolique n’appartient-elle qu’à l’homme ? Les animaux ne sont-ils pas capables de vivre et de s’organiser en des sociétés parfois très élaborées ? Il semble clair que l’animal est capable de communiquer des informations à ses congénères. L’animal est-il pour autant capable d’échanger des paroles ? ➢ Les signaux conditionnels Nous savons que les animaux, surtout les mammifères et les oiseaux expriment leurs besoins et leurs émotions par des cris.

Les chimpanzés émettent une trentaine de sons différenciés : cris de faim, d’alarme, d’inquiétude ou d’appel.

C’est donc un “langage” inné, naturel, identiques pour tous les individus d’une même espèce. La plupart des signes utilisés par les animaux consistent dans l'émission d'un signal, c'est à dire d'un signe qui attend en réponse un comportement, et non une réponse linguistique libre.

L'usage des signaux n'est pas propre à la communication animale et on la retrouve également dans la signalisation urbaine ou dans les.... »

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