FICHE DE SYNTHESE SUR « LE PHILEBE » Dialogue « Sur le plaisir » - genre éthique – Platon
Publié le 15/05/2020
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FICHE DE SYNTHESE SUR « LE PHILEBE »
Dialogue « Sur le plaisir » - genre éthique – Platon –
[ Par Mathieu Germaine ([email protected])]
Domaines philosophiques concernés : MORALE - SCIENCE
Introduction :
Le début du Philèbe est en fait une conversation qui vient de finir entre Socrate et Philèbe, durant laquelle ils ont fait s'affronter leurs idées respectives sur ce qui doit être le but de la vie humaine, sur le souverain bien.Philèbe a soutenu qu'il consiste dans le plaisir, Socrate, dans la sagesse et l'intelligence.
Comme Philèbe est buté àson idée, Socrate s'adresse à Protarque, ami de Philèbe, moins entêté que lui, pour continuer la discussion.
Socrateet Protarque conviennent de ne pas l'abandonner avant d'avoir reconnu si c'est le plaisir ou la sagesse qui est la finque nous devons nous proposer, ou si c'est dans un autre genre de vie qu'il faut chercher le vrai bien de l'homme.
La méthode à suivre : (synthèse réalisée d'après l'introduction de mon édition)
Pour en juger, il faut au préalable étudier la nature du plaisir et la nature de la science et de la sagesse.Tout en étant un, le plaisir est multiple, c'est-à-dire qu'il comprend plusieurs espèces, et il en est de même de lascience.
Les éristiques, il est vrai, nient que ce qui est un puisse être multiple ; mais leurs arguties ne méritent pasqu'on s'y arrête.
Toutes les choses qui existent sont issues de l'un et du multiple, et la nature a uni en elles le fini etl'infini.
Il y a dans chacune une idée qu'il faut chercher d'abord : c'est le genre ( τδ έυ ), contenues dans le genre pour dénombrer les espèces ( πολλά ) pou r arriver enfin aux individus qui sont une infinité (άπειρα ).
C'est ainsi que la voix, qui est une, comprend plusieurs espèces de sons, le grave, l'aigu, le moyen, et que ceux-ci à leur tour sedécomposent en un grand nombre d'éléments.
Cette manière de procéder est ce que nous appelons aujourd'hui laméthode analytique.
Si, inversement, on remonte des individus à l'idée, c'est la synthèse.
Dans la synthèse, commedans l'analyse, il faut que les énumérations soient complètes, si l'on ne veut pas s'exposer à de graves erreurs.
Cen'est pas la première fois que Platon explique sa méthode.
Il en avait déjà maintes fois exposé les principes, parexemple dans La République (454 a sqq.
et 534 b sqq.), mais surtout dans Le Phèdre (265 d-e), et dans Le Parménide (129 b sqq.) dans Le Sophiste (253 d-e) et dans Le Politique (262 b et 285 a).
En particulier, les célèbres dichotomies du Sophiste et du Politique nous font voir avec quelle minutie on appliquait à l'école de Platon les principes relatifs à l'analyse des espèces.
Les trois caractères du souverain bien :
C'est suivant cette méthode qu'il faut chercher si le plaisir et la sagesse comportent des espèces, quel enest le nombre, quelle en est la nature.
Mais Protarque ayant déclaré qu'une telle analyse est au-dessus de sesforces, Socrate confesse qu'elle n'est pas nécessaire, s'il est vrai, comme il l'a entendu dire, que le souverain bienne réside ni dans le plaisir ni dans la sagesse, mais dans « un autre genre de vie ».
En ce cas, le plaisir ne pourrait plus prétendre à la première place, et il n'y aurait plus besoin de le diviser en espèces.
Ainsi, après avoir expliqué tout au long sa méthode, Platon renonce aussitôt à l'appliquer.
Il y a de quois'en étonner, d'autant plus qu'il la reprendra plus loin et en fera la stricte application au plaisir et à la science.
Il aoublié de nous dire que cette application n'était que différée.
C'est une négligence qui peut à peine s'excuser par laliberté d'allure de la conversation.
Si nous renonçons à analyser, du moins pour le moment, les différentes espèces du plaisir et de la science,entendons-nous, dit Socrate, sur les trois points suivants.
Le bien, en lui-même, doit être parfait, se suffire à lui-même et être désirable pour tout le monde (caractéristique universelle immanente).
On peut s'étonner que Platon secontente d'affirmer, sans autres preuves, que le bien doive réunir ces trois conditions.
Il a sans doute considéré quela chose était évidente par elle-même.
Aristote a fait de même, et, bien qu'il ne soit pas d'accord avec son maîtresur la nature du souverain bien, il admet, lui aussi, que le bien doit être parfait, souhaitable par lui-même, et non envue d'autre chose, et qu'il doit se suffire à lui seul ( Ethique à Nicomaque , 1, 6, § 12)..
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