Fiche de lecture sur la lettre XXV des Lettre Philosophiques de Voltaire, critiquant les Pensées de Pascal.

« Demande d'échange de corrigé de Vacca Vanessa ( [email protected] ). \Sujet déposé : Fiche de lecture sur la lettre XXV des Lettre Philosophiques de Voltaire, critiquant les Pensées de Pascal. Né en 1694 et décédé en 1778, Voltaire était un écrivain et philosophe symbole du siècle des lumières qui suivit unenseignement auprès des jésuites dans sa jeunesse.

En effet, Voltaire est célèbre par sa lutte pour la liberté et latolérance religieuse, comme le montre son Traité sur la tolérance, et notamment contre le fanatisme religieux qu'ilassimile à Pascal connut comme étant l'un de ses plus grands adversaires.

Ainsi c'est dans le but de lutter contrePascal que Voltaire ajouta une XXVème lettre à son ½uvre, les Lettres anglaises, qui deviendra Lettresphilosophiques et sera publiée en 1734.

Dans cette lettre, Voltaire critique certaines idées de Pascal en prenant descitations de ses Pensées et en donnant à la suite son propre point de vue sur le même sujet.Dès le début de la lettre, l'ambition de remettre en cause la philosophie pascalienne de Voltaire apparait et annonceainsi la ligne directrice qui conduira toutes ses remarques.

On remarque néanmoins le discours antithétique duphilosophe des lumières, oscillant entre l'éloge et le blâme de Pascal qui crée une certaine confusion quant ausentiment exact de Voltaire sur le travail de son congénère.

Enfin on peut se demander si Voltaire ne fait pas preuvede mauvaise foi dans son discours contre Pascal qu'il veut faire subjectif tandis qu'il tend à faire prendre partie aulecteur en rabaissant sans arrêt son adversaire. En premier lieu, c'est sous la forme d'un incipit épistolaire que Voltaire a choisit de nous exposé la thèse de sonanalyse des Pensées en précisant cette dernière au fil des paragraphes.En effet, l'esprit des lumières débute sa lettre par l'expression « je vous envoie les remarques critiques […]sur les Pensées de M.

Pascal ».

Dès le début, Voltaire ne cache pas son intention de critiquer Pascal.

Il assimiled'ailleurs son essai à un « combat » contre quelques idées de son antagoniste.Dans le second paragraphe le philosophe des lumières précise l'objet de son hostilité en montrant qu'il rejette lathéorie pascalienne de l'homme comme fondamentalement « méchant et malheureux ».

Il l'accuse « de montrerl'homme dans un jour odieux », de porter des « des injures au genre humain » et le qualifie de « misanthrope ».

Eneffet, ce que Voltaire dénie chez Pascal c'est le fait que ce dernier soit marqué par le jansénisme.

Cet espritchrétien est attaché à la question du péché originel du livre de la genèse qui va engendrer la condition de l'hommesur terre comme étant misérable et éternellement condamné ne pouvant trouver le bonheur que dans la grâce dedieu.

On peut remarquer une critique que fait Voltaire à Pascal sur ce sujet dans l'une de ses remarques (V), danscette dernières, Pascal qualifie l'homme dans « l'aveuglement », « la misère » et « égaré », à cela Voltaire répond enmontrant son incompréhension : « pourquoi nous faire horreur de notre être ? ».

Il est en total désaccord avec lejanséniste, il pense que l'existence de l'homme n'est pas « si malheureuse qu'on veut nous faire croire », il qualifiecela comme étant une « idée fanatique ».

Cette remarque montre bien que Voltaire refuse la notion de pêchéoriginel.Enfin, dans le troisième paragraphe de l'incipit l'esprit des lumières annonce la critique du projet de l'apologiechrétienne de Pascal en évoquant l'inutilité des « livres qu'on fait depuis peu pour prouver la religion chrétienne ».

Ilannonce ici sa critique sur l'intolérance de Pascal, selon lui, qui affirme la supériorité de la religion chrétienne sur lesautres religions dans certaines pensées comme dans cette dernière : « Qu'on examine sur cela toutes les religionsdu monde, et qu'on voie s'il y en a une autre que la chrétienne qui y satisfasse ».

Dans l'une de ses remarquesVoltaire va même jusqu'à remettre en question la crédibilité de pascal en remettant en cause sa connaissance de labible dans la remarque (XIII) : « M.

pascal avait apparemment oublié que Jésus Christ, dans le chapitre XXI de saintLuc, dit expressément […] ».Par conséquent, on peut considérer cet incipit épistolaire comme annonciateur de la critique de la théorie del'existence humaine, d'après la notion de pêché originel, de Pascal par Voltaire. Bien que Voltaire annonce ouvertement son projet de critiquer l'½uvre de Pascal, son discours antithétique, oscillantentre l'éloge et le blâme porte à confusion.En effet, Voltaire ne cesse de louer son adversaire qu'il nomme « M.

Pascal ».

Nombreuses fois dans le texte il faitillusion a son « génie » qu'il dit admirer, il loue également son « éloquence » : « je respecte le génie et l'éloquencede Pascal ».

Mais on peut se demander si l'appellation de Monsieur n'est pas seulement une fausse marque derespect de Voltaire vis-à-vis de Pascal ? Et en ce qui concerne son « génie » ainsi que son « éloquence », ne s'agitil pas ici d'ironie ? On peut en effet se poser ce genre de question parce que bien Voltaire ne tare pas d'éloge surPascal, il ne manque pas non plus de critiques à son égard.En effet on peut remarquer qu'essentiellement, le blâme Voltaire porte sur ses « idées ».

Il lui reproche d'être un «misanthrope sublime ».

Cet oxymore tend plus à montrer l'intensité dangereuse de sa misanthropie qu'à louer cettedernière.

Il va même jusqu'à qualifier certaines pensées de Pascal de « galimatias » et dire que ce dernier avait «peu de goût » en ce qui concerne la poésie.

Mais le summum est le fait que Voltaire aille jusqu'à remettre en causela publication de certaines pensées par les éditeurs : « il fallait que les éditeurs de ces pensées fussent despersonnes bien peu versées dans les belles-lettres pour imprimer une réflexion si indigne de son illustre auteur ».Dans cette antithèse le philosophe des lumières semble vouloir montrer que la seule raison pour laquelle sonadversaire est célèbre serait son manque de talent.En conséquence, lorsqu'il nous semblerait que Voltaire fait l'éloge de son antagoniste il s'agit plutôt d'une louange. »