fiche de lecture philosophie Aristote: Ce fut l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques.
Publié le 21/06/2024
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«
Philo
“Ce fut l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers penseurs aux
spéculations philosophiques.
Au début, ce furent les difficultés les plus apparentes qui les frappèrent, puis, s'avançant
ainsi peu à peu, ils cherchèrent à résoudre des problèmes plus importants, tels que les
phénomènes de la Lune, ceux du Soleil et des Étoiles, enfin la genèse de l'Univers.
Apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance (et c'est
pourquoi aimer les mythes est, en quelque manière se montrer philosophe, car le mythe
est composé de merveilleux).
Ainsi donc, si ce fut pour échapper à l'ignorance que les premiers philosophes se livrèrent
à la philosophie, il est clair qu’ils poursuivaient la science en vue de connaître et non pour
une fin utilitaire.
Ce qui s'est passé en réalité en fournit la preuve : presque tous les arts qui s’appliquent
aux nécessités, et ceux qui s’intéressent au bien-être et à l’agrément de la vie, étaient déjà
connus, quand on commença à rechercher une discipline de ce genre.
Il est donc évident que nous n'avons en vue, dans la philosophie, aucun intérêt étranger.
Mais, de même que nous appelons homme libre celui qui est à lui-même sa fin et n'est pas
la fin d’autrui, ainsi cette science est aussi la seule de toutes les sciences qui soit libre, car
seule est sa propre fin.
Aristote, Métaphysique - Livre IV
I/ a- Trouver le thème.
Le thème central du passage est l'origine de la philosophie, motivée par
l'étonnement face aux phénomènes du monde et la recherche de la
connaissance pour elle-même.
b- La thèse de l'auteur.
Dans ce texte, Aristote élabore une thèse profonde sur l'émergence de la
philosophie en soulignant l'importance de l'étonnement comme catalyseur
initial.
Il décrit l'étonnement comme une réaction face aux phénomènes
naturels inexplicables, un éveil de la curiosité et de l'interrogation devant
les mystères du monde.
Ce sentiment d'émerveillement aurait incité les
premiers penseurs à se plonger dans des spéculations philosophiques, à
chercher des réponses et à démarrer une quête de compréhension
systématique.
L'auteur avance que, dans un premier temps, les premiers philosophes ont
confronté les difficultés les plus évidentes, résolvant progressivement des
problèmes plus complexes.
Ce processus évolutif de la réflexion les a
guidés vers des questions cruciales, telles que la nature des phénomènes
célestes et même la genèse de l'univers.
Ainsi, la philosophie émerge
comme une exploration intellectuelle graduelle, propulsée par le désir de
résoudre des énigmes toujours plus profondes.
L'étonnement, selon Aristote, est également lié à la reconnaissance de
l'ignorance personnelle.
Il argumente que cette prise de conscience de
notre propre méconnaissance a été le moteur qui a incité les premiers
philosophes à embrasser la philosophie comme moyen de transcender
cette ignorance.
La philosophie devient ainsi une quête désintéressée de
connaissance pour elle-même, dénuée de motivations utilitaires externes.
L'auteur compare astucieusement l'amour des mythes à la démarche
philosophique.
Il suggère que les deux témoignent d'une propension à
s'étonner des phénomènes extraordinaires et à chercher à les comprendre.
Aimer les mythes devient ainsi, selon Aristote, une forme primitive de
philosophie, une inclination naturelle à explorer le merveilleux et à dévoiler
les secrets cachés dans les récits mythologiques.
La thèse d'Aristote culmine dans l'idée que la philosophie se distingue des
autres disciplines par son caractère intrinsèquement libre.
Contrairement
aux arts et aux connaissances liés aux nécessités pratiques, la philosophie
n'a pas d'objectif utilitaire externe.
Elle est une fin en soi, une recherche
désintéressée de la vérité et de la compréhension.
C'est pourquoi Aristote
la qualifie comme la seule science qui soit réellement libre, affirmant ainsi
son indépendance et son autonomie intellectuelle.
En somme, la thèse d'Aristote dans ce texte met en lumière l'émergence de
la philosophie en tant que quête intellectuelle motivée par l'étonnement et
le désir intrinsèque de connaître, dégagée de toute finalité utilitaire, et
représentant une forme de liberté intellectuelle unique parmi les sciences.
c- La problématique.
Comment l'émerveillement face aux phénomènes naturels a-t-il joué un
rôle crucial dans la démarche philosophique?
d- La Structure.
Lignes a
:
L'émergence de la pensée philosophique par l'étonnement
Lignes a
:
La philosophie comme quête désintéressée de la connaissance
e- Les enjeux.
•
Quels étaient les défis initiaux des premiers penseurs?
•
La philosophie a-t-elle des implications pratiques ou est-elle une fin
en soi?
f- Construire une introduction.
Philosophie, mots dérivé de deux composés latines, Philae, aimer et
Sophia: sagesse se vulgarise 5siecle avant J.C et vas peu a peu remplacer
les explications mythiques du monde se basant sur des explications
rationnelles et démontrée.
Ce texte de Aristote issu de la Métaphysique Livre IV a pour thème les origines de la philosophie, motivée par
l'étonnement face aux phénomènes du monde et la recherche de la
connaissance pour elle-même.
Il explore les racines de la philosophie
antique en mettant en lumière le rôle fondamental de l'émerveillement
dans la démarche intellectuelle des premiers penseurs.
Aristote expose
une thèse riche et profonde, affirmant que l'étonnement face aux
phénomènes naturels a constitué le moteur initial, incitant ces précurseurs
à s'engager dans une quête de compréhension désintéressée.
Nous nous
demanderons ici Comment l'émerveillement face aux phénomènes
naturels a-t-il joué un rôle crucial dans la démarche philosophique en nous
interrogeons sur la nature même de la quête philosophique? Dans ce texte
que nous pouvons structurer en deux parties, de la ligne 1 à : l'émergence
de la pensée philosophique par l'étonnement et de la ligne
à
: La
philosophie comme quête désintéressée de la connaissance.
En analysant
la thèse d'Aristote, nous pouvons retrouver de nombreux enjeux qui nous
amènent à nous demander Quels étaient les défis initiaux des premiers
penseurs? Ou encore, La philosophie a-t-elle des implications pratiques ou
est-elle une fin en soi? Pour ce devoir nous allons donc établir un
explication linéaire de chaque phrases du texte d’Aristote, puis nous
établirons ensuite une partie critique.
II/ Explication linéaire du texte.
Phrase 1 :
L'assertion d'Aristote évoque un élément fondamental dans l'origine de la
philosophie antique, à savoir l'étonnement.
En affirmant que c'est
l'étonnement qui a incité les premiers penseurs à s'engager dans des
spéculations philosophiques, Aristote met en lumière un catalyseur
émotionnel et intellectuel.
L'étonnement, selon lui, ne se limite pas à
l'Antiquité, mais persiste également dans le contexte contemporain.
Cette
constance souligne la dimension intemporelle de l'émerveillement en tant
que force propulsive de la recherche philosophique.
Phrase 2 :
La progression intellectuelle des premiers penseurs est détaillée par
Aristote, offrant un aperçu de la manière dont leur curiosité s'est
développée.
Confrontés initialement aux difficultés les plus apparentes, ils
ont élargi graduellement leur champ d'investigation.
Cette évolution s'est
manifestée par la résolution de problèmes initiaux vers des enjeux plus
vastes, incluant les phénomènes célestes et la genèse de l'univers.
Ainsi, la
philosophie se révèle comme une démarche intellectuelle systématique,
guidée par un désir constant de résoudre des énigmes toujours plus
complexes.
Phrase 3 :
Aristote plonge dans la psychologie intellectuelle en associant
l'étonnement à la reconnaissance de l'ignorance.
Il suggère que le fait de
percevoir une difficulté et de s'étonner révèle la conscience de notre propre
méconnaissance.
De manière ingénieuse, il établit un parallèle entre cet
étonnement et l'amour des mythes.
En considérant que les mythes sont
constitués de l'extraordinaire et du merveilleux, Aristote suggère que
l'affection pour les mythes est une forme primitive de philosophie, une
inclination naturelle à chercher....
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