Fiche de lecture : Les principes du gouvernement représentatif, Bernard Manin
Publié le 27/02/2021
Extrait du document
«
FICHE DE LECTURE Simon HUGUET
Principes du gouvernement représentatif
Bernard Manin, 1995
Dans son troisième livre, Hérodote, qui est considéré comme le “Père de l’Histoire”,
fait le récit d’un curieux dialogue entre Otanès, Mégabyze, et Darius.
Suite à la vacance du
pouvoir à la tête de l’Empire perse en raison d’un coup d’Etat dont ils sont à l’origine, ces
trois hommes discutent du meilleur régime à adopter.
Otanès évoque alors le pouvoir de la
“multitude” pour pallier les effets néfastes du pouvoir d’un seul homme.
Hérodote semble
donc déplacer la naissance de l’idée de démocratie d’un côté à l’autre de la Mer Egée.
Quoi
qu’il en soit, c’est bien en Grèce, et plus particulièrement à Athènes, que la démocratie s’est
imposée comme véritable régime politique.
Bernard Manin, dans Principes du gouvernement
représentatif, étudie la démocratie athénienne pour mettre en perspective notre pratique
actuelle de la démocratie.
Il dessine en effet une sorte de frise chronologique de -500 av JC
jusqu’à l’époque contemporaine.
Il revient sur les liens entre les gouvernés et les
gouvernants, sur la manière dont ces derniers sont choisis, et sur les motivations
philosophiques de telle ou telle manière de choisir.
PARTIE 1 : RÉSUMÉ
Le cœur de la thèse de Bernard Manin, comme l’indique le titre de son ouvrage, est la
mise en lumière des grands principes du gouvernement représentatif.
Le premier de ces principes est la “marge d’indépendance des gouvernants”, Dans le
système électif, dont nous étudierons la description qu’en fait Bernard Manin plus tard, les
élus peuvent être des courroies de transmission direct de la volonté des électeurs, c’est-à-dire
que celle-ci n’est pas remise en question par les gouvernants.
Ils peuvent également être de
simples représentants des citoyens, sans nécessairement représenter leurs aspirations.
Le
premier système nécessite ce qu’on appelle un mandat impératif, c'est-à-dire que les
représentants doivent impérativement faire ce pour quoi ils ont été élus.
Le deuxième système
repose lui sur le mandat représentatif et laisse une marge d’appréciation aux élus.
Le deuxième principe est la liberté de l’opinion publique.
La marge laissée aux
gouvernants dans la prise de décision suppose l’éventualité d’un trop grand écart entre ce que
les gouvernés souhaitent et ce que les gouvernants réalisent.
Dans ce cas, les gouvernés
doivent pouvoir exprimer leur désaccord.
Dans les gouvernements représentatifs, les libertés
fondamentales en matière d’action politique, telle la liberté d’expression ou de réunion, sont
protégées.
A titre d’exemple, le Bill of Rights américain adopté en 1789 garantit entre autres
la liberté de parole et le droit de manifester pacifiquement.
Le troisième principe est celui de la discussion publique.
Cette discussion effectuée
par les gouvernants se déroule au sein d’une ou plusieurs assemblées.
Pour Bernard Manin,
cette pratique est le fruit de traditions voulant qu’on rassemble les représentants en un même
endroit, à l’instar des Etats Généraux en France par exemple.
Ainsi l’auteur contredit Carl
Schmitt, pour qui les assemblées provenaient de l’aspiration à faire émerger la vérité au terme
de la discussion.
Par ailleurs, la nécessité de discuter et de débattre s’explique par.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- HGGSP : Fiche de Lecture article Wagner
- fiches de lecture FICHE N°1 : SIDDARTHA METAMORPHOSES DU MOI
- fiche de lecture 1984 d'Orwell
- Audier, Serge. "Néo-libéralisme(s)", introduction. Fiche de lecture
- FICHE DE LECTURE : Le malade imaginaire