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Fiche de lecture LES FLEURS DU MAL- Charles Baudelaire

Publié le 20/05/2024

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« LES FLEURS DU MAL- Charles Baudelaire Introduction : Le recueil des Fleurs du Mal de Baudelaire représente la modernité poétique en rompant avec les nombreux codes présents jusque-là. Sur le plan de la forme, il peut sembler classique au premier abord, car il respecte les formes fixes comme le sonnet ou l’utilisation de l’alexandrin. Toutefois, Baudelaire change la musique du vers en multipliant les enjambements, les rejets et contre rejets.

Sur le fond, il a choqué par sa volonté de mêler le beau et le sordide et la sensualité et le mal.

L’ouvrage est publié en 1857 et fait l’objet d’un procès.

Baudelaire est accusé de porter atteinte à la morale et à la bienséance et condamné à une lourde amende et six de ses créations sont alors censurées.

Une deuxième publication avec de nouveaux poèmes sortira en 1861qui en modifie la structure (insertion d’une sixième partie « Tableaux parisiens »).

En 1868, au lendemain de sa mort, une nouvelle édition paraîtra et présentée ainsi comme le premier volume des œuvres complètes. Le titre donne des informations sur le contenu du recueil.

La présence de l’oxymore crée une alliance entre deux termes apparemment contraires – “Fleurs du Mal”.

Le contraste est l’un des thèmes phares dans l’œuvre de Baudelaire. Sa poésie, lyrique, exprime le spleen, un mal de vivre formé d’un mélange d’ennui et d’angoisse existentielle ; elle traduit sa quête du Beau dans l’idéal, mais aussi le mal et le laid.

Située au carrefour du romantisme et du symbolisme, sa poésie est moderne.

Elle met en œuvre les correspondances dans le sonnet éponyme (du même nom) où « Les parfums, les couleurs et les sons se répondent ».

Il s’agit pour Baudelaire de capter à l’aide d’images les symboles dont nous sommes entourés et que nous ne percevons pas.

Baudelaire propose ainsi au lecteur d’être « un traducteur, un déchiffreur » Structure de l’œuvre étudiée : 136 pièces, elle est divisée en six parties- Spleen et Idéal, Tableaux parisiens, le Vin, les Fleurs du mal, Révolte, la Mort.

La titrologie est éloquente : on va de « l’Idéal » (même si celui-ci se mêle au « Spleen ») vers La Mort.

On remarque aussi une gradation dans le tragique, puisque l’avant dernière section, Révolte, utilise les grandes figures de la révolte : Satan, Saint-Pierre et « Caïn.

A travers ces poèmes, l’artiste a pour intention de placer l’art au-dessus la nature, et donc à la création. Baudelaire, le père de la décadence A la fin du XIXe siècle, né un mouvement parallèle au symbolisme qu’on appelle « le décadentisme ».

La « littérature décadente » affiche un goût prononcé pour le mal, la maladie, la mort, l’érotisme. Analyse des différentes sections : - Spleen et idéal La section Spleen et Idéal (poèmes I à LXXXV) explore les thèmes de la mélancolie, de la tristesse et de la nostalgie, ainsi que ceux de la beauté, de l’amour et de l’inspiration.

Ces deux concepts sont les deux faces d’une même pièce et s’opposent l’un à l’autre. Le spleen est une sensation de mal-être, une mélancolie profonde qui envahit l’âme et le corps.

Il est causé par la solitude, l’ennui, l’angoisse et l’incertitude face à l’avenir.

Baudelaire explore ce sentiment dans des poèmes comme Spleen, La Destruction, et Le Léthé. L’idéal, quant à lui, est un concept qui renvoie à l’idée de perfection, de beauté et d’harmonie.

Il est associé à la quête de l’absolu et de l’éternité. Baudelaire explore ce thème dans des poèmes comme L’Idéal, L’Irrémédiable, et La Beauté. Ces deux concepts sont intimement liés chez Baudelaire, car l’idéal est souvent une réponse à la souffrance causée par le spleen.

C’est pourquoi, dans la section Spleen et Idéal, Baudelaire explore ces deux thèmes en alternance, montrant comment ils sont liés et s’influencent mutuellement. - Tableaux parisiens La section Tableaux Parisiens (poèmes LXXXVI à CIII) se compose de poèmes qui décrivent la ville de Paris et ses habitant(e)s, ainsi que la vie nocturne et la modernité de la ville du XIXe siècle. Cette section explore la beauté et la laideur de Paris, montrant comment la ville est à la fois fascinante et effrayante.

Les poèmes de cette section dépeignent la ville sous différents angles.

Certains poèmes décrivent les rues, les ponts et les monuments de Paris… Parmi les poèmes les plus connus de cette section, on peut citer Le Spleen de Paris, À une passante, Le Cygne et Les Sept Vieillards. - Le vin La section Le vin (poèmes CIV à CVIII) est une célébration de l’ivresse et du vin, des thèmes récurrents dans la poésie de Baudelaire.

Le vin est perçu comme une source d’inspiration, de plaisir et de liberté (voir sur ce thème Alcools, de Guillaume Apollinaire). Baudelaire y décrit l’ivresse comme un état de transcendance, où l’homme peut s’évader de la réalité et trouver un refuge dans les plaisirs de la chair et de l’esprit.

Il célèbre les différentes formes de vin, du vin rouge au champagne en passant par le vin de Tokay et le vin de Chypre.

Parmi les poèmes les plus connus de cette section, on peut citer Le Vin de l’assassin, Le Vin des amants et Le Vin de la solitude. - Fleurs du Mal La section Les Fleurs du Mal (poèmes CIX à CXVII) regroupe des poèmes qui explorent la condition humaine et les aspects les plus sombres de la vie.

Baudelaire y décrit l’angoisse existentielle, la souffrance, la mort et la déchéance, en explorant les thèmes de la solitude, de la maladie et de la dépression.

Il y exprime sa vision du monde comme étant intrinsèquement cruel et injuste. Parmi les poèmes les plus connus de cette section, on peut citer Une Charogne, La Beauté, L’Albatros et Une Saison en Enfer. - Révolte La section Révolte (poèmes CXVIII à CXX) concentre des poèmes qui expriment la révolte de Baudelaire contre la société, la morale et les conventions de son époque.

Elle explore les thèmes de la liberté, de la rébellion et de la subversion, en montrant comment l’art peut être un moyen de s’opposer à l’ordre établi. Baudelaire y critique la bourgeoisie, la religion, la politique et la morale conventionnelle, en montrant comment ces institutions étouffent l’individualité et l’expression de soi.

Il exprime sa vision d’une société corrompue et hypocrite, qui ne permet pas à l’individu de s’épanouir pleinement. Parmi les poèmes les plus connus de cette citer L’Horloge, Le Léthé et La Beauté du diable. - section, on peut La mort Enfin, La mort (poèmes CXXI à CXVI) fait office de bilan, qui oscille entre impasse et ultime espoir.

Cette section exprime la fascination de Baudelaire pour la mort, en montrant comment elle peut être à la fois effrayante et séduisante. Baudelaire y explore les thèmes de la mort physique, de la mort de l’amour et de la mort de l’art, en montrant comment ces morts sont inséparables de la condition humaine.

Il exprime sa vision d’un monde qui est marqué par la mort, en montrant comment l’art peut être un moyen de transcender cette condition. Parmi les poèmes les plus connus de cette section, on peut citer “La Mort des amants”, “Le Léthé” et “Une Charogne”. Les thèmes transversaux de l’œuvre : Les Fleurs du Mal sont ancrées dans plusieurs courants littéraires : le romantisme, le symbolisme et le surréalisme.

Voici à ce propos un petit rappel des courants littéraires.

À travers le lyrisme, l’expression du moi, le poète met en avant ses sentiments personnels et intimes, souvent liés à l’amour.

Baudelaire raconte ainsi dans ses poèmes la déception amoureuse (la séparation, l’amour impossible, la perte de l’être aimé), mais aussi la mélancolie (tristesse profonde), la nostalgie (qui a trait à la fuite du temps) et la solitude. En cela, Baudelaire est également une figure de proue du romantisme noir, car il s’inspire du pittoresque et du fantastique issus du Moyen-Âge, du roman gothique anglais du XIXe siècle (lié notamment à l’œuvre d’Edgar Poe). Qu’est-ce que l’alchimie ? Dans sa définition première, l’alchimie désigne une science occulte en vogue au Moyen Âge, née de la fusion de techniques chimiques gardées secrètes et de spéculations mystiques.

Il s’agit d’un processus visant à transformer des matériaux non précieux (notamment des métaux « vils » tels que le plomb) en argent ou en or. Alchimie poétique : la boue et l’or Dans l’appendice (ensemble de notes et de remarques à la fin d’un ouvrage) des Fleurs du Mal, Baudelaire a écrit : « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ».

Si l’on parle ici d’alchimie poétique, c’est pour mettre en avant le processus d’écriture de Baudelaire, qui se compare à un « parfait chimiste ». On peut alors voir directement la capacité de ce dernier à employer et manier les mots de telle sorte que ceux-ci, par le biais de la poésie, se transforment en or, en quelque chose de beau, même si les mots employés (les matériaux) et les sujets évoqués ne le sont pas originellement.

Il.... »

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