FICHE DE LECTURE :L'Ancien Régime et la Révolution, Alexis de Tocqueville
Publié le 17/05/2020
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FICHE DE LECTURE :L'Ancien Régime et la Révolution, Alexis de Tocqueville
PLAN : I.
Présentation de l'auteur II.
Contexte d'écriture III.
Les enjeux de l'œuvre et la thèse de l'auteur IV.
Résumé du livre en trois points : livre 1, livre 2 et livre 3V.
Commentaire et critique de l'œuvre VI.
Conclusion
L'Auteur : Alexis de Tocqueville 1) Tocqueville, un homme entre Ancien Régime et monde post-révolutionnaireSa vie et son œuvre font de lui un des auteurs les plusreprésentatifs de cette génération de penseurs à la charnière de l'Ancien Régime et de la Révolution.
Par ses origines familiales, il appartient à un monde entrain dedisparaître, celui de l'aristocratie.
Donc rien ne l'attache à la classe victorieuse.
Cependant, né en 1805, il est trop jeune pour se sentir partie prenante de l'ancienmonde qu'il n'a pas connu.
A cheval entre deux mondes, il est aussi déchiré entre les deux comme l'indiquent les titres de ses essais (l'ancienne et la nouvelle France,Etat social et politique de la France avant et après 1789, l'Ancien Régime et la Révolution).Tocqueville n'a pourtant rien d'un réactionnaire, bien que nostalgique de lasolidarité perdue avec la Révolution.
Il semble au contraire intéressé par la “ Révolution démocratique ”, inéluctable selon lui, que connaît alors la France.
Il étudiedonc les évolutions de la société française et s'engage politiquement.
Son opposition au coup d'état de Louis-napoléon Bonaparte en 1851 l'oblige à se retirer de la viepolitique.
Il meurt en 1859.
Après avoir échoué dans l'action, Tocqueville se concentre sur la réflexion.
L'Ancien Régime et la Révolution est donc l'œuvre d'unauteur arrivé à maturité et qui a été en contact avec les réalités du pouvoirConsidéré comme l'un des défenseurs historiques de la liberté et de la démocratie, anti-collectiviste refusant toute interprétations socialisantes, il est l'une des plus grandes références des libéraux et de la philosophie politiqueContexte d'écriture Le 2décembre 1851, Louis-napoléon Bonaparte s'empare du pouvoir par un coup d'Etat.
Alexis de Tocqueville voit alors se dérouler un phénomène que la France a déjàconnu : le passage de la Révolution à la victoire de l'Etat centralisé sur la société civileLe Second Empire, triomphe de l'Etat centralisé sur la sociétéDans laproclamation au peuple qu'il fait afficher à Paris le matin du 2 décembre 1851, Louis-napoléon Bonaparte affirme qu'il est décidé à remplir la mission qui lui a étéconfiée par le peuple, par le suffrage universel.
Il précise : “ Cette mission consiste à fermer l'ère des révolutions ”.
Il s'agit donc une fois encore de terminer laRévolution et de fonder un régime durable.
Le nouvel empereur cherche un compromis entre l'Ancien Régime et la Révolution d'où la formule ambiguë apposée surles actes impériaux : “ Napoléon III, Empereur des Français par la grâce de Dieu et la volonté du peuple ”.L'étude des premières années du XIXième siècle quirévèlent le bilan paradoxal de la Révolution (un Etat puissant construit sur l'égalité des citoyens et sur la servitude de la société) est un moyen pour Tocqueville decomprendre ce qu'il vient de vivre à la lumière du passé.Les enjeux de l'œuvre et la thèse de l'auteur Ce livre porte exclusivement sur la société française à la veille dela Révolution.
Il apporte un nouveau regard sur cette période en voyant la révolution non pas comme une rupture mais comme l'aboutissement d'un processus engagédepuis des siècles et dont l'achèvement est la centralisation de l'État.
Son étude se porte sur le "but véritable de la Révolution" et des "traits particuliers quicaractérisent cette Révolution parmi les grandes agitations des hommes" puis de "ce qui fait que cette révolution générale a commencé en France plutôt qu'ailleurs",de "ce qui lui a donné chez nous les traits particuliers qui la distinguent au milieu de toutes les révolutions qui sont sorties d'elle"., l'auteur entend prouver que laRévolution est le fruit d'une évolution, qu'elle est « sortie elle-même de ce qui précède ».On peut se demander si la Révolution Française constitue véritablement unerupture ou si elle n'est pas en réalité une continuité de l'Ancien Régime.Dans son ouvrage L'Ancien Régime et la Révolution, Tocqueville montre que la Révolutionde 1789 ne constitue nullement une rupture dans l'Histoire de France.
Selon lui, l'Ancien Régime s'inscrit déjà dans le processus d'égalisation des conditions quis'explique par deux évolutions complémentaires : * d'une part, sur le plan institutionnel, la France pré-révolutionnaire est marquée par la remise en cause progressivedu pouvoir de la noblesse par l'État (on assiste par exemple à un accroissement du pouvoir des intendants aux dépens des Seigneurs).
Cependant, son étude sur lesintendants ne se base que sur la généralité de Tours, proche de Paris et fidèle au pouvoir royal.
Cette idée de centralisation avec l'intendance doit être nuancée.
(cf.travaux d'Emmanuelli notamment).Dans son annexe, il fait de l'activité du Parlement du Languedoc sous l'Ancien Régime un exemple.
* d'autre part, sur le plan desvaleurs, Tocqueville rend compte de la montée de l'individualisme sociologique qui place l'individu-citoyen et avec lui le concept d'égalité au centre despréoccupations morales et politiques (Jean-Jacques Rousseau : Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes).C'est la convergence de ces deux logiques quirend de plus en plus inacceptable l'inégalité des conditions : « le désir d'égalité devient toujours plus insatiable à mesure que l'égalité est plus grande ».Il en conclutque le progrès de l'égalité a précédé la Révolution ; il en est une des causes et non une de ces conséquences : « tout ce que la Révolution a fait, se fût fait, je n'endoute pas, sans elle ; elle n'a été qu'un procédé violent et rapide à l'aide duquel on a adapté l'état politique à l'état social, les faits aux idées, les lois auxmœurs ».Thèse : La révolution française n'est donc absolument pas un événement fortuit même si elle prit le monde à l'improviste.
« Si elle n'avait pas eu lieu, le vieilédifice social n'en serait pas moins tombé partout, ici plus tôt, là plus tard ; seulement il aurait continué à tomber pièce à pièce au lieu de s'effondrer tout à coup.
» Larévolution n'est donc pas un accident, elle est conséquence de ce qui lui précède.
Pour Tocqueville, la Révolution française ne constitue donc pas une rupture dansl'histoire de France mais la continuité ou même la conséquence de plusieurs siècles de mauvaise gestion administrative et de crises aussi bien sociales et politiquesqu' économiques.Comme le titre l'indique, Tocqueville s'intéresse à l'articulation entre deux périodes : comment et pourquoi est-on passé d'un mode d'organisation aristocratique à unmode démocratique ?Par cet ouvrage, d'ailleurs inachevé, il entend prouver que la Révolution est le fruit d'une évolution, qu'elle est “ sortie elle-même de ce quiprécède ”.Résumé de l'œuvre Tocqueville consacre le livre I à définir la problématique qui sous-tend sa réflexion.
Il énonce les grands traits de l'histoire nouvellequ'il édifie: une histoire conceptuelle ayant pour but de répondre à une question et procédant par comparaison.
L'ambition de Tocqueville est de souligner l'identitépropre de la Révolution française en distinguant ce qu'elle a d'universel et de singulier, de démocratique et de proprement révolutionnaire, en somme d'expliquer lecaractère spécifique de la Révolution plus que son fond.
* BUT La Révolution, au sujet de laquelle Tocqueville entend éclairer ses contemporains, n'a pas pour objetde changer un gouvernement mais d'abolir la forme ancienne de la société et d'y substituer un ordre social et politique plus uniforme et plus simple ayant l'égalité desconditions pour base.
Elle doit par conséquent s'attaquer à tous les pouvoirs établis, d'où une impression d'anarchie.
Dans le livre II, l'auteur s'attache à démontrer quela Révolution a eu lieu avant la Révolution car les causes de celle-ci sont visibles sous l'Ancien Régime.
C'est sans doute le livre qui souligne le mieux la stabilitéinstitutionnelle de la France.
En comparant les situations allemandes et françaises à la fin du XVIIIième siècle, il apparaît que la Révolution a éclaté là où leur jougparaissait le moins insupportable.
La disparition du système politique de la féodalité à cette époque en France était réelle.
Les paysans, émancipés du servage, étaientsouvent propriétaires du sol.
Ils n'en haïssaient que davantage les droits féodaux résiduels puisqu'ils n'étaient plus justifiés par le système politique : l'aristocratietransformée en noblesse de cour a conservé ses privilèges mais a cessé de rendre service au peuple.
En fait, selon Tocqueville, la monarchie a perturbé l'équilibreinstallé entre l'aristocratie et le peuple, s'affaiblissant donc d'elle-même.
* THESE La centralisation politique et administrative qui s'est traduite par l'omnipotence deParis, son hypertrophie, est à mettre parmi les causes principales de la chute de la monarchie.
Cette centralisation est prise comme une donnée fondamentale del'Histoire de France, elle ne date pas de la Révolution.
L'auteur étaye sa thèse en citant l'exemple de la “ tutelle ” administrative du pouvoir central sur les localités,par l'intermédiaire des intendants.
L'Etat contrôle peu à peu toute la vie sociale, en protégeant ses administrateurs par une justice d'exception et par le contrôle de lapresse, le bâillonnement de l'opposition.
L'absolutisme est alors cet agent de subversion qui favorise l'émergence de l'Etat et la décomposition de la société ancienne.L'Etat centralisé vide de son contenu l'ancienne société aristocratique tout en en maintenant la façade.
En 1789, la révolution est déjà faite.
Tocqueville analyseensuite la nature du nouvel état social né de la monarchie administrative.
Si au cours du XIVième siècle on constate une certaine forme de solidarité entre les groupessociaux, ces rapports de patronage et de dépendance ont été rompus au XVIIIièm .
Tocqueville considère que la “ division des classes ” fut le crime de l'AncienRégime; l'inégalité devant l'impôt, par exemple, sépare les classes et les individus et conduit à l'individualisme.
La “ séparation des classes ” conduit à une situationdangereuse.
L'écroulement est alors facile.
A partir de ces “ faits anciens et généraux ” qui ont préparé la Révolution française, le livre III a pour objet de peindre lescirconstances plus particulières de la crise, d'expliquer pourquoi la subversion de la féodalité menée dans l'ombre se radicalise soudain après 1750.
La période quis'étend de 1750 à 1785 se singularise tout d'abord par une conjoncture idéologique nouvelle.
S'intéressant au pouvoir et au mode de gouvernement, les philosophesdes Lumières réclament la substitution de règles simples et rationnelles aux coutumes complexes.
Cette revendication devient d'autant plus radicale que les gens delettres et les Français n'ont pas accès au pouvoir.
* Chapitre II Lors du règne de Louis XVI, un “ tressaillement ” de la nation est perceptible: la situation tant politiquequ'économique s'améliore.
En définitive, les Français semblent avoir trouvé à la fin du XVIIIième siècle leur position d'autant plus insupportable qu'elle devenaitmeilleure.
Par ailleurs, plus 1789 approche et plus vive est la sympathie pour les misères du peuple.
Que ce soit à travers les déclarations du Roi, de l'administrationou des Parlements; les “ classes supérieures éclairées ” n'hésitent pas à blâmer publiquement les injustices dont souffre le Tiers-état.
L'enthousiasme des premiers asans doute contribué à attiser les revendications du second jusqu'à l'éclatement de la crise en 1789.
L'auteur rappelle finalement les erreurs fatales commises par lamonarchie.
Par sa politique de réforme pourtant nécessaire, elle a la première reniée la tradition inspirant ainsi le volontarisme révolutionnaire.
Ce qui demeure leplus frappant dans le phénomène révolutionnaire est le contraste entre la générosité des théories et la brutalité de leur transcription dans les faits.
En 1789 existait unevolonté vivace d'implanter durablement des institutions libres et démocratiques.
Mais le “ débordement de la Révolution française ” a conduit à un retour à lacentralisation et au pouvoir absolu.
Depuis la Révolution, “ la passion de la liberté est intermittente ” en France selon Tocqueville.
C'est ce que lui inspirent les.
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