FICHE DE LECTURE: LA MAISON DE CLAUDINE DE COLETTE
Publié le 15/05/2020
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FICHE DE LECTURE: LA MAISON DE CLAUDINE DE COLETTE
La maison de Claudine (le sosie plus romanesque que fraternel de la petite Gabrielle-Sidonie), mais surtout la maisonde Colette, et, à travers elle, de ses parents, de sa fille.
Oui, inimitable, inoubliable, parce que maison de Colette : «l'alchimie du réel qui habite cette demeure la rend unique, exemplaire et significative comme une pièce rare.
Et, desjeux de l'enfance à la mort des parents, puis des rapports avec les bêtes au dialogue avec la fille, cette Maisonbanale et cependant extraordinaire, pierre d'un temps de paix et d'amour, dévoile la merveilleuse chronique d'uneâme.Composé de trente-cinq récits, courtes nouvelles ressuscitant les saisons et les gestes, ce livre de souvenirs vit lejour en 1922 (Colette allait avoir cinquante ans).
Il est un hommage à la vie, un retour aux sources, une descriptiondu quotidien, un acte de foi.
Tout un équilibre heureux, accroché au sol nourricier, plein de la province et du passé,se dégage avec une piété nostalgique.
Philosophie naturelle, sage et sensible, sans autre ambition qu'un toujoursplus juste bonheur.
Colette y revit et, par l'art, donne à vivre.
Lire cette oeuvre (une des plus belles de l'auteur) saine et solide, vrai paradis terrestre, émeut à l'exemple de tantd'ouvrages, fidèles à l'existence rurale, de Pourrat, de Giono, de Bosco, d'Arland.
Sereine et frémissante, sans nulromantisme, elle s'élève au plus haut des sentiments et de l'écriture.L'AUTEUR Fille d'une mère nordique et d'un père méditerranéen, Colette est née en 1873 à Saint-Sauveur-en-Puisaye, dans la région d'Auxerre.
Si elle dut surtout sa gloire à des romans d'amour, de charme léger et amer, quicédaient aux goûts de l'époque (« L'Ingénue libertine » 1909, « Mitsou » 1919, « La Seconde » 1928, « La Chatte »1933, « Duo » 1934, « Julie de Carneilhan » 1941, « Gigi » 1914), elle sut assurer sa postérité par des chroniquespersonnelles, riches de souvenirs (« Mes Apprentissages » 1936, « Journal à rebours » 1941) et de méditations («Paris de ma fenêtre » 1942, « Le Fanal bleu » 1949).
Membre de l'Académie royale de Belgique (elle y succéda àAnna de Noailles) et de l'Académie Goncourt, elle s'éteignit en 1954, à l'âge de 81 ans.
La France lui fit desobsèques officielles civiles au Palais-Royal.
La Maison de Claudine de Colette
Composé de trente chapitres, La Maison de Claudine est un bouquet de souvenirs.
Ceux de l'auteur — alias Claudine— enfant, adolescente puis mère.
Les petites histoires sont développées telles des portraits de personnes aimées,de moments anodins ou privilégiés, des impressions...La figure de Sido, la mère, traverse tout le roman.
L'auteur parle d'elle, encore et toujours : son attitude envers sesenfants, qu'elle s'entête à appeler de nombreuses fois au cours de ses journées, son affection qui n'est pasétouffante mais empreinte d'une réelle complicité, son élan vital extraordinaire lorsqu'elle s'affaire aux menuestâches qui constituent toute sa vie de maîtresse de maison, le profond amour de la nature et des animaux qu'ellecommunique à tous ceux qui l'entourent, comme sa passion des livres dont hérite sa fille : Claudine les touche, lesrespire dans la bibliothèque avant de les lire dans sa chambre ou nichée au creux d'un arbre.
Enfin, le solide bonsens de Sido, son caractère farouchement indépendant et sa morale bien à elle, pétrie de l'amour éperdu de laliberté.
Son rire tant aimé, gardé comme un cadeau précieux, même lorsque la maladie ternira son visage.
Sidojeune, Sido mère affairée, Sido à l'heure de la mort...Le jardin résonne des cris des enfants.
Ils courent librement dans la campagne, s'amusent dans le grenier, écoutentles paroles, parfois empreintes d'un mystère délicieux, des adultes.
Il y a le frère, qui a ramené un bouledogue auxyeux couleur de vieux madère, la Toutouque, qui le suit partout de son regard reconnaissant; il y a la soeur à lalongue toison, toujours enfermée dans sa chambre, toujours en train de lire, jusqu'au jour où elle se marie et vaenfanter loin du toit familial; il y a le père qui, lorsqu'il chante de sa belle voix, fait pâlir Madame Bruneau, la tristevoisine...
Le village fourmille de figures pittoresques.
Par exemple, la petite Bouilloux, qui, enfant, provoqua l'émerveillement duvillage tant elle était ravissante mais son évolution ne se fit pas sans mal : habituée aux honneurs et oubliant sacondition modeste, elle dédaigna tous les partis du quartier, les rencontres ne correspondant pas à ses ambitions;elle se retrouve à présent seule et comme un fruit sec.Les animaux ont leur langage, leurs joies et leurs misères.
Ainsi, la chienne Pati-Pati a mis bas et allaite deux Pati-Pati, modèles réduits, le chat Ba-Tou de vingt mois, capturé au quai d'Orsay, la chienne Bellaude qui donne à tousdes inquiétudes car elle s'est sauvée le matin, Moune la persane bleue, la Noire et la Chatte-Grise, le matou Beau-Garçon...Les noces de campagne sont les plus belles.
Surtout quand les enfants ont la permission d'y assister.
C'estAdrienne, la domestique, qui se marie, un jour torride; un temps de noces aux champs.La fille de Claudine, Bel-Gazou pour les intimes, grandit.
Elle a déjà huit ans.
Elle joue dans le jardin et sa mèreparticipe à ses jeux, l'enfant apprend la couture parce qu'une voisine s'étonne de son ignorance en la matière, poseavec insistance des questions auxquelles sa mère se dérobe ou s'efforce de répondre...Et la vie se déroule, faite de tous ces instants privilégiés, drôles ou tendres, baignés du parfum de cretonne lavéede Sido, ou de son souvenir..
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