Fiche de lecture La démocratie aux marges David Graeber
Publié le 11/11/2021
Extrait du document
«
La démocratie aux marges, David Graeber
« On peut écrire l'histoire du mot démocratie de deux manières : l'histoire du mot « démocratie », en commençant par
la Grèce antique, soit écrire une histoire de ces différentes procédures de décision égalitaire, qui à Athènes furent
appelées « démocratiques ».
»
GRAEBER, David, La démocratie aux marges .
Flammarion Champs essais, 2014.
123p.
Présence : de notes de bas de pages,
d’une bibliographie, d’une préface rédigée par Alain Caillé, d’une introduction et d’une conclusion.
Introduction :
La démocratie aux marges de David Graeber, est un essai sur les origines de la démocratie et son invention.
Il
développe dans cet ouvrage sa pensée sur la création de la démocratie qui d’après lui ne revient pas aux occidentaux.
David Graeber (1961/2020) était un anthropologue, militant anarchiste et professeur à la London School of Economics.
Il
était célèbre pour ses nombreux essais comme sa théorie sur les « bullshit jobs ».
L’écriture de La démocratie aux marges
s’inscrit dans un des trois articles publié en 2005 dans le n°26 de la revue du MAUSS et dont les autres rédacteurs (dont
Alain Callé ayant écrit la préface) ont décidé de faire un livre.
Développement :
Le livre La démocraties aux marges s’ouvre sur une question générale Le concept de démocratie est-il
intrinsèquement lié au monde occidental ? L’ouvrage est structuré en cinq parties correspondant à ce que David Graeber
désigne comme cinq thèses 1) La démocratie n’est pas une invention « occidentale ».
2) Les pratiques démocratiques ne
sont pas spécifiques à une civilisation particulière.
3) Comment « l’idéal démocratique » est-il née ? 4) Cet idéal provient
d’un mariage entre pratiques démocratiques et mécanismes coercitifs.
5) L’avenir de la démocratie se joue hors des
cadres étatiques.
1) La démocratie n’est pas une invention « occidentale ».
David Graeber commence par déconstruire la thèse de
Huntington du « choc des civilisations » qui dit entre autres que la démocratie est un système exclusivement
occidental et que la civilisation occidentale a porté seule l’héritage du libéralisme, constitutionalisme, des droits
de l’homme et de l’égalité… D’après David Graeber, cette thèse mélange la notion de culture et de civilisation au
sens anthropologique du terme ce qui en résulte une démonstration complètement fausse.
Il soutient la théorie
suivante, « la notion d’occident est fondée sur un brouillage systématique de la distinction entre tradition
textuelle et pratiques ordinaires.
» (page 39) et donc la plupart des écrivains qui en tente la définition font cette
même erreur et prennent pour exemple le même type d’individu.
Un homme blanc rationnel et sans visage qui
se trouve être une abstraction de nombreux facteurs.
Cet individu (utopie de l’anthropologue) est ensuite utilisé
à mauvais-escient pour décrire les bases de la démocratie qui ne peut donc être que fictive.
L’auteur répète ici
que le phénomène de prise de décision par vote n’est pas spécifique à la Grèce antique et l’occident.
D’après lui,
la notion de « tradition occidentale » est complexe et aucun politiste, sociologue ou philosophe ne peut en avoir
la même définition.
2) Les pratiques démocratiques ne sont pas spécifiques d’une civilisation: Les différents exemples exposés par
David Graeber possèdent toutes les caractéristiques d’une « démocratie » au sens grec du terme sans n’avoir
jamais eu vent de ce fonctionnement.
Il dit aussi qu’avant le 5 e
siècle avant J-C., des communautés égalitaires
existaient et étaient souvent plus égalitaire que la démocratie athénienne qui ne prenait pour citoyens qu’une
fraction de la population.
À titre d’exemple le système arabe au Portugal où toutes les cultures se mélangeaient
et coexistaient au 16 e
siècle et qui fut détruit par les portugais.
Il cite aussi le système des amérindiens et da la
ligue des six nations iroquoises ou encore l’organisation des bateaux pirates au 18 e
siècle, exemple de
démocratie multiculturelle.
D’après l’auteur, la décision par vote majoritaire est le régime le plus stable à
laquelle une civilisation peut prétendre.
Ce régime ne peut apparaitre que dans des sociétés où les dominants
cessent de lutter pour le pouvoir.
3) Comment « l’idéal démocratique » est-il né ? L’idéal démocratique a émergé d’un long processus jalonné par
plusieurs étapes pour finir par l’imposition de cet idéal partout dans le monde.
Le début de son histoire remonte
aux années 1830 où certains penseurs ont commencé à revendiquer ce système en redécouvrant le
fonctionnement athénien.
Cependant certains philosophes comme Hobbes par exemple, de cette époque étaient
1
Abel Goasdoué, 2020/2021, David Graeber, La démocratie aux marges.
»
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