Fiche de lecture décrochage scolaire

« Fiche de lecture « Le décrochage scolaire » De Pierre-Yves BERNARD I.

Le contexte de l’ouvrage Maître de conférences en Sciences de l’éducation à l’Université de Nantes et chercheur au CREN (Centre de Recherche en Éducation de Nantes), Pierre-Yves BERNARD écrit et travaille autour des problématiques actuelles du décrochage scolaire, de l’insertion professionnelle des jeunes et des politiques éducatives. Dans « Le décrochage scolaire », l’auteur nous propose un état des lieux des recherches et théories sur ce thème et nous amène à nous questionner sur cette problématique sans pour autant y apporter des réponses concrètes.

Actuellement très médiatisé, l’expression « décrochage scolaire » remplace très souvent celle de « déscolarisation ».

Mais il est indispensable, selon l’auteur de faire une distinction entre celles-ci.

En effet, la déscolarisation c’est le départ prématuré des élèves quittant le système scolaire avant l’âge de 16 ans alors que le décrochage s’apparente à une sortie sans diplôme de l’école.

Pierre-Yves BERNARD établit très précisément cette distinction en disant que « dans le premier cas, il s’agit d’un manquement à la norme de droit (obligation scolaire), dans le second cas, c’est la norme sociale, en l’occurrence une scolarité achevée, qui sert de point de référence ». II.

La thèse de l’ouvrage P-Y.

Bernard met en évidence pour présenter son ouvrage la préoccupation croissante en matière de décrochage à l’international et en France depuis le sommet de Lisbonne en 2000 qui a permis l’institutionnalisation de cette notion.

Or, ce terme est problématique.

En France, la loi de 2009 définit le « décrocheur » comme une sortie sans qualification fixée par voie règlementaire.

C’est le décret de 2010 qui détermine ce niveau de qualification (baccalauréat ou diplôme professionnel de niveau I ou IV).

Comme dit précédemment le « décrochage scolaire » remplace le terme de « déscolarisation », ainsi cette notion soulève trois critiques comme nous l’explique l’auteur : « Il stigmatise une population » (Bertrand Geay), l’image du « décrocheur » étant celle d’une personne en déficit de socialisation et de savoir ; « Il simplifie des réalités diverses » qui implique donc de considérer des situations différentes à niveaux égaux et « il s’intéresse aux conséquences plutôt qu’aux causes » (Françoise Oeuvrard, Dominique Glasman, et Collectif), en ne prenant pas en compte l’ensemble des facteurs qui viennent perturber la scolarité de l’élève.

Ainsi, au-delà des critiques le décrochage scolaire pose notamment un problème conceptuel. Est-ce un « acte ou un processus, un problème social ou une catégorie institutionnelle » ? On distingue alors quatre approches du décrochage en France.

Le décrochage comme situation, c’est-à-dire que la scolarité est inachevée .

Le décrochage comme processus qui induit que le décrocheur, « de l’intérieur », est physiquement présent mais qu’il n’investit plus les apprentissages et ce dès l’école primaire.. »